Publié dans Société

Avortement - De nombreuses femmes mariées y ont recours

Publié le mercredi, 29 septembre 2021

 « Je viens de donner naissance à ma fille il y a à peine trois mois et la semaine dernière, j’ai découvert que je suis déjà tombée enceinte. Prise de panique, j’ai pensé immédiatement à un avortement. Des jours se sont passés et l’on m’a enfin conseillée de consulter un médecin. Certes, j’ai dépensé une somme importante pouvant subvenir aux besoins de mon enfant mais cet acte a été un mal nécessaire (…)

Mon mari et moi, nous nous sommes protégés mais la nature a fait qu’un petit-être va encore vivre en moi. N’ayant plus les moyens d’élever un autre enfant, nous avons recouru à une interruption volontaire de grossesse (IVG) (…)». Ce témoignage d’une mère de famille, femme mariée parmi tant d’autres prouve qu’à Madagascar, les femmes avortent à tout âge. Une étude quantitative, rétrospective et descriptive, effectuée par le Mouvement Nifin’Akanga a affirmé qu’en termes de situation matrimoniale, les femmes ayant/ ayant eu une vie de couple stable représentent plus de 51%. En outre, les femmes plus de 25 ans forment 61,37%, celles de plus de 35 ans représentent 27,5%. Réalisé du 28 septembre - 28 octobre 2020 dans les 6 ex-chefs-lieux de province, un échantillon de 4 478 personnes comprenant 3568 femmes et 910 praticiens en ont fait l’objet. Ces résultats ont été obtenus sur une fourchette d’âge entre 14 et 50 ans. Il est donc faux de stigmatiser les jeunes filles comme celles qui pratiquent le plus l’avortement.   

A travers cette enquête, il a été également appris que les femmes interrompent leur grossesse,   peu importe leur niveau d’études. Celles ayant eu une éducation jusqu’en classe secondaire représentent 38,5% et les universitaires plus de 42%.  En termes de religion, les chrétiens forment la communauté qui avorte le plus avec 81,05% des enquêtées. Pourtant, ce sont eux qui adoptent les discours les plus virulents et fermés en ce qui concerne la dépénalisation de l’avortement.

Rappelons qu’en décembre 2017, le Sénat a refusé de statuer sur un article autorisant l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG) qui faisait partie de la loi n°2017-043 fixant les règles générales régissant la Santé de la reproduction et la Planification familiale. Plus précisément, l’Article 28 renforce que "toute personne physique qui aura pratiqué l'interruption de la grossesse pour motif médical, au mépris des conditions prévues par la loi, sera punie par la peine prévue par le Code pénal Article 317".  Ce qui implique que 52% d’avortement se font dans des endroits inappropriés comme le domicile des femmes ou celui des praticiens. 31% sont pratiqués par des personnes n’ayant reçu aucune formation médicale, 29,5% par des paramédicaux, 22% par des médecins et 18% par des matrones.

Recueillis par KR. 

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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