Publié dans Société

Ministère de la Communication et de la Culture - La maison Nathan est morte, vive le musée Vavitiana

Publié le vendredi, 23 octobre 2020

Un passé douloureux effacé, une nouvelle ère s'ouvre. Lalatiana Andriatongarivo Rakotondrazafy, ministre de la Communication et de la Culture, a procédé hier dans la ville de Toamasina à l'inauguration du musée Vavitiana. Celui-ci prendra désormais place à  l'ancienne maison Nathan qui avait laissé un souvenir amer auprès des proches et des descendants des esclaves. En effet, au lieu où cette bâtisse a été érigée en 1928 se trouvait une cale enfouie dans la terre où les esclaves attendaient leur « déportation » sous d'autres cieux. Un lieu historique d'un passé douloureux en somme devenu au fil des temps un « vendeur d'espoir » à travers l'installation de la grande banque de crédit foncier.

Située à Ampasimazava, le tout premier quartier créé dans la ville de Toamasina, cette belle bâtisse témoin de l'histoire du grand port de l'Est a été laissée à l'abandon depuis la décolonisation. Et ce malgré qu'en face de ce patrimoine historique ont été plantés des arbres majestueux, appelés banians, mesurant chacun jusqu'à 30 mètres de haut et 3 mètres de diamètre, et qui pourraient vivre jusqu'à plus de 1 500 ans. En dépit de tout, l'endroit a été délaissé, la maison  est devenue infréquentable et personne n'osait s'y aventurer. Tombé en ruine, le patrimoine est quasiment assuré de disparaître jusqu'au jour où l'actuelle ministre de la Communication et de la Culture se rendait sur place pour visiter le lieu, le 9 novembre 2019. Choquée par l'état désastreux de la bâtisse rattachée en 2003 au service provincial de la culture de Toamasina, elle a pris la décision de la réhabiliter complètement avec le fonds propre de son département et de la transformer en musée. Beaucoup de personnes riaient sous cape de cette promesse.

11 mois après, l'ancienne maison Nathan a retrouvé son lustre d'antan ainsi que son architecture. « On ne croyait pas du tout à ce qu'avait dit la ministre. C'est une belle surprise pour nous et on la félicite d'avoir réussi son pari », s'exclame un jeune bouliste qui assouvit sa passion à l'ombre des banians chaque week-end. Bien qu'il ait pu suivre l'évolution de la réhabilitation, il n'a pas cru qu'elle arrive à son terme. « C'est en voyant les gens qui s'affairaient autour pour apporter les dernières touches et préparer l'inauguration d'aujourd'hui qu'on était persuadé que le musée promis voit le jour », renchérit une dame âgée qui avoue sa peur de fréquenter la ruelle longeant l'ancienne maison Nathan, réputée comme hantée, devenue depuis hier le musée Vavitiana. Vavitiana, c'est le nom d'une prophétesse renommée et respectée par les ancêtres de la population tamatavienne. Enterrée à Ampasimazava même, elle était exhumée pendant la période coloniale et transférée au cimetière municipal. Pour son honneur et aux bienfaits qu'elle avait faits aux habitants d'Ampasimazava à l'époque, le nouveau musée porte son nom.

Le musée Vavitiana fera connaître aux visiteurs les richesses culturelles, économiques et humaines de la Province de Toamasina. Mais pendant le premier mois de son inauguration, il abrite une exposition inédite des œuvres photographiques de Jacques Faublée. Ce photographe français avait immortalisé son passage dans la Grande île, de 1938 à 1941, pour le compte du Musée de l'homme à Paris. Il a réuni 7 200 images en noir et blanc que sa fille a remises au Musée d'ethnographie de Genève. C'est ce dernier qui a offert une partie de ces œuvres, à travers l'ambassade suisse à Madagascar, à la partie malagasy. Des photos inédites à découvrir pendant un mois au Musée Vavitiana dont l'accès est gratuit durant ce mois inaugural.

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Editorial

  • De la visibilité !
    A en croire au nième « Fanambarana » émanant des militaires cette fois-ci relayé par les médias publics et certaines chaînes privées et partant du Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, le pays change de dirigeants au sommet de l’Etat. Le colonel Michaël Randrianirina, chef du CAPSAT (Corps d’administration des personnels et des services de l’armée de terre), devient Chef d’Etat, en lieu et place de Rajoelina Andry Nirina. Jusque-là, le commun des mortels semble gober l’information inédite sans pouvoir réagir ni émettre son avis. D’ailleurs, on ne l’a pas demandé ! Tellement l’évolution de la situation tourne à une vitesse supersonique qu’on est un peu dépassé par les évènements. Jusqu’à hier, les acteurs directs, militaires, les députés et la Haute Cour constitutionnelle, tentaient de lever les voiles pour donner le moindre de lumière. Les concitoyens au même titre que les analystes et observateurs attendent et même exigent de la visibilité. Entre «…

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