Publié dans Politique

Taom-baovao malagasy - Plus de zizanie que d’unité

Publié le dimanche, 10 mars 2024


Le taom-baovao malagasy, célébré comme le nouvel an malgache, suscite depuis longtemps des divergences quant à sa date de célébration, créant ainsi une cacophonie au sein des différents courants qui revendiquent chacun la légitimité de sa propre interprétation. Ces variations de date continuent cette année encore.
Les arguments avancés par chaque lignée, héritière des anciens royaumes malgaches, mettent en lumière la complexité de cette question. Une faction célèbre le taom-baovao du 9 au 11 février, en s'appuyant sur une tradition remontant à 449 ans, selon laquelle l'année commence avec l'Alahamady. En revanche, d’autres optent pour le 6 septembre, symbolisant le début de la saison "Lohataona" et le renouveau de la nature.
D'autres versions basent la célébration sur l'interprétation des cycles lunaires (11 mars) ou suivent le calendrier d'Alimanaka (9 avril). Cette diversité de date a conduit certains défenseurs de la tradition malgache à plaider en faveur de la reconnaissance officielle de deux dates, le 11 mars et le 6 septembre, en tant que jours fériés à Madagascar.
Cependant, la récente "défection" des Zanadranavalona souligne les tensions persistantes autour de cette célébration. Certains observateurs estiment que le taom-baovao malagasy, au lieu d'être un facteur fédérateur, a tendance à diviser les différentes communautés. Julien Rakotonaivo, chroniqueur, enseignant, membre associé de l’Académie nationale, sur ses réseaux sociaux, souligne par exemple, que le concept, loin d'unifier, sème la zizanie, malgré les valeurs positives qu'il prétend véhiculer.
Face à cette situation, il est suggéré que le taom-baovao malagasy devrait rester une pratique rituelle ou coutumière propre à chaque communauté, tout comme d'autres cérémonies telles que le "famadihana" ou le "fitampoha". De plus, il est recommandé que le ministère en charge de la Culture et le Gouvernement maintiennent une position neutre, évitant de prendre ouvertement parti dans cette querelle.
La complexité de la question et les divergences qui entourent la date seraient d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle, durant le premier mandat de l’actuel Président de la République, aucune date n’a été déclarée fériée. Dans l'état actuel des choses, la non-caution d'une date officielle à déclarer jour férié est préconisée, en attendant une résolution plus claire et consensuelle de cette complexe question du taom-baovao malagasy.
La Rédaction

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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