Publié dans Politique

Madagascar-Sénégal - L’émergence, le nouveau trait d’union diplomatique

Publié le vendredi, 05 avril 2019

Madagascar et le Sénégal ont des liens historiques fraternels. Les relations entre les deux pays promettent de se raffermir davantage malgré la fermeture temporaire de l’ambassade sénégalaise à Antananarivo. Le concept d’« émergence » est au cœur du renouveau diplomatique entre les deux pays d’une même aire linguistique qu’est l’espace francophone.
La troisième édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA) s’est tenue du 17 au 19 janvier derniers au centre international de conférences Abdou Diouf à Diamniadio, au Sénégal. Déjà le Président malagasy Andry Rajoelina y était convié et il y a envoyé ses représentants.

Thème central
Conjointement organisée par le gouvernement du Sénégal, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en partenariat avec la Banque mondiale et la Banque africaine de Développement (BAD), la CIEA III a porté sur le thème central : « Emergence, secteur privé et inclusivité ». Plus de 1300 décideurs et experts en provenance d’une cinquantaine de pays à travers le monde se sont échangé des points de vue à cette occasion.
Ibrahim Boubacar Keïta (Président de la République du Mali), Dr. Tun Mahathir bin Mohamad (Premier ministre de la Malaisie), Amadou Gon Coulibaly (Premier ministre de la République de la Côte-d’Ivoire), Lee Ju Young (vice-président de l’Assemblée nationale de la République de Corée) et Ségolène Royal (représentante du président de la République française) y ont aussi assisté.
Lignes directrices
La CIEA III a recommandé aux Etats africains de mettre en place les conditions d’une stabilité politique, institutionnelle, et sécuritaire et à bâtir une vision à long terme partagée qui transcende les mandats politiques. Elle leur a dit de maintenir les efforts en matière de réforme de l’environnement des affaires, de réalisation d’infrastructures de soutien à la production et de connexion aux marchés ainsi que de formation afin de garantir l’employabilité des jeunes.
Accorder une attention particulière aux réformes fiscales, en vue d’une meilleure mobilisation des
ressources internes et favoriser l’avènement de champions nationaux et régionaux, et développer les échanges intra-africains à travers l’accès à des marchés élargis sont aussi deux autres lignes directrices majeures.
Inclusion sociale
Pour sa part, le secteur privé s’est félicité de la volonté des Etats d’accompagner l’essor des champions nationaux. A ce titre, il devra s’inscrire dans une dynamique à long terme et exploiter les opportunités offertes par les partenariats publics-privés innovants. Par ailleurs, le secteur privé est appelé à jouer pleinement son rôle dans le processus de valorisation des produits africains par la transformation des ressources naturelles et le recours à l’innovation.
Aussi, a-t-il reconnu l’importance de son rôle dans la mise en œuvre d’initiatives favorisant le développement de la productivité du travail ainsi que l’inclusion sociale et territoriale. Quant aux partenaires techniques et financiers, ils réitèrent leur soutien aux efforts des Etats visant la formulation de stratégies d’émergence et la mobilisation de ressources financières additionnelles.
Tirer les leçons
Ils ont réaffirmé également leur volonté de soutenir l’initiative privée, à travers la dynamisation des guichets y relatifs. La conférence a reconnu l’importance de la pérennisation et de l’institutionnalisation des rencontres de la CIEA et recommande aux Etats, au secteur privé et aux institutions partenaires de travailler pour en faire un puissant levier d’échange d’expériences permettant de garantir la réalisation de leurs ambitions.
La quatrième édition de la CIEA se tiendra en mars 2021 à Abidjan. Ce sera l’occasion de faire une évaluation de cette initiative et d’en tirer les leçons. Madagascar y sera aussi partie prenante. Notons que la décision de tenir la CIEA tous les deux ans a été prise lors de la toute première édition de cette conférence du 18 au 20 mars 2015 à Abidjan, Côte-d’Ivoire.
Partenariat mondial
Un des messages forts tirés de l’occasion est formulé ainsi : « Une telle initiative favoriserait la constitution d’un réseau solide de partage d’expériences et de bonnes pratiques entre experts des pays émergents et pays africains candidats à l’émergence (ndlr : dont Madagascar) ». Un tel forum sera essentiel pour approfondir l’argumentaire pour l’émergence et le plaidoyer en sa faveur. Une attention particulière sera accordée, à la question des mécanismes de financements prévisibles innovants et au respect des engagements pris dans le cadre du partenariat mondial.
La seconde édition qui a eu lieu du 28 au 30 mars 2017 à Abidjan a réuni près de huit cent participants, dont plus de quatre cent personnalités et experts de haut niveau originaires de pays africains, de pays émergents et de pays développés issus de gouvernements, d’institutions régionales et internationales, du secteur privé, de la société civile ainsi que des universités et centres de recherche.
Recueillis par M.R.

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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