La société malgache est sous le choc. La Police vient d'annoncer l'arrestation d'un père de famille accusé d'avoir violé et torturé sa fille pendant 19 ans, tout en enregistrant ses crimes sur vidéo. Ce fait divers sordide rappelle à beaucoup l'affaire des viols de Mazan en France et provoque une vague d'indignation.
L'affaire est parvenue aux oreilles des autorités le 9 janvier 2025 dernier. Un bon samaritain a alerté la Police de Tsaralalàna concernant une jeune femme subissant des violences répétées dans le quartier d'Ampasamadinika. Les Forces de l'ordre sont immédiatement intervenues. Lors de la perquisition, elles ont découvert une scène insoutenable. L'homme s'était barricadé chez lui, et sa fille, inconsciente et couverte de blessures, gisait à l'intérieur.
Selon les enquêtes, les abus ont commencé lorsque la victime avait 14 ans. Aujourd'hui âgée de 33 ans, elle a subi les sévices de son père pendant 19 longues années. Viol, torture, privation de liberté, l'ampleur des actes dépasse l'entendement.
Des éléments glaçants
Face aux accusations, le père un dénommé D., rendu célèbre par une chanson dédiée à la sélection nationale de football, a d'abord nié toute implication. Mais les enquêteurs ont découvert des vidéos accablantes sur son ordinateur, filmant ses crimes. Pour empêcher sa fille de crier ou d'appeler à l'aide, il allait jusqu'à lui bâillonner la bouche avec des tissus. Ces éléments glaçants, preuves irréfutables, ont conduit le suspect à reconnaître les faits.
La gravité de cette affaire suscite une profonde répulsion. A Madagascar, comme ce fut le cas en France avec les viols de Mazan, le pays s'interroge sur le rôle de la société et de l'entourage dans la détection de tels drames. Comment cette jeune femme a-t-elle pu souffrir si longtemps dans l'ombre ?
Le suspect a été présenté au Parquet le 13 janvier 2025 et placé en détention provisoire à la prison de Tsiafahy. La victime, quant à elle, bénéficie d'une prise en charge médicale et psychologique.
Ce drame souligne une fois de plus l’urgence d’une action collective pour éradiquer ces violences insoutenables. A Madagascar, une loi adoptée l'an dernier prévoit la castration chirurgicale des coupables de viol, une mesure exceptionnelle destinée à dissuader ces crimes odieux. Face à une telle atrocité, de nombreuses voix s’élèvent pour que cette disposition soit appliquée avec fermeté, afin de rendre justice à la victime et d’envoyer un message clair aux auteurs de violences sexuelles.
Recueillis par Lalaina A.