Publié dans Société

Handicapés à Madagascar - Les statistiques loin de la réalité

Publié le mercredi, 10 novembre 2021

Moins de 1% de la population totale. Le dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 3) de 2018 rapporte que la Grande île enregistre 150 000 personnes handicapées. Ces statistiques représentent 0,6% de la population totale. « Nous regrettons le chiffre de 0,6% de la population à Madagascar étant donné que la moyenne internationale est de 15%.

Initialement sur l’ancien recensement, on était à 7,5% de la population, ce qui nous paraissait déjà très faible », s’exprime Vincent Dalonneau, directeur du programme « Humanité et Inclusion » (HI). Ces chiffres erronés pourraient s’expliquer par la typologie des questions posées, ne donnant pas les vraies informations, ou encore le problème de ciblage des handicapés. Ceci d’autant plus que bon nombre d’entre eux s’auto-stigmatisent et se cachent. Bref, les statistiques ne reflètent pas la réalité dans le pays.

Ces chiffres erronés impactent sur la considération des handicapés. « Considérés comme une minorité, les handicapés sont négligés par les autorités compétentes et sont souvent exclus des projets de développement. A cela s’ajoute la baisse des financements extérieurs pour les projets à leur profit », se désole Sendrarisoa Lydia Rabendrainy, de l’association SAIOMF Mada. Déjà considérées comme vulnérables, les personnes handicapées sont ainsi doublement victimes. Face à cette situation, l’harmonisation de la méthodologie de collecte de données constitue une issue. Cela permettra de faire des comparaisons au niveau national et international. Aucune comparaison avec la situation et les statistiques d’autres pays n’est possible en ce moment.

Notons que l’enquête MICS 2018 de l’UNICEF révèle d’autres résultats, notamment quant au handicap chez les enfants. Selon les résultats de cette enquête, 13% des enfants âgés de 2-17 ans ont des difficultés fonctionnelles dans au moins un domaine. Parmi les enfants de 5-17 ans, le pourcentage ayant des difficultés fonctionnelles dans au moins un domaine est de 14%. Un enfant sur dix âgés de 2-4 ans a au moins des difficultés fonctionnelles, dont les plus courantes sont celles liées à l’apprentissage (4,4%), à la communication (3,5 %) et au contrôle de comportement (2,5%). L’anxiété (3,7%), la dépression (3,1%) et l’apprentissage (2,9%) sont les domaines pour lesquels les enfants de 5-17 ans ont

le plus de difficultés fonctionnelles. La définition de l’INSTAT avance pourtant qu’« une personne est dite infirme ou handicapée, si une (ou plusieurs) partie (s) de son corps est (sont) atteinte(s) d’une infection chronique et que cette infirmité/handicap est permanente et non guérissable ». Son enquête pour le RGPH 3 aurait été réalisée sur une approche médicale…

Patricia R.

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Vol de bovidés - Durcissement des peines en vue
  • Collecte de riz 2024 - L’Alaotra-Mangoro se prépare
  • Assemblée nationale - Pas de face-à-face ministres-députés avant juin
  • ACTU-BREVES
  • Ouverture de la session parlementaire - Richard Ravalomanana dénonce les fauteurs de troubles
  • Évasion du colonel Patrick - Le président Rajoelina dénonce une faille inacceptable
  • Session du Parlement - Une rentrée tout à fait ordinaire
  • Agrément à recevoir des fonctionnaires - Précision de la polyclinique d’Ilafy
  • Affaire Hôpital militaire de Soavinandriana - Démenti formel des autorités militaires

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • A quoi bon !
    Des nouveaux membres de la Haute Cour de justice (HCJ) ont prêté serment. Du coup, des observateurs s’interrogent sinon s’exclament « à quoi bon ! » Une remarque quelque peu désobligeante à l’égard d’une prestigieuse et haute institution judiciaire, soit. Mais, la réalité est là. Et elle s’entête. Les précédents membres de la HCJ ont terminé leur mandat respectif sans avoir pu faire valoir leur compétence dictée par la loi et ce à cause d’un blocage à l’Assemblée nationale de la mandature précédente. Rappelons que le manquement à la mise en place de la Haute Cour de justice avait valu à Hery Rajaonarimampianina, Président de la République, au moment des faits, des mesures disciplinaires de la part de la Haute Cour constitutionnelle du fait que le Président Rajaonarimampianina n’a pas respecté le délai de douze mois prescrit par l’article 167 de la Constitution pour la mise en place de la…

A bout portant

AutoDiff