Mais c’est là que le bât blesse, du moins pour le principal accusé, le Franco-malagasy Paul Rafanoharana et le Saint-cyrien François Philippe. D’ailleurs, la présidente de la Cour criminelle ordinaire du Tribunal d’Anosy leur a laissé s’exprimer par le fait qu’ils sont encore dans l’attente de leurs pièces à conviction. Assistés par leurs conseils à la défense respectifs, les deux accusés de nationalité française ont exprimé leur colère du fait qu’on leur a pris des matériels susceptibles de contenir les preuves ou autres documents susceptibles de les laver aux yeux de la Justice.
Dans le cas de Paul Rafanoharana, il s’est plaint de la disparition de ses ordinateurs dont l’un appartiendrait à sa fille, de deux smartphones, de deux tablettes. “Des éléments des Forces en cagoule n’ont présenté aucun mandat de perquisition, ni PV s’y rapportant, encore moins d’un PV de saisie pour nous confisquer tout ça”, enrage-t-il.
Même désappointement chez Philippe François; “On m’a volé un ordinateur, un iPhone, une montre d’une valeur de 200 euros, et même un blouson. Je suis très choqué, madame le président, je ne peux rien faire et je ne peux pas me défendre”, tonne-t-il.
Ce à quoi, l’avocat général, en s’en prenant au bâtonnier raison devant la colère de ce dernier, rétorque que chaque chose a son temps et qu’on va encore remettre aux accusés leurs biens. Cette déclaration du premier avait été d’ailleurs confirmée par la présidente de la Cour. Sur ce, l’incident est clos.
Mais le Gal Ferdinand Razakarimanana a présenté les pièces devant la Justice. Celles-ci sont constituées de plus de 284 munitions. “Je les ai chez moi depuis 2006”, argumente-t-il. En revanche, il se plaint de la disparition d’un agenda.
Pour le Gal Victor Ramahatra, les éléments à décharge sont plutôt constitués d’un document contenant son discours sur Mada Oil, lequel fut adressé au Président Andry Rajoelina à propos du gisement pétrolier de Tsimiroro à l’époque.
Pour l’avocat de l’accusé Aina Marie R., l’ex-codirigeant de Tsara First à côté de Paul et Philippe à l’époque, il a remis à la Justice une clé USB renfermant un fichier à propos de cette entreprise mais aussi un document sur la Banque centrale de Madagascar. Mais l’accusé est monté également au créneau à propos d’un détail qui semble lui déranger : “Je suis désagréablement surpris qu’on a effacé certaines applications de mon ordinateur comme le Watshap lors de l’enquête préliminaire. Or, cette fonction permet d’examiner mes conversations”, note-t-il. Il a voulu démontrer que le terme “impeccable” qu’il a apposé à la fin de lecture du dossier Apollo21 que lui aurait transmis Paul, ne s’est effectué que six secondes après réception.
Enfin, Sareraka a déclenché un grand éclat de rire parmi l’auditoire lorsqu’il déclare son impuissance à dire quoi que ce soit pour se défendre. Il lui était impossible de faire démarrer son téléphone, l’accusé ayant oublié le mot de passe. A la demande des avocats de la défense, les présentations de pièces à conviction devront se poursuivre encore ce jour à la salle 4 de la Cco Anosy.
Franck R.