Publié dans Société

Période de soudure dans le Sud - Besoin de 136 milliards d’ariary pour survivre

Publié le jeudi, 19 août 2021


Différentes stratégies d’adaptation, notamment des activités de relèvement sont entreprises face à l’urgence dans le sud de l’île. Cependant, la promotion de la culture d’épargne et de l’investissement pour faire face à la période de soudure ne suffit toujours pas. Avec l’insuffisance des pluies, la hausse de prix des denrées alimentaires et surtout les rafales de sable qui vont bientôt arriver, cette période de soudure va encore empirer la situation. « Il n’y a pas de nourriture proprement dite (…) Nous nous contentons des tubercules ou encore des  fruits de tamarinier et des plantes vertes que l’on trouve dans les champs (…) Presque tous les enfants tombent malades (…) », se rappellent les habitants du Fokontany d’Anjamahavelo, dans la Commune d’Ifotaka. Selon Manantenasoa Francine, une jeune mère de 25 ans, elle est même contrainte d’emprunter de l’argent pour subvenir aux besoins de ses trois enfants, sans savoir comment le rembourser.
Afin de répondre à cette situation d’urgence dans le Sud, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), co-coordonnateur des transferts monétaires auprès des ménages les plus vulnérables, évalue à une centaine de milliards d’ariary le financement requis pour tenir jusqu’en mars 2022. « Les Régions d’Androy, Anosy et Atsimo-Andrefana ont besoin d’une aide estimée à 35 millions de dollars - ce qui équivaut à environ 136 milliards d’ariary - pour survivre pendant la période de soudure, c’est-à-dire  jusqu’en mois de mars 2022 », a confirmé Ravelojaona Harimanana, administrateur en protection sociale au sein de l’UNICEF.
Plus particulièrement, dans la Commune d’Ifotaka, une valeur totale de 1,4 million de dollars est à réunir pour la survie de la population. Outre les transferts monétaires conditionnés par la scolarisation des enfants, un montant total de 279 954 dollars a déjà été distribué au niveau de 13 Fokontany, plus précisément entre décembre 2020 et juin 2021, période au cours de laquelle cinq transferts ont été réalisés. Et avec les extensions « Fiavota » et « Tosika Vonjy Aina », un fonds de redressement de 883 000 dollars a été aussi alloué durant les mois de juillet et août 2021 auprès de 42 Fokontany. Le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme (MPPSPF), le Fonds d'intervention pour le développement (FID) ainsi que l’UNICEF lancent en ce mois d’août le huitième et le tout dernier transfert monétaire. C’est ainsi que l’UNICEF Madagascar mobilise actuellement toutes les ressources pour réunir cette somme d’argent.  
Rappelons qu’Amboasary-Sud figure parmi les Districts du Sud les plus touchés par la sècheresse. L’enquête effectuée par le Comité national d’évaluation de la vulnérabilité (NVAC), à travers l’analyse IPC de l’insécurité alimentaire aiguë dans le grand Sud, a révélé que près de 14 000 personnes sont affectées par un manque extrême de nourriture et de services de base. Entre octobre et décembre 2021, correspondant à la période de soudure, cette  population en phase de catastrophe doublera et le nombre de personnes en phase d’urgence (phase 4 de l’IPC) pourrait dépasser le cap des 510 000. C’est ainsi que le transfert monétaire « Fiavota », mis en œuvre depuis 2016, est passé de 40 000 à 100 000 ariary par mois. Cette révision a permis d’améliorer le bien-être des ménages les plus vulnérables, et les a également encouragés à investir davantage dans le développement humain. C’est le cas de Rovasoa Rosine, venant du Fokontany d’Anjamahavelo, âgée de 49 ans. Non seulement elle a pu épargner, mais ses 11 enfants - dont 6 souffrant de malnutrition - ont également recouvré la santé.
K.R.


 


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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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