Publié dans Société

Abus et exploitation sexuels des enfants en ligne - Lancement du portail de signalement

Publié le jeudi, 13 août 2020


Devant les risques d'abus et d’exploitation sexuels liés à l'utilisation de l’Internet par les enfants à Madagascar, des actions  viennent d’être lancées afin d’éradiquer ce phénomène. A travers Internet Watch Foundation (IWF), le ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF) et l’UNICEF entrent en collaboration  pour  ouvrir un nouvel portail où les images et vidéos  à l’encontre des enfants malagasy apparus sur l’Internet peuvent être dénoncées de façon sécurisée et anonyme.
« Les contenus signalés seront analysés par des experts de l’IWF avec des technologies modernes et efficaces en vue de les supprimer et d’empêcher que ceux-ci apparaissent sur Internet, sans pour autant empêcher les poursuites pénales des auteurs, vu que ces images sont signalées aux autorités locales et mises à leurs dispositions pour engager les procédures judiciaires », explique l’UNICEF Madagascar.  Selon Nicolette Moodie, chef de la section protection de l’enfant au sein de cet organisme onusien, les abus et l’exploitation sexuels des enfants sont intolérables, que cela se fasse en ligne ou dans le monde réel. C’est la raison qui explique la mise en place de ce portail de signalement afin que les enfants, les enfants malagasy en particulier, victimes de ces atrocités puissent bénéficier de meilleure protection et au niveau international. « Le plus important est que ce support offre la possibilité de rayer définitivement du Net des images d’abus sexuels sur les enfants et de protéger ainsi ces derniers de la re-victimisation », intervient-elle. 
Pour Naharimamy Lucien Irmah, ministre de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, la collaboration avec l’Internet Watch Foundation à travers la mise en place du portail de signalement à Madagascar constitue une grande étape vers la réalisation de notre défi. Un propos soutenu par  Susie Hargreaves, directrice exécutive de l’IWF qui avance que  le Gouvernement de Madagascar démontre son engagement à faire un pays hostile pour les images et vidéos d’abus sexuels sur enfants en ligne.
Il est à noter qu’à Madagascar, 63% des adolescents et enfants utilisent l’Internet pour chercher des partenaires. 75,3% de ces jeunes et enfants ont rencontré physiquement les personnes contactées. 87,7% d’entre eux ont  également envoyé leurs photos à leurs correspondants, dont 29,2% en sous-vêtement. Avec l’expansion de l’accès à l’Internet ces dernières années, ces chiffres auront tendance à augmenter. Ces statistiques résultent de l’étude effectuée par ECPAT France en 2015 à Antananarivo et Nosy Be sur la prostitution des mineurs en lien avec les nouvelles technologies.
 A travers ce portail, Madagascar bénéficie d’un avantage technologique et d’un partenariat mondial qui vient renforcer les efforts consentis pour protéger les enfants des abus et exploitation sexuels des enfants en ligne. Actuellement, Madagascar est le 41ème pays  dans le monde  et 18ème en Afrique à avoir mis en place cette plateforme soutenue financièrement par End Violence Fund.
Recueillis par K.R.  
 

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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