Publié dans Politique

Municipales - La destinée de la Capitale entre les mains de Harilala Ramanantsoa

Publié le samedi, 18 janvier 2025

L’affaire était dans les tuyaux, mais c’est désormais officiel. Harilala Ramanantsoa est la nouvelle maire de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Après une élection validée hier par le tribunal administratif, la candidate du mouvement « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRMAR) entre en scène. Une victoire qu’elle doit au soutien de son mouvement, mais aussi aux électeurs de la Capitale qui, dans une posture de confiance renouvelée, ont décidé de lui confier les clefs de la ville pour les cinq prochaines années.

A la sortie de l’audience de la proclamation des résultats officiels, la nouvelle maire s’est montrée digne de sa tâche. « Je remercie le mouvement IRMAR qui m’a choisie comme candidate. Aujourd’hui, je ne suis pas seulement le candidat d’un mouvement, mais le maire de la Capitale. », dit-elle, dans un message d’unité et d’ouverture. Car comme elle le souligne, « la gestion de la ville n’est pas une tâche qui m’incombe seule, mais une responsabilité collective ». Une invitation à la coopération qui tombe à pic dans une ville où le moindre coup de balai semble parfois être une victoire.

Les défis qui attendent le nouvel édile d'Antananarivo sont nombreux. La Capitale malgache n’a pas été gâtée ces dernières années, entre inondations, amoncellement d'ordures et autres incivilités. Les récentes fortes pluies, bien que fortement attendues, ont remis sur le devant de la scène les faiblesses de la gestion urbaine. 

Place à l’action

Pour redonner à la ville ses lettres de noblesse, Harilala Ramanantsoa dit être prête "à travailler pour faire en sorte que notre ville soit plus développée, ordonnée, et que notre Capitale devienne une véritable ville propre, apaisée et verdoyante". Une tâche titanesque, en somme, qui devra s’accompagner de la rééducation citoyenne d'une population parfois plus attachée à la culture du laisser-aller qu’à la gestion du bien commun.

Mais la gestion de la Capitale, ce n’est pas que des rues propres et libérées. C’est aussi une question politique. Car derrière la volonté de redresser la ville, se profile une dimension politique incontournable. La maire ne pourra pas faire abstraction des relations avec l’Etat central et devra composer avec les priorités imposées par ce dernier. 

La gouvernance politique de la CUA sera également un terrain d’équilibre délicat. Bien que l’IRMAR, mouvement auquel appartient Harilala Ramanantsoa, ait une majorité relative, la collaboration avec le « Tiako i Madagasikara » (TIM) risque de s'avérer compliquée. Ce dernier, fort de ses sièges au Conseil municipal, jouera probablement son rôle d’opposition. Et sans une main tendue vers d’autres listes, les projets risquent de se heurter à un blocage institutionnel. Autant dire qu’il faudra à la maire une diplomatie politique hors pair pour naviguer entre les intérêts du camp au pouvoir et ceux de l’Opposition. Le choix de ses proches collaborateurs, notamment le président du Conseil municipal, s'avère crucial.

La première étape concrète pour la nouvelle maire sera la passation de pouvoir avec le précédent PDS, Alexandre Georget qui a, lui-même, succédé à Harilala Ramanantsoa, ancienne PDS. Une formalité en apparence, mais un moment clé pour passer de la parole aux actes.

Les destinées de la Capitale malgache seront alors pleinement dans les mains de Harilala Ramanantsoa. Pour le meilleur ou pour le pire, il n’y a pas de retour en arrière. Il sera temps pour elle de retrousser ses manches et de faire face aux défis de taille qui l’attendent. Les yeux sont tournés vers elle. Les habitants d’Antananarivo attendent une transformation palpable, et vite. A elle de jouer.

Recueillis par L.A.

 

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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