« Jusqu’ici, nous n’avons aucune certitude concernant le paiement de nos vacations si chaque année, le ministère en fait autrement. Tous les ans, la liste de ceux qui seront payés devrait sortir avant la délibération. Or, jusqu’à maintenant, il n’en est rien, d’où notre inquiétude », selon l’un des correcteurs questionnés à propos de cette prise de décision.
Un autre correcteur a aussi ajouté qu’une preuve matérielle doit être fournie par le ministère de l’Enseignement supérieur et de
la Recherche scientifique (MESUPRES). « Nous craignons que le ministère de tutelle nous fasse faux bond et ne paye pas nos efforts. Actuellement, on sait que les responsables font aussi face au paiement d’autres arriérés comme ceux des enseignants-chercheurs. Nous avons décidé d’agir en premier pour ne pas être ajoutés dans la liste de ceux qui n’ont pas été payés », a-t-il déclaré, en évoquant son inquiétude et ses suspicions envers le paiement de leur vacation.
Hier, les correcteurs ont reçu un SMS de la part des organisateurs indiquant que la délibération commencerait à 13h. Tous espéraient ainsi que le calendrier de paiement de la vacation serait publié avant cette heure et qu’ils recevraient leur argent dès la fin de la délibération. Mais au final, les correcteurs sont rentrés bredouilles, alors que beaucoup d’entre eux viennent de loin.
Ce refus de continuer les travaux de délibération s’ajoute ainsi aux autres incidents lors de la session de cette année. Dans tous les cas, les élèves sont toujours les premières victimes.
Une suspicion de sabotage
Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ce dernier a rassuré que la vacation sera payée. Il a déjà préparé les dossiers sur la question. « Au plus tard, le paiement de la vacation aura lieu la semaine prochaine », selon le communiqué du MESUPRES.
« Les vacations font partie des rémunérations offertes après un "service fait". Par conséquent, elles ne sont pas perçues qu’après l’achèvement des tâches s’y référant. Les correcteurs savent déjà que leur dû leur sera attribué en temps en heures et selon les dispositions légales prévues ». La procédure d’engagement jusqu’au paiement ne débute qu’après la publication des résultats de l’examen. Ce qui est le cas des universités qui ont déjà publié leurs résultats.
Le MESUPRES n’a pas manqué d’évoquer « qu’une intention de ternir davantage le baccalauréat 2023 est ainsi soupçonnée dans cette affaire ». En effet, les correcteurs savent que le paiement de leur vacation sera effectué comme chaque année et que le fait de faire une allusion avec d’autres arriérés n’a pas lieu d’être. Jusqu’à tard hier, aucune date fixe pour la tenue de la délibération n’a encore été déterminée.
Néanmoins, l’interruption d’hier aura forcément un impact sur la publication des résultats. Ceux-ci ne sortiront pas avant le week-end prochain pour Antananarivo. Par contre, concernant les Provinces de Toamasina et de Toliara, la publication des résultats du bacc a été déjà prévue avant celle de la Capitale.
Nikki Razaf