Publié dans Société

Récession économique au Liban - Les domestiques malagasy frappés de plein fouet

Publié le lundi, 06 septembre 2021


Parmi les 400 000 domestiques au Liban. Les femmes malagasy sont des milliers à y travailler et ce depuis des années. Selon les informations recueillies, près de 6 000 travailleuses migrantes de Madagascar ont été recensées dans ce pays du Moyen-Orient avant 2017. Mais avec la fin de contrat non renouvelé ou encore la récession économique libanaise, cet effectif aurait diminué considérablement. En fait, les femmes domestiques sont doublement victimes de ce recul de l’économie, un phénomène favorisé par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et l’explosion du port. Depuis le mois de mai 2020, les employeurs libanais se débarrassent de leurs travailleuses domestiques en les jetant dans les rues ou en les déposant avec leurs valises devant le Consulat. Les domestiques venant d’Ethiopie, constituant 80 % des servantes ayant migré dans ce pays du cèdre, en sont les principales victimes. Mais les domestiques malagasy sont également frappés de plein fouet par la récession économique.
« Outre quelques-unes qui ont été renvoyées, bon nombre de travailleuses malagasy ont été transférées par leurs patrons dans d’autres familles pour éviter les rues. Celles retenues par leurs employeurs font face à une réduction de salaire allant jusqu’à 50 ou 75 % », nous confie F.R., parmi les travailleuses malagasy concernées. « Pour mon cas, mon salaire a été maintenu à 250 dollars, soit dans les 800 000 à 1 million d’ariary par mois, quoi que son paiement n’est plus régulier comme avant. Cela fait maintenant deux mois que je n’ai pas touché mon dû, mais je ne peux pas le réclamer puisque ma patronne est actuellement hospitalisée », ajoute la femme dans la trentaine qui travaille à Beyrouth depuis 2007.

Hausse des cas de violences

Jeter son employé dans la rue constitue une forme de violence que beaucoup de travailleuses domestiques au Liban ont connue depuis la récession économique. La réduction de salaire ou le non paiement en font aussi partie. A cela s’ajoute la hausse des autres cas de violence, notamment physique et morale, occasionnés par la situation. Pour les femmes migrantes malagasy, les violences psychologiques sont au premier rang au sein des foyers employeurs. « Ma patronne a doublé mes tâches quotidiennes ces derniers mois. Quand je me plains ou que je prends une petite pause, elle me dit que je dois la remercier de m’avoir gardée pendant que les autres sont dans les rues. Et que je dois m’estimer heureuse en ayant encore un toit et de la nourriture en cette crise », témoigne B.A., une domestique malagasy résidant dans ce pays, parmi les « pays du Levant ». La réduction de la quantité et la détérioration de la qualité des nourritures sont également devenues un lot quotidien de ces travailleuses.
Pour les autres domestiques venant d’autres pays, les plaintes pour cause de violences ne trouvent aucune issue légale, et aboutissent dans le meilleur des cas à une prise en charge ou une aide apportée par une ONG. Elles doivent, le plus souvent, négocier avec leurs employeurs, s'accommoder des violences vécues ou s'enfuir. Celles abandonnées ou qui se sont enfuies bénéficient de l’aide d’une ONG, notamment pour les produits de première nécessité. Elles ont lancé un appel de détresse à l’endroit des autorités compétentes de leur pays respectif. Certaines ont été rapatriées, d’autres toujours coincées au Liban. Les travailleuses malagasy qui ont économisé assez d’argent pour s’acheter leur billet d’avion ou payer certains frais ont pu quitter ce pays. D’autres y restent et sont livrées à elles-mêmes…
Recueillis par Patricia Ramavonirina


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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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