Publié dans Société

Politique de développement - « Madagascar doit savoir ce dont il a réellement besoin »

Publié le dimanche, 14 mai 2023

Un économiste et enseignant-chercheur s’exprime. David Rakoto n’a pas manqué de donner son point de vue sur la politique de développement à Madagascar, notamment pour le secteur minier. D’après notre interlocuteur, la Grande île a besoin de mettre en place des institutions fortes, en mesure de bien gouverner le secteur minier. Le pays doit également savoir ce dont il a réellement besoin pour son développement. Ce dernier consiste à augmenter le revenu par tête de la population, d’où l’indispensabilité de la création d’emplois. « Nous ne pouvons pas développer notre pays sans des investisseurs étrangers, compte tenu des moyens financiers que nous disposons pour exploiter nos ressources. Mais pour rassurer l’opinion, les porteurs de projets doivent informer à l’avance les avantages que toutes les parties en tireront, à savoir les exploitants, le pays et sa population », ajoute l’économiste. 

Cet enseignant-chercheur admet que l’Etat impose aux investisseurs la construction d’infrastructures sociales, comme des routes ou des écoles. Il faut cependant que ces dispositions s’alignent à d’autres politiques sectorielles, entre autres pour l’éducation ou la formation. « Nous ne pouvons pas bâtir des écoles sans considérer le recrutement des personnes qui y enseigneront. Pareil pour la nécessité de mettre en place des programmes de formation correspondant aux projets miniers pour ne pas avoir à importer de la main d’œuvre étrangère, faute de compétences locales », explique-t-il. Avant de suggérer la mise en place d’écoles des mines dans les zones à fort potentiel minier.

Cet enseignant-chercheur rappelle que Madagascar dispose d’une grande superficie que ses habitants ne sont pas en mesure d’exploiter correctement pour le moment. Mis à part les vastes terrains qui peuvent être exploités pour l’agriculture, le pays regorge également dans son sous-sol des ressources minières très recherchées par les grandes industries internationales. En ce qui concerne le cas de Base Toliara, David Rakoto évoque la nécessité d’un dialogue qui devrait considérer le côté technique du projet au lieu de le limiter à une discussion politique. « C’est déjà bien qu’il y ait eu des rapprochements et des discussions engagées entre les différentes parties prenantes. Ces discussions doivent déboucher sur les moyens d’augmenter les revenus de la population, l’amélioration de leurs conditions de vie et le fait de ne pas seulement s’axer sur des intérêts particuliers », conclut-il.

 

P.R.

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Editorial

  • Déficit de confiance
    Les investisseurs boudent. Apparemment, ils hésitent mille fois et réfléchissent soixante-sept fois avant de débarquer sur la Grande île pour placer sinon fructifier leurs précieux capitaux. La directrice générale de l’Economic development board of Madagasikara (EDBM), Josielle Rafidy, devait avouer récemment et publiquement que les investisseurs, du moins les vrais et potentiellement importants, tardent à venir au pays. L’EDBM est l’agence nationale chargée de promouvoir les investissements à Madagasikara. De ce fait, l’EDBM a pour objectif de renforcer la compétitivité du secteur privé, d’accroître l’investissement privé et étranger direct et d’accompagner les investisseurs. A ce titre, l’EDBM propose des services qui pourraient être utiles aux investisseurs tels que des conseillers spécialisés et un guichet unique dans l’objectif précis de faciliter l’implantation et l’expansion des entreprises. En somme, tout y est pour accueillir, comme il se doit, les investisseurs ayant choisi la Grande île pour placer et pour fructifier leur argent.…

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