Publié dans Société

Monde du travail en crise - La réduction du salaire et des indemnités s’empire

Publié le dimanche, 05 juillet 2020


« Environ un tiers des employés au sein de notre société sont actuellement au chômage technique provisoire, et ce depuis le mois d’avril. Pour le reste, le patron a passé à la réduction de salaire allant de 25 à 75 %, selon les tâches des employés retenus. Je fais partie de ceux qui touchent la moitié de leur salaire, alors que la crise actuelle liée au Covid-19 paralyse toute autre source de revenus », nous confie Tefy R., employé d’un hôtel situé en centre-ville. Bon nombre de salariés qui travaillent dans divers domaines et de secteurs d’activité font face à cette situation. « Nous sommes privés de toutes nos indemnités depuis la crise. Pourtant, notre salaire de base reste très bas, sans indemnité. Ces trois derniers mois, je perçois 200 000 ariary par mois contre 400 000 auparavant », témoigne Mamy R., agent administratif auprès d’un organe de presse privé. Effectivement, le confinement décrété samedi dernier en Conseil des ministres risque d’aggraver la situation. D’ailleurs, l’Organisation internationale du Travail (OIT) reconnait qu’« un arrêt forcé des activités du secteur privé aura un impact dévastateur sur l’économie nationale. C’est ainsi que la continuité du fonctionnement des entreprises a été laissée sous la responsabilité des employeurs dans une perspective de protéger l’emploi et l’économie du pays ». Au niveau mondial, plus de 305 millions de personnes ont perdu ou vont perdre leur emploi dans divers secteurs, entre autres le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, le commerce et surtout le secteur informel.
Entente avec les employeurs
Aucune plainte reçue sur la réduction de salaire. C’est ce qu’un inspecteur de travail exerçant dans la Direction régionale d’Analamanga affirme. « Le Code du travail diffère des autres lois mises en vigueur à Madagascar. Une entente faite entre les employeurs et les salariés peut être considérée et mise en œuvre. Les patrons pourront appliquer la réduction de salaire et la suppression des indemnités ou primes si les recettes de leurs entreprises chutent. Ils devraient toutefois en parler avec leurs salariés afin que ces derniers puissent donner leur accord », expose notre source de l’Inspection de travail. Dans la plupart des cas, les travailleurs n’ont d’autres choix que d’accepter s’ils veulent continuer à gagner de l’argent. En cas de chômage technique, ils ne perçoivent aucun salaire pendant un délai déterminé, allant jusqu’à 6 mois.
Dans les deux cas, les employés préfèrent un salaire réduit qu’être au chômage. L’adage malagasy « aleo mihinan-kely toy izay mandry fotsy » (Il vaut mieux manger peu que de jeûner la nuit) illustre bien la position des travailleurs. Quoi qu’il en soit, la révision à la baisse du salaire et des primes doit engendrer la diminution des heures de travail. Pour certains secteurs, les employés peuvent maintenant rester chez eux en faisant du télé-travail. Ce dernier évite les déplacements mais requiert des connexions Internet, dont les coûts sont considérables si les entreprises n’en fournissent pas…
Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Que d’un raccourci !
    On n’en finit … jamais d’épiloguer sur la galère que la Société nationale d’eau et électricité fait subir aux pauvres et impuissants abonnés. Il n’y a pas un jour ou une nuit sans que la JIRAMA fasse la sienne. D’après les constats quotidiens de tous, les délestages et les coupures se durcissent au fil du temps. Sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), c’est le gala ininterrompu des coupes et des arrêts des machines et appareils ménagers. Ampoules, frigos et autres machines délicates risquent fort d’être endommagées. Au beau milieu du souper, en pleine concentration d’une séance de film, en plein travail dans les ateliers de soudure, en pleine coupe de cheveux ou brushing dans les salons de coiffure, en pleine concentration d’un travail de connexion dans un cybercafé, etc. les coupures intempestives du courant gâchent tout ! La vie quotidienne, de jour comme de nuit, des usagers de la JIRAMA…

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