Publié dans Société

Harcèlement sexuel à l'université - Des enseignants radiés

Publié le lundi, 10 octobre 2022

Le harcèlement sexuel sur les campus universitaires ne date pas d'hier, mais les témoignages de ceux qui osent porter plainte ne sont pas légion. Le dernier rapport de l'ONG Transparency International a avancé que 84 % des étudiantes à l'université d'Antananarivo sont déjà victimes de cette pratique, au moins une fois, en contrepartie d'une bonne note ou l'obtention d'un diplôme. Le fait existe bel et bien, mais la statistique est un peu exagérée, selon la constatation des observateurs. Des enseignants ont déjà été radiés et licenciés à cause de la dénonciation des étudiants. A l'université d'Ankatso, une victime en a payé le prix fort, puisqu'elle a refusé la proposition de son encadreur.

 

« A cette époque, j'étais étudiante en quatrième année et préparais une mémoire de fin d'études. Tout a commencé lorsque mon encadreur m'a fait une pression afin de terminer mes recherches le plus tôt possible. J'ai dû le rencontrer souvent pour lui présenter mes documents. Mais à chaque fois, il m'a dit que mes recherches sont nulles. J'ai pourtant investi toutes mes économies pour en arriver là. Il m'a alors proposé de sortir avec lui. J'ai refusé son avance et depuis, mon monde s'est écroulé. J'ai passé 4 ans à attendre ma présentation. Et au final, j'ai dû abandonner. J'ai aussitôt cherché un autre encadreur », raconte une ancienne étudiante à Ankatso, qui est devenue actuellement une référence dans le milieu de la mode et de l'entrepreneuriat à Madagascar. 

La dénonciation sollicitée

Certaines victimes n'osent pas dénoncer ce qui leur est arrivé, malgré le fait que la situation ne se passe pas inaperçue. D'une part, elles craignent que la situation se retourne contre elles-mêmes et la menace qui plane de la part du harceleur, de l'autre. 

L'histoire d'un étudiant brillant et aimé par les Professeurs a tourné court quand celui-ci a été promu au grade d'enseignant titulaire. Il a commencé à demander des faveurs sexuelles à ses étudiantes contre une bonne note à l'examen. Le principe était simple : les filles qui veulent passer sans difficulté et finir rapidement leurs études, mais qui ont des difficultés académiques, doivent passer par l'épreuve du « cours particulier ». Les bruits de couloirs ont commencé à circuler sur un possible favoritisme de la part du jeune professeur, surtout à l'égard des filles. Une étudiante prise dans ses filets a osé dénoncer le chouchou de la FAC. Aidée par quelques amis, elle a enregistré les conversations avec l'enseignant qui lui proposait de coucher avec lui, sous peine de ne pas réussir l'examen en obtenant une note éliminatoire. L'enregistrement audio a été ensuite envoyé à ses supérieurs hiérarchiques au sein de ce département à Ankatso. Après avoir été admis en Conseil de discipline de l'université, le Professeur a été radié de toute activité d'enseignement dans tout établissement public.

Recueillis par A.N. et  N.R.

Fil infos

  • Ve Sommet de la COI - Mobilisation exceptionnelle des Forces de l’ordre
  • Actu-brèves
  • Décès du Pape François - Andry Rajoelina salue la mémoire d’un homme de paix
  • Intégration régionale - Andry Rajoelina plaide pour la libre circulation dans la COI
  • Visite d'Etat d'Emmanuel Macron à Madagascar - Des signatures d'accords en perspective
  • Trafic de tortues protégées - Un député et ses complices envoyés à Tsiafahy
  • Route des Hydrocarbures - Fin du chantier avant les fêtes de Pâques
  • Actu-brèves
  • Visite du Président Macron à Madagascar - L’Opposition malgache se couvre de ridicule
  • Projets stratégiques - Le Japon injecte plus de 65 milliards d’ariary à Madagascar

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

A bout portant

AutoDiff