Publié dans Société

Région Menabe - L’insécurité favorise la recrudescence du paludisme

Publié le mercredi, 29 mai 2024

Le paludisme est le deuxième motif de consultation et la troisième cause du taux de mortalité au niveau hospitalier à Madagascar. Dans les régions du Sud-Est, le littoral Est, Morondava et Maintirano et la Région Amoron’i Mania, l’on a constaté une forte prévalence de ce fléau. L’on a observé la recrudescence dansdes contextes différents.

La région Menabe est classée au 5e rang des localités qui ont enregistré le plus nombreux cas de paludisme par rapport aux 23 régions, avec 141 849 cas notifiés en 2023, selon une source auprès du ministère de la Santé publique. L’insécurité figure parmi les principales causes qui accroissent les cas de paludisme dans certaines zones de cette région. Cette dernière se positionne au 8e rang des 53 Districts du pays à niveau des risques surveillés 3 (DNRS3). C’est-à-dire 1 à 100 cas détectés sur 1000 habitants dont la plupart sont des enfants.

Dans les zones reculées, l’insécurité (vol et attaque) oblige les gens à dormir dans la nature, dans les champs ou en forêt sans protection individuelle, par des moustiquaires imprégnées d’insecticides.

Une mère de famille en témoigne

Michelin, un petit garçon de 12 ans, est testé positif au paludisme dans le CSB II de la Commune rurale d’Analaiva. Sa mère prénommée Miza témoigne de leur quotidien. « Je ne savais pas que mon garçon avait le palu. Il a juste manifesté des maux de tête et des tremblements, des affaiblissements alors qu’il a la  température. Après un test de diagnostic rapide effectué par les sage-femmes, il a été signalé positif au palu ». 

Michelin a arrêté l’école en classe de CE (T3). Depuis, il assure le rôle d’éleveur de pâturage dans sa famille. Il dort souvent dans les champs sans moustiquaire. 

« Il dort avec les aînés de notre village, ses camarades, dans les « kidabo » (ndlr, champs de rizière) depuis quelques jours pour surveiller les récoltes de riz », explique sa mère.

Le Gouvernement malagasy, à travers le ministère de la Santé publique et ses partenaires, s’attaque au paludisme dans le Menabe comme partout à Madagascar. Une grande campagne de distribution de moustiquaires imprégnées est menée à grande pompe dans la région avec sensibilisation sur la gratuité de la prise en charge du palu simple et le traitement préventif intermittent destiné aux femmes enceintes ou au vaccin contre la maladie. 

Dans la Région Menabe, un gendarme s’occupe de 322 habitants, ce qui est loin de la norme en termes de sécurité. Effectivement, pour pallier cela, le colonel Faneva Onimihary Ralaiavy propose « le suivi et le contrôle d’identité de chaque citoyen et la mobilisation de toutes forces vives dans cette localité de manière continue pour rétablir l’ordre ».

 

E.F.

Fil infos

  • Présidentielle anticipée - La HCC assouplit le délai constitutionnel de 60 jours
  • Loi de Finances 2026 - Quand le budget trahit le renouveau
  • Actu-brèves
  • Hauts emplois de l’Etat - Pluie d’abrogations au ministère des Finances et celui de l’Education nationale  
  • UE- Madagascar - Vers un dégel des certains financements 
  • Actu-brèves
  • Réunion de l’OMC nationale à la Primature - Sécurité et stabilité au menu
  • Tentative de dissolution de la Fédération - Le football malgache en danger
  • Université d'Antsiranana - La paix restaurée
  • Sahara Marocain au Conseil de sécurité l’ONU - Victoire du Maroc et consécration de l’initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Phénomène ténébreux
    Air du temps. Intoxication par-ci ! Empoisonnement par-là ? Ces derniers temps, pas une semaine ou pas un mois sans que l’on fasse état d’intoxication alimentaire sinon d’un acte supposé d’empoisonnement. Pour le premier ou le second cas, il y a toujours une ou des vies d’autrui en cause. Alors, les Malagasy auraient-ils sciemment dévié de la ligne de conduite morale, le « Soatoavina malagasy », une valeur immuable héritée de nos ancêtres, les Ntaolo, pour s’adonner librement aux pratiques obscures et alarmantes chères au Prince des ténèbres. Durant ce second semestre en cours, des vagues d’intoxications alimentaires d’une gravité inhabituelle secouent Madagasikara. Certaines d’entre elles auraient été l’œuvre voulue d’empoisonnement. De sinistres actes délibérément commis et dont les mobiles demeurent, pour la plupart des cas, flous. Dans la soirée du samedi 14 juin 2025, à Ambohimalaza, une fête d’anniversaire vire au drame. Le dimanche 15 au petit matin, des…

A bout portant

AutoDiff