Une personne sur 68 est autiste au niveau mondial, selon les résultats des enquêtes menées. Sur les 26 millions d’habitants à Madagascar, l’on estime donc 380.000 autistes. Pourtant, seulement 5 % des enfants autistes sont intégrés à l’école. Environ 361.000 personnes atteintes de ce handicap sont ainsi privées de leur droit à l’éducation, à en croire Mbolatiana Raveloarimisa, présidente-fondatrice de l’association Autisme Madagascar. « Les familles des personnes autistes sont livrées à elles-mêmes, faute d’aide et de protection de l’Etat. Cependant, les écoles spécialisées sont rares. Certains établissements et centres veulent intégrer les enfants autistes mais n’ont pas les compétences requises pour ce faire. D’autres les acceptent mais sont conscients de la nécessité de formations et d’équipements pour faciliter l’inclusion et l’éducation des enfants autistes », expose notre source.
L’autisme est un trouble du neuro-développement, c’est-à-dire des altérations du cerveau qui se mettent en place avant la naissance et sont impliquées dans le langage, la motricité, la perception, les émotions, les interactions sociales, etc. Pour ceux ayant des problèmes de langage, les séances d’orthophonie s’avèrent indispensables. Toutefois, « 30 mn d’orthophonie coûte 80.000 ariary alors qu’un enfant autiste doit faire cette séance 2 à 3 fois par semaine. Une minorité de parents peuvent s’en assurer, sans parler du fait que les séances sont plutôt concentrées en ville », informe la présidente d’Autisme Madagascar.
Un centre de plus en périphérie. Une nouvelle école spécialisée pour les autistes, baptisée « Nos enfants extraordinaires », vient de s’ouvrir en périphérie de la ville d’Antananarivo, plus précisément à Itaosy. L’établissement peut accueillir jusqu’à 15 enfants, mais 11 y sont inscrits en ce moment. Lors de son inauguration qui s’est tenue le 7 octobre dernier, la première responsable de l’association n’a pas manqué d’octroyer une mention spéciale aux parents qui ont eu l’initiative d’ouvrir ce centre ainsi qu’aux éducateurs et personnel qui s’occupent des enfants au quotidien. C’était également l’occasion d’encourager les autorités compétentes, à commencer par le chef CISCO, à soutenir un tel projet. Ceci d’autant plus que toutes les personnes extraordinaires ont besoin de protection et que tous les enfants devraient être mis sur un même piédestal…
Recueillis par Patricia Ramavonirina