La question du Sahara marocain connaît une évolution significative. La dernière en date, c’est le soutien manifesté par le Royaume - Uni à la proposition d’autonomie marocaine. Entretien avec son excellence, Mohammed Benjilany, ambassadeur de Sa Majesté Le Roi du Maroc à Madagascar.
La Vérité (+) : En un mot, c’est quoi l’initiative marocaine d’autonomie sur le Sahara ?
Ambassadeur du Maroc à Madagascar (-) : Le Royaume du Maroc a présenté au Conseil de sécurité des Nations-unies en 2007, l’initiative pour un statut d’autonomie de la région du Sahara, dans le cadre de la souveraineté du Royaume, de son intégrité territoriale et de son unité nationale.
Il s’agit d’une initiative de compromis, novatrice, responsable et ouverte, par son contenu et sa finalité, qui permet à tous les Sahraouis, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur, de gérer eux-mêmes leurs affaires et à travers différents organes législatif, exécutif et judiciaire représentatifs.
Elle offre également et sans doute un avenir meilleur de stabilité, de sécurité, de démocratie et de prospérité dans la région.
Depuis 2007, cette initiative a été qualifiée par le Conseil de sécurité comme une initiative sérieuse et elle a été littéralement gravée dans les résolutions du Conseil de sécurité sur cette question.
Aujourd’hui, de nombreux pays tels que les USA, la France, l’Espagne, l’Allemagne, plus des deux-tiers des Etats membres de l’Union africaine, les pays arabes et plusieurs pays d’Amérique latine considèrent cette proposition comme la voie la plus crédible et la plus réaliste pour mettre fin au différend régional autour du Sahara marocain.
(+) : Pourquoi le Royaume-Uni a adhéré à cette initiative ?
(-) : Effectivement, le Royaume-Uni a clarifié sa position le 1er juin dernier par le biais de son secrétaire d’Etat, David Lamy, dans un communiqué conjoint avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Le Royaume-Uni est persuadé que cette proposition d’autonomie marocaine s’avère la base la plus crédible, viable et pragmatique pour une solution durable autour du Sahara marocain.
(+) : C’est un soutien de taille pour le Maroc?
(-) : Oui, et ce n’est pas pour le Maroc uniquement mais pour la stabilité dans cette région. Le Royaume-Uni, il faut bien le noter, est membre permanent du Conseil de sécurité et s’est engagé à soutenir activement ce processus au niveau bilatéral, régional et international. Le Royaume-Uni vient ainsi renforcer la liste des pays qui ont exprimé leur soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara. La résolution du différend renforcera la stabilité en Afrique du Nord et relancera l’intégration régionale.
Il faut souligner avant tout que cette nouvelle position du Royaume - Uni, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, conforte la dynamique internationale grandissante impulsée par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, en faveur de l’initiative du plan d’autonomie sous souveraineté marocaine.
(+) : Sur le plan économique, ce soutien du Royaume-Uni se manifeste comment ?
(-) : Il reconnaît le Maroc comme porte d’entrée clé pour le développement socio-économique de l’Afrique. De ce fait, le Royaume-Uni, à travers UK Export finance, est prêt à soutenir des projets au Sahara marocain en engageant 5 milliards de livres sterling pour financer des projets.
(+) : A part l’Europe, qu’en est-il des pays africains?
(-) : Deux tiers des pays membres de l’Union africaine ont confirmé officiellement actuellement leur reconnaissance de la souveraineté légitime du Maroc sur son Sahara. Certains d’entre eux ont ouvert des consulats dans les villes de Laâyoune et Dakhla. C'est pour nous et pour eux aussi, la manière la plus officielle de reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Le Kenya est le dernier en date et a manifesté son adhésion totale à ce plan d’autonomie présenté par le Maroc. Pour la région de l’Afrique australe, cinq pays de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) appuient cette intégrité territoriale du Maroc. Madagascar, est pour nous le 6ème pays de la SADC, qui en gelant sa reconnaissance du pseudo RASD en 2005, ne reconnaît plus le Polisario.
(+) : Peut-on ainsi parler de basculement progressif du contexte en faveur du Maroc ?
(-) : On peut le dire ainsi dans la mesure où à part les pays cités plus haut, plusieurs puissances mondiales comme les Etats Unis, l’Espagne, la France, l’Allemagne et d’autres pays de l’Union européenne, ont déjà annoncé leur soutien à l’initiative marocaine et par conséquent à la marocanité du Sahara.
Propos recueillis par R.M.