Le moment de vérité des prix des carburants approche. Cette mesure, inscrite dans les recommandations du Fonds monétaire international (FMI), vise à rationaliser les dépenses publiques et à libérer des ressources pour des secteurs prioritaires tels que la santé, l'éducation ou les infrastructures.
Depuis l'année dernière, le FMI insiste sur la nécessité de mettre en place un mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants. Ce dispositif, qui alignerait les prix à la pompe sur les cours internationaux, est une condition sine qua non pour la bonne exécution du programme économique soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Cette réforme est essentielle pour réduire les subventions onéreuses, lesquelles grèvent considérablement le budget de l’Etat.
La question a récemment été discutée lors d’un Conseil des ministres à Iavoloha. Lova Hasinirina Ranoromaro, porte-parole de la Présidence, a confirmé que le sujet a fait l’objet de discussions entre l’Etat et les partenaires techniques et financiers, y compris les représentants du FMI. Des négociations sont également en cours au sein des ministères concernés, notamment celui de l’Economie et des Finances, ainsi que celui de l’Energie et des Hydrocarbures.
L’application de la vérité des prix entraînera une fluctuation des tarifs des carburants, suivant les variations des cours mondiaux du pétrole. Si cela peut signifier des baisses occasionnelles, des hausses restent tout aussi probables, notamment pour des produits comme le pétrole lampant, dont les volumes d’importation sont très faibles à Madagascar. Pour l’essence, une harmonisation avec les prix pratiqués dans d’autres pays, comme l’île Maurice où le litre coûte environ 1,42 euro, pourrait entraîner une révision des tarifs actuels.
Cependant, cette réforme ne signifie pas uniquement des augmentations. Il est impératif que les compagnies pétrolières appliquent les baisses des cours internationaux avec la même rigueur que les hausses. Cette transparence dans les ajustements sera essentielle pour garantir l’équité envers les consommateurs.
Madagascar, où le pouvoir d’achat reste faible pour une grande majorité de la population, doit impérativement anticiper les effets sociaux d’une telle réforme. Lova Hasinirina Ranoromaro a assuré que des mesures d’accompagnement social seront mises en place pour protéger les ménages vulnérables.
Actuellement, une part importante du budget de l’Etat est consacrée aux subventions aux compagnies pétrolières, une situation jugée intenable à long terme. L’application de la vérité des prix permettra de rediriger ces fonds vers des secteurs essentiels au développement du pays, tout en instaurant une gestion plus transparente et durable des finances publiques.
La Rédaction