Publié dans Politique

Manipulation de l'opinion publique - Le Malagasy, à la fois naïf et incrédule ?

Publié le lundi, 04 novembre 2019

Paradoxalement en effet, on observe que d'une part, les fakenews se propagent à une vitesse grand V à Madagascar, alors que de l'autre côté, la population malagasy reste imperméable aux mises en garde qui leur sont adressées face à des arnaques mêmes cousues de fil blanc.

 

L'on a encore en souvenir la publication d'un facebooker farfelu, selon laquelle le tunnel d'Ambanidia se serait écoulé. Bien que la ficelle ait été grosse comme un câble sous-marin (l'olibrius est allé jusqu'à  donner le nombre exact d'ensevelis alors que, selon ses propos, le fait était censé s'être produit à l'instant), la fausse nouvelle s'est propagée comme une traînée de poudre dans la Capitale, au point de créer la panique au sein des proches de ceux qui avaient l'habitude d'emprunter cet ouvrage à grande fréquentation. Identifié par le service de lutte contre la cybercriminalité, l'auteur du fakenews a eu le temps de méditer au frais sur son acte qui, selon ses aveux, procédait d'un simple amusement.

Plus récemment, on a tous vu qu'une intox de pénurie de carburant, émise encore une fois sur les réseaux sociaux, a eu pour effet de tarir en un rien de temps tous les cuves de toutes les stations d'essence de la Capitale et les stocks destinés à cette dernière des 4 compagnies pétrolières, au point de créer une vraie pénurie. On aura remarqué à cette occasion que, paradoxalement,  les déclarations officielles rassurantes émises par toutes les entités concernées (ministère, OMH, opérateurs pétroliers) n'ont eu aucun effet sur l'opinion publique, contrairement aux simples publications sur facebook qui ont créé la psychose.

Modes opératoires de notoriété publique

Mais tout en étant naïf, les Malagasy demeurent cependant sourds aux alertes qui leur sont adressées, notamment face aux agissements d'arnaqueurs en tous genres, dont  les modes opératoires sont pourtant de notoriété publique. A titre d'exemple, le journal que vous tenez en mains, en juin de cette année, avait déjà attiré l'attention sur les risques encourus par les candidats aux voyages en groupe organisés par l'agence Sourc'In Voyage et ce, après avoir appris que celle-ci est dirigée par le nommé Jo Willy Rabe. A cette occasion, il a été bel et bien rappelé, extrait d'article à l'appui, que ce dernier était derrière deux précédentes escroqueries à grande échelle, à savoir les opérations « power balance » et « ordinateurs pour tous » (voir notre édition du 18 juin 2019).

Grande fut la surprise lorsqu'il est apparu que, postérieurement à cette sonnette d'alarme, des centaines de victimes ont encore mordu à l'hameçon de Jo Willy Rabe dont les offres, de surcroît, étaient pourtant trop belles pour être honnêtes par rapport à celles de ses concurrents. La crainte émise dans l'article suscité s'est révélée malheureusement fondée.

« D'aucuns craignent que ce dernier (Jo Willy Rabe) ne reste provisoirement correct que pour endormir la méfiance et attirer le maximum de candidats au voyage. Autrement dit, il attend que le pactole soit suffisamment conséquent pour frapper un grand coup et disparaître dans la nature, comme il l'a fait lors de l'escroquerie de l'ordinateur portable », avions-nous écrit à l'époque.

Les exemples peuvent être multipliés à souhait (transformation de simples papiers en billets de banque ; vente de mercure,…) mais force est de constater que ce trait de caractère des Malagasy, tantôt d'une extrême naïveté, tantôt d'une incrédulité à toute épreuve, est mis à profit par certains malintentionnés pour les manipuler sans vergogne.

Hery Mampionona

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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