D’ailleurs, les directeurs d’établissement ainsi que les parents et élèves ont été avertis depuis la semaine dernière, suite au Conseil des ministres en date du 14 avril. Pourtant, certains responsables d’établissement scolaire s’entêtent à bafouer cette décision présidentielle, en insistant sur le présentiel. « Lors d’une descente inopinée que nous avons effectuée aujourd’hui du côté d’Andoharanofotsy, deux écoles parmi les 5 visitées ont encore dispensé des cours présentiels à leurs élèves. Ces derniers étaient moins nombreux que d’habitude, voire en effectif restreint, mais n’empêche que les directeurs d’établissement ont enfreint aux décisions étatiques », a rapporté hier Marcellin Tsarasidy, directeur de l’Office national de l'enseignement privé (ONEP). Les directeurs d’école en question ont avoué une négociation officieuse avec les parents d’élèves afin d’envoyer leurs enfants en classe. De plus, ces parents ont signé une lettre d’engagement en étant les seuls responsables de la santé de leurs enfants, selon notre source. « Les directeurs têtus ont été avertis et ont signé pour leur part une lettre s’engageant à mettre fin aux cours présentiel. S’ils ne tiennent pas leur promesse, le retrait de leur autorisation d’ouverture constitue leurs sanctions. Il en est de même pour les enseignants, lesquels pourraient être privés de leur autorisation d’enseigner », avertit le directeur de l’ONEP.
Le paiement des frais de scolarité divise
Une problématique depuis l’année dernière. Le paiement des frais de scolarité malgré la fermeture des écoles constitue un sujet de discorde entre les parents d’élèves et les directeurs d’établissement. « Pour des simples exercices hebdomadaires à récupérer, les directeurs d’école nous exigent le paiement d’écolage mensuel complet. Pourtant, c’est nous qui assurons le métier d’enseignant à la maison. Ils devraient être compréhensifs et opter pour un demi-frais de scolarité, notamment en cette crise sanitaire. C’est ce que les patrons d’entreprise font en ce moment pour éviter le chômage technique », s’exprime Nestor A., employé au sein d’une société de call-center et père de deux enfants scolarisés dans une école privée à Itaosy. « Les enseignants continuent à faire la préparation des exercices pour les élèves, 60 copies à rédiger à la main pour ma part, ainsi qu’à les corriger chez nous. Pourtant, en 2020, je n’ai touché que la moitié de mon salaire mensuel et ce pendant 5 mois, faute de paiement régulier des écolages », témoigne Martinah R., institutrice en classe préscolaire dans un établissement privé à Mahamasina. « Outre le salaire des enseignants, les frais de scolarité servent également à payer les factures et diverses dépenses, dont le loyer. Nous n’avons pas d’autres choix que de demander leur paiement régulier et en entier, sinon nous risquons aussi une fermeture définitive. Certains établissements scolaires étaient contraints de le faire l’année dernière », réplique la directrice d’un collège privé à Ambodifasina. « Aucun texte régissant le paiement des frais de scolarité n’est en vigueur. Ainsi, l’ONEP encourage la concertation entre la Direction des établissements et les parents d’élèves. C’est la seule issue pour faire face à cette mésentente », suggère Marcellin Tsarasidy. Dans tous les cas, le ministère de tutelle ne peut que jouer le rôle de médiateur.
Patricia Ramavonirina
Les cours à distance recommandés
Des exercices à récupérer aux bureaux, des enregistrements vidéo ou des devoirs envoyés par E-mail, etc. L’ONEP encourage l’octroi de cours à distance pour les élèves, avec la fermeture prolongée des établissements scolaires. Les élèves doivent avant tout rester à la maison et ce sous la surveillance de leurs parents. Ces derniers doivent également assister leurs enfants dans les devoirs et les leçons à réviser afin de maintenir le niveau des élèves, à en croire le ministère de l’Education nationale. Effectivement, bon nombre d’établissements scolaires se sont préparés aux cours à distance depuis des jours, bien avant la déclaration officielle. Pour les écoliers des établissements publics, ils doivent faire les devoirs proposés dans le livret d’auto-apprentissage. Quoi qu’il en soit, les responsables ministériels sollicitent la prise de responsabilité de tout un chacun, à commencer par les parents qui doivent récupérer ou télécharger les exercices, et les élèves qui doivent les faire. Les enseignants devraient, quant à eux, continuer les diverses préparations et les corrections.
P.R.