Publié dans Politique

Droits des femmes - Une doyenne parle de la différence des époques

Publié le vendredi, 08 mars 2024



Pour Esther Rajohnson (91 ans), cette épouse d’un ex-officier militaire du pays,  il y a une grande différence dans la conception des droits féminins pendant la période de sa jeunesse dans les décennies 1950 et 1960 par rapport à celle des femmes d’aujourd’hui. « Dans les années 60, les femmes n’ont revendiqué que le droit de vote. Et à peine ont-elles osé revendiquer l’égalité des deux sexes dans le milieu du travail », déclare-t-elle. En revanche, cette mamie tranquille, solitaire, mais qui n’est jamais en retard des actus, se dit profondément dépassée par les revendications des femmes d’aujourd’hui quand il s’agit de leurs droits.
Face au vent de revendications des femmes dans les pays européens, elle  se positionne contre l’interruption volontaire de la grossesse ou IVG. Par ailleurs, elle voit d’un très bon œil la série de  nominations de femmes ministres par le Président Andry Rajoelina.
Nostalgie de la simplicité
Elle se dit nostalgique de son époque dans les années 50 et 60. Il n'y qu'à jeter un coup d’œil sur les passe-temps favoris des jeunes de l’époque des années 60, pour avoir une idée de cette simplicité dans les rapports hommes-femmes. Selon donc notre interlocutrice, les jeunes de Tananarive de la décade 60, étaient plutôt des garçons et des filles tranquilles. En dehors de leurs heures d’études, les « sixties » passaient bien sûr le reste de leur temps libre dans les loisirs, mais plutôt de manière plus saine, pour ne pas dire innocente. A l’époque dorée donc, les samedis après-midi étaient les moments sacrés pour les jeunes d’alors pour se divertir entre eux. Et là, le cinéma et la danse étaient les passe-temps favoris de ces jeunes.
Pour cette dernière, il n’y avait pas tellement encore les discothèques ou autres bals des jeunes comme on l’entend aujourd’hui dans la Capitale. Les jeunes s’invitaient alors par petits groupes de 5 à 10 âmes, et se donnaient rendez-vous chez l’un d’eux pour danser, et ce, sous les regards vigilants des parents hôtes. « On se retrouvait entre camarades de classe et autres voisins de quartier. Chez mes parents, il y avait un piano et un petit électrophone sur lequel on passe les disques de Dalida, entre-autres artistes préférés de nous, à l’époque. Le rock&roll était encore à ses premiers balbutiements et on prenait un plaisir fou à esquisser quelques pas de danse », se souvint Esther, qui déborde encore de dynamisme et de joie de vivre en évoquant ses souvenirs de jeunesse.
Loin de toute mauvaise influence
A l'époque où il n'y avait pas encore la télé, la sobriété chez les jeunes allait de soi. Car pour passer de bons moments ensemble, point n’était besoin chez les jeunes de 1960 de se défoncer, encore moins de recourir à toutes ces substances narcotiques, dangereuses sinon toxiques, encore moins d’alcool qu’ont la fâcheuse habitude de prendre leurs contemporains de 2023. « On faisait une cotisation pour acheter de la limonade et du sirop. Avec 10 francs, ma mère nous préparait et nous faisait régaler d’un bon gâteau fait maison », se remémore-t-elle. Et après avoir passé ainsi un excellent samedi après-midi, tout le monde devait finalement se séparer, souvent avec un léger pincement au cœur. « Avant même que le soleil ne se couchait, les parents pointaient alors dans la pièce où nous nous amusons pour nous annoncer : Ehooo ! Les enfants ! C’est fini pour aujourd’hui ! », raconte notre interlocutrice, tout sourire. Moment de légère nostalgie au fond de chaque jeune fêtard. Par contre, il y avait chez le participant à la fête cette joie intérieure liée à l’espoir et à la promesse d’une nouvelle rencontre tout aussi joyeux et savoureux de ce qu’il venait de vivre l’instant d’après, pour le samedi prochain.
Dans les années 60, aller au cinéma était aussi l’autre grande joie des jeunes. Et le week-end était également le moment consacré à la salle obscure. « Regarder des films western était un moment inédit pour tout jeune de la décennie 60 », se souvint-elle encore.
Franck R.

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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