Mais il y a d'autres raisons principales que notre interlocuteur a également révélées. Actuellement, explique-t-il, l'offre est supérieure à la demande étant donné que des personnes non professionnelles font aussi leur entrée dans la filière. Afin d'avoir leur part de rayon de soleil, elles n'hésitent pas à casser les prix et ce dans le but d'attirer certaine catégorie de clientèle. Une aubaine pour cette dernière, poursuit notre interlocuteur. D'après les informations fournies par notre source, à la base, il n'y avait que 40 sociétés exportatrices à Madagascar et actuellement, on en compte au moins 150. Or, la plupart des nouvelles têtes dans le secteur ne possèdent pas les structures fiables et opérationnelles (dépôt, tables en carreaux blancs, sol en béton, salle de triage etc…) et ne respectent pas le processus. De cette prolifération, les exportateurs ne s'entendent pas également sur le prix de vente à appliquer d'où cette course effrénée à la braderie des produits. La qualité des produits proposés n'est plus la même, étant donné que certains pratiquent la cueillette prématurée d'où le taux de vanilline très bas. Et pourtant, selon ce haut responsable, la vanille malagasy reste la meilleure au monde. Jusqu'à quand ? C'est une question sans réponse pour l'instant mais elle dépend entièrement de nous, répond-il, avant de préciser que Madagascar est maintenant victime de ses erreurs.
« Il faut se rendre à l'évidence, petit à petit nous creusons notre nid », lance-t-il avec amertume.
Néanmoins, tout n'est pas encore perdu, la tendance peut être inversée en prenant des mesures adéquates et en responsabilisant chaque acteur, des planteurs aux exportateurs en passant par les collecteurs et l'Etat. A notre interlocuteur de proposer la mise en place des normes pour chaque catégorie de vanille (noire, rouge..), revoir les agréments de certains exportateurs ou à la limite exiger à ce qu'ils possèdent des structures, et dernier point, mettre en place un système de certification.
« C'est seulement avec cette dose de volonté à tous les niveaux que viendra le salut de la vanille de Madagascar », philosophe ce cadre supérieur qui a déjà des décennies d'expériences derrière lui. A bon entendeur !
La Rédaction