Après recoupement, et déjà à la même date, c’est-à-dire le 11 mars dernier, un certain M. A., organisateur de migration clandestine à partir de Nosy Be jusqu’à Mayotte, la destination finale, a été placé sous mandat de dépôt, après son déferrement au Parquet.
Par ailleurs, certains rescapés du naufrage, ayant tenté de fuir, ont été finalement rattrapés, selon une source auprès d’un service de la Gendarmerie à Ambilobe. En revanche, cette dernière n’a pas encore voulu donner ni le nombre ni les statuts de ces fugitifs. « Pour l’heure, nous ne pouvons encore nous exprimer davantage, l’enquête étant en cours », a déclaré en substance l’officier de la Gendarmerie, commandant cette base à Ambilobe.
De même, il est impossible de savoir si le commandant du petit navire figurait dans la liste de ceux qui ont perdu la vie ou non. « Puisqu’on parle de clandestins, il était difficile d’identifier qui était aux commandes du bateau, du moins en attendant l’issue de l’enquête », confie une source d’information du Nord-ouest. Impossible également de savoir qui est l’armateur, ni ce qu’il est devenu. La seule certitude, une information d’ailleurs confirmée par la Gendarmerie, c’est que les rescapés, toujours introuvables, espèrent probablement se soustraire à une enquête judiciaire.
Les migrations clandestines vers Mayotte ont déjà occasionné, au moins par deux fois, la mort de plusieurs Malagasy. Pour dissuader ceux incitant à une migration clandestine afin de soutirer de l'argent aux migrants et ceux qui y participent, cette infraction devrait être qualifiée de crime ou de meurtre, selon un jargon professionnel. Les auteurs devraient être sévèrement sanctionnés sur le plan pénal. Dans le récent drame, le problème qui se pose c’est qu'il n'y a pas de partie civile. On redoute que, comme c’est d’ailleurs souvent le cas, le ministère Public ait beaucoup d'affaires pénales à traiter, et les auteurs du crime sont remis en liberté après quelques mois de détention, selon une source auprès de la Gendarmerie.
Du coup, l’APMF est sorti de ses gonds ! Elle répond à ses détracteurs qu’il s’agissait de clandestins ! Cela suppose que les clandestins étaient en situation irrégulière. Et il est normal qu’ils réussissent à échapper au contrôle maritime puisque le réseau n’utilisera jamais un port normal ou officiel dans son funeste dessein.
Enfin, et quoiqu’on dise, la récente tragédie de Bemaranja est sans doute l’une des plus graves qu’a connu le pays, après bien celle d’Antsiraka, à Soanierana-Ivongo en décembre 2021. A l’époque, le naufrage du M/S Francia III a fait 36 morts, une cinquantaine de disparus et 45 survivants.
Franck R.