80 % de la population ont recours à la médecine traditionnelle. Cette information émanant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS Afrique) en dit long sur l’utilisation de la médecine non conventionnelle. De plus, chaque Fokontany recense entre 3 à 5 tradipraticiens, ayant chacun sa spécialité, selon les informations recueillies. Les « mpanao ody may », les « mpanotra », les « mpanao ody biby », etc., en font partie, bien que bon nombre d’entre eux œuvrent dans le secteur informel. D’un autre côté, les médecins restent en sous-effectif à Madagascar, notamment en milieu rural, d’après Joséphin Andriandrainarivo.
Face à cette situation, les médecins et les tradipraticiens devraient collaborer ensemble pour atteindre l’objectif qu’est l’amélioration de la santé publique. « Les tradipraticiens devraient être intégrés dans les campagnes sanitaires, notamment pour assurer les sensibilisations et atteindre le maximum de personnes. Ils devraient recevoir les consignes y afférentes », avance ce président de l’Association nationale des tradipraticiens de Madagascar (ANTM). D’ailleurs, l’on reconnait que l’accès à des thérapies traditionnelles sûres et efficaces, en complémentarité avec la médecine moderne, pourrait être déterminant pour le développement des soins de santé.
Collaboration avec les médecins
« Nous n’utilisons pas les appareils et équipements médicaux modernes, contrairement aux médecins. De plus, seuls les médecins peuvent faire les premiers diagnostics et analyses pour déterminer les maladies des patients. Les tradipraticiens entrent en action après cela, en assurant plutôt le traitement avec nos moyens, à l’exemple des plantes médicinales ou les produits dérivés ». Ce témoignage de Véronique Rahanitriniaina, tradipraticienne et présidente d’association de tradipraticiens venant de la Région d’Itasy, révèle leur collaboration avec les médecins. « La plupart de nos patients que nous suivons disposent de bulletins de consultations », ajoute-t-elle. Aussi, certains médecins recommandent aux patients de suivre des thérapies traditionnelles ou des « remèdes de grand-mère » dans nombreux cas. « Nous effectuons des sensibilisations auprès des habitants durant les campagnes de vaccination, entre autres », confirme notre source. De plus, des tradipraticiens encouragent leurs patients à faire des dépistages ou des consultations prénatales pour les femmes enceintes. Dans tous les cas, les acteurs de la médecine traditionnelle reconnaissent le fait que les utilisateurs se ruent davantage dans cette pratique…
P.R.
La célébration de la Journée africaine de la médecine traditionnelle s’est tenue hier à Anosy sous le thème « Contribution de la médecine traditionnelle à la santé holistique et au bien-être pour tous ». Une occasion pour le ministère de la Santé publique, par le biais de la Direction de la pharmacie, des laboratoires et de la médecine traditionnelle, de sensibiliser l’opinion publique sur l’utilisation rationnelle de la médecine traditionnelle et à son accès. Les tradipraticiens ont également été formés et informés sur les normes et règlementations qui régissent leur travail. Plusieurs activités ont également été au programme de la célébration, dont une vente-exposition des pratiques et des produits issus de la médecine traditionnelle et de la médecine complémentaire.
Pour information, la médecine traditionnelle est différente de la médecine complémentaire. L’une utilise la tradition, tandis que l’autre étant l’ensemble des pratiques de santé qui ne font pas partie de la tradition ni de la médecine allopathique, notamment l’homéopathie, l’acupuncture, etc.