A cause de son problème de santé lié à une hyperglycémie chronique et en même temps une hypertension artérielle, il a suivi un traitement au CHU Analakininina, Toamasina. Suite à une fièvre aiguë, le samedi 9 mai dernier, soit quatre jours après son hospitalisation, il a été admis d'urgence au CHU de Morafeno. Compte tenu des symptômes et le risque accru de formes graves du Covid-19 que courent les personnes diabétiques, les autorités sanitaires locales lui ont fait passer un dépistage qui s'est révélé positif. Comme les médecins l'ont redouté, le patient a présenté des difficultés respiratoires, ce qui a nécessité son transfert vers la salle de réanimation. Jeudi dernier, son état de santé s'est nettement amélioré, même étant toujours sous assistance respiratoire. Malheureusement, il a fini par succomber.
D'après les témoignages de ses connaissances, Kasoana Roger, de son vivant, a travaillé auprès du Centre hospitalier universitaire d'Analankininina en tant que secrétaire du directeur régional de la Santé publique à Atsinanana. Il a été très sportif. C'est même un ancien joueur du club de football « 3FB » et éducateur sportif des jeunes locaux.
Néanmoins, un doute s'installe autour de la mort dudit patient diabétique. Les membres de sa famille sont tourmentés s'il est vraiment décédé du coronavirus puisque son admission est due à son état diabétique. « Après qu'il ait attrapé une fièvre et que son test de diagnostic rapide (TDR) s'est révélé positif, il a été transféré depuis le CHU Analakinina vers l'hôpital Morafeno. Pour plus de confirmation de sa contamination au Covid-19, un prélèvement lui a été effectué mais jusqu'à ce jour, aucune information portant sur le résultat ne nous est parvenue », martèle sa sœur Jeannette. D'après ses explications, inversement aux propos du Président de la République Andry Rajoelina sur la gratuité du traitement du coronavirus, la famille de la victime se demande pourquoi l'hôpital a toujours réclamé les frais des médicaments si le patient s'avère être vraiment porteur du virus. « C'est plus qu'étonnant que les médecins ont laissé sa femme libre de partir. Or, il s'agit d'un sujet contact qui doit être testé et mis en quarantaine », poursuit-elle.
Les autorités sanitaires de la Région Atsinanana ont procédé hier après-midi à l'enterrement de la victime dans une fosse commune située à Marokarazana Ambalamanasy. Seuls quelques proches de ladite personne décédée ainsi que des membres des personnels de santé ont assisté à ses obsèques. Les consignes des autorités sanitaires ont été strictes : la famille de la victime ne pourra en aucun cas récupérer son corps mais doit par contre fournir le cercueil.
K.R.