Les publicités comme outils d’aspiration. Davantage de jeunes consomment les produits du tabac en Afrique. Un jeune sur 4, âgé entre 16 et 19 ans,est déjà exposé au tabagisme, selon les statistiques du Botswana. Pour ce pays, une campagne ciblant les jeunes à dire « non au tabac » a été menée pour y remédier. Puisque les plus jeunes sont attirés par des nouveaux produits, notamment la cigarette électronique avec une prévalence élevée au Ghana, des mesures devraient être mises en place, dont des restrictions strictes. « Au niveau mondial, 79 pays autorisent la vente des nouveaux produits de tabac, contre 2 pays qui l’en ont interdit. 84 pays n’ont pas de régulation y afférente », relate un intervenant lors de la première conférence africaine sur le tabagisme et développement. Cet évènement historique organisé par le Centre de lutte antitabac en Afrique (CTCA) s’est, rappelons-le, déroulé en ligne du 26 au 28 octobre dernier, avec la participation de 700 acteurs issus de plusieurs pays africains.
Pour Madagascar, 8 élèves sur 10 ont déjà goûté des produits du tabac, selon les statistiques émanant de l’association « IZA » œuvrant dans la prévention du tabagisme auprès des lycéens. Quant aux nouveaux produits, la cigarette électronique reste la plus connue et prisée par des jeunes. D’ailleurs, des publicités sur l’importation des vaporisateurs, avec plusieurs parfums au choix, et leurs recharges ont été constatées sur les réseaux sociaux en 2020, peu de temps avant la crise sanitaire liée à la Covid-19. La Grande île a pourtant élaboré des textes réglementaires dans cette lutte, dont l’interdiction de publicité sous toutes ses formes des produits du tabac. A cela s’ajoute l’interdiction de vente aux mineurs et par des mineurs.
Pour faire face au tabagisme chez les jeunes, des acteurs mettent en œuvre des activités périodiques de conscientisation et sensibilisation à Madagascar. « Les dangers du tabagisme sont mis en exergue durant les séances d’échanges, de partage et de counseling auprès des lycéens », informe un membre de ladite association. En 2021, celle-ci a lancé un mois de campagne de sevrage gratuite pour les jeunes en dépendance à la drogue ou les produits du tabac. Une vingtaine de jeunes ont été pris en charge jusqu’ici. Leur suivi s’enchaînera jusqu’en 2022.
Patricia Ramavonirina