Publié dans Société

Affaire « Jeannoda » et « Sœur Olga » - Des langues se délient petit à petit !

Publié le mardi, 16 juin 2020

Quelques jours après la publication d'un avis de recherche à l'endroit de Ramboarivelo Norotiana connue sous le nom de « Jeannoda »,  et Phan Van Hien  Noelivao ou « Sœur Olga», des victimes sortent petit à petit de leur cachette. Deux d'entre elles ont accepté de témoigner en anonymat.

 

« J'étais le fournisseur en produits locaux de Sœur Olga ( Ndlr : Phan Van Hien Noelivao Olga). Plus tard, elle m'a présenté à madame Noro (Ndlr : Ramboarivelo Norotiana alias Jeannoda) qui m'a parlé d'une grosse somme d'argent en dollars positionnée dans un compte à la Banque centrale. Mais pour pouvoir la débloquer, une caution de 5 % est à verser. Après m'avoir présenté des documents justifiant le positionnement de l'argent, nous avons conclu un partenariat à hauteur de 100 millions d'ariary, c'est-à-dire que j'ai payé le gage. Pendant environ 4 mois, j'ai fais des allers-retours entre Antsirabe et Antananarivo mais hélas, il n'y avait aucun signe de la transaction. Le mois de décembre 2019, je me suis renseigné auprès de ladite banque. Grande fut ma surprise en découvrant qu'un dossier s'y rapportant n'a jamais été traité à leur niveau », révèle une victime.

L'une des deux arnaqueuses s'est aussi intéressée à une association humanitaire. Cette fois-ci,  aucun accord n'a été signé. Cependant, elle a décroché un financement estimé à plusieurs millions de dollars. « Elle s'est emparé de notre projet et s'en est servi pour obtenir un  investissement. Par la suite, elle s'en est sortie indemne sans être reconnaissante auprès des initiateurs du projet. Peut-être que l'affaire est minime par rapport aux autres dossiers remis aux Forces de l'ordre, mais ce sont les idées et efforts déployés qui ont été volés », avance le fondateur de ladite association.

A titre de rappel, au cours de ces dernières années, Jeannoda s'est assuré de défendre les droits des travailleurs et des domestiques, en particulier les Malagasy victimes d'exploitation au Koweït, au Liban et d'autres pays du Golfe. Pour ses actions sociales à travers le monde, son plateforme syndicaliste « SPDTS » a été même félicitée par le Département d'Etat des Etats-Unis en juillet 2015, représenté par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

Quant à Phan Van Hien  Noelivao Olga, elle a été connue en tant que directrice d'une école supérieure privée sise dans la Capitale. Selon la section de recherches criminelles auprès de la Gendarmerie nationale d'Antananarivo, 6 individus ont déposé plainte auprès du Pôle anti-corruption après avoir été victimes d'une escroquerie. « Les deux femmes recherchées se disent être en mesure d'obtenir des financement de projets octroyés par les organismes onusien. Les bénéficiaires du projet se sont groupés pour réunir la somme demandée par les deux instigatrices afin de débloquer le montant indiqué. Ces dernières ont amassé 80 millions d'ariary sans rien donner en retour et encore moins une signe de vie », raconte la  Gendarmerie d'Antananarivo. Comme les deux présumées  arnaqueuses ont disparu, cet avis de recherche a été lancé il y a un mois de cela. Mais jusqu'à l'heure actuelle, l'enquête n'a rien donné.

K.R.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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