Publié dans Société

Entreprises - Les accidents de travail sous-évalués

Publié le lundi, 14 novembre 2022



Le nombre de personnes ayant subi des accidents dans l’accomplissement de leur fonction n’a atteint que 2.000 cette année, selon les statistiques réalisées par la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS). Cependant, par rapport au nombre total des travailleurs, ces chiffres sont infimes.
Le directeur général du Travail et des Lois sociales, Hanitra Razakaboana a ainsi affirmé avec désarroi que « il y a encore beaucoup d’entreprises et d’employeurs qui ne déclarent pas les accidents de leurs employés. Afin de garantir un emploi décent et sécurisé, le ministère va mettre en œuvre son plan stratégique global de l’inspection du travail malagasy dans huit Régions, notamment Analamanga, Boeny, Menabe, Vakinankaratra, Atsimo-Atsinana, Matsiatra-Ambony, Anôsy et SAVA. Ce plan concernera cinq principaux secteurs dont le textile, le bâtiment et travaux publics, le commerce, l’exploitation du mica et la vanille.
Il faut aussi noter que beaucoup d’employés ne jouissent pas d’un minimum de conditions décentes de travail. Dans de nombreux Districts, l’Inspection du travail n’a pas non plus de représentants et ce sont les autorités locales qui sont chargées de régler les conflits, à savoir le chef du District ou le préfet. Débordées par les doléances, ces deux entités ne vont pas satisfaire totalement les plaignants. Par conséquent, des antennes de l’inspection seront mises en places dans ces localités.
Le Plan stratégique global de l’inspection du travail malagasy (PSGITM) servira entre autres à améliorer le quotidien des salariés. D’abord, le projet va d’un côté sensibiliser les patrons à se mettre dans la légalité et respecter les droits de leur personnel. Et d’un autre côté, il s’agit de faire connaître aux employés leurs droits afin qu’ils puissent travailler sereinement. Les sanctions ne viendront que plus tard.
« Ce plan sera exécuté en trois étapes qui dureront jusqu’au mois de novembre 2023. Dans un premier temps, il sera axé sur la collaboration étroite du ministère avec les dirigeants et les délégués du personnel afin de faire savoir les bonnes marches à suivre et de régler les différends entre eux. Puis, après un certain temps, une deuxième visite servira de contrôle pour constater si des changements ont été bien réalisés. Et enfin, des contre-visites complèteront le processus », a expliqué le secrétariat général.
Pour rappel, l’Inspection du travail malagasy, avec l’appui du projet « Fonds Vision Zéro » (VZF) de l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’espace de coworking inclusif « InWork », a déjà pu élaborer et mettre en œuvre deux plans stratégiques sur la conformité des lieux de travail et la formalisation des emplois informels dans les entreprises de 2020 à 2022. Les résultats obtenus sont probants. Riche et ayant acquis les expériences grâce à ces deux plans stratégiques intermédiaires, l’Inspection du travail malagasy a pu atteindre les objectifs de conformité définis par les orientations nationales.
L’OIT soutient cette initiative qui entre également en accord avec le plan stratégique pour la conformité de cet organisme international. Avoir des employés bien traités et respectés profite largement aux patrons dans le contexte du monde du travail actuel. En effet, la réputation d’une entreprise en matière de condition humaine est très importante pour le choix des partenaires.
Selon Coffi Agossou, directeur du Bureau de pays de l’OIT pour Madagascar, « afin d’arriver à instaurer le travail décent et atteindre des résultats significatifs, il faut une adhésion totale de toutes les parties. Le but de ce plan, c’est aussi de permettre aux entreprises d’avoir une visibilité avec une bonne réputation et de belles performances en traitant mieux leurs employés. Toutes les grandes entreprises savent qu’actuellement, le fait de protéger la vie des travailleurs et d’assurer l’application des normes du travail est bénéfique pour l’accès aux marchés ».
Nikki Razaf

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Editorial

  • Consultation boudée
    La société civile, et les formations politiques, partenaires sociaux boudent l’appel pour consultation de la CENI. Dans la perspective d’une échéance électorale, il est d’usage pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de convier les partenaires sociaux à une consultation en vue d’échafauder ensemble ou d’améliorer les textes de la loi électorale. Un geste louable et encourageant de cette institution citoyenne d’impliquer les entités de la société civile et formations politiques dans la révision ou le recadrage des textes en vigueur. En effet, il faudra voir ensemble le pourtour des textes en jeu. S’il y a des améliorations à apporter, c’est le moment de le faire. Evidemment, l’objectif étant d’anticiper les solutions à d’éventuels litiges ou différends au moment ou après le scrutin. La CENI voulait prendre en amont les mesures nécessaires pour prévenir les problèmes. A Madagasikara, valable dans presque tous les pays d’Afrique, les élections restent toujours une…

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