Dans les zones reculées, l’insécurité (vol et attaque) oblige les gens à dormir dans la nature, dans les champs ou en forêt sans protection individuelle, par des moustiquaires imprégnées d’insecticides.
Une mère de famille en témoigne
Michelin, un petit garçon de 12 ans, est testé positif au paludisme dans le CSB II de la Commune rurale d’Analaiva. Sa mère prénommée Miza témoigne de leur quotidien. « Je ne savais pas que mon garçon avait le palu. Il a juste manifesté des maux de tête et des tremblements, des affaiblissements alors qu’il a la température. Après un test de diagnostic rapide effectué par les sage-femmes, il a été signalé positif au palu ».
Michelin a arrêté l’école en classe de CE (T3). Depuis, il assure le rôle d’éleveur de pâturage dans sa famille. Il dort souvent dans les champs sans moustiquaire.
« Il dort avec les aînés de notre village, ses camarades, dans les « kidabo » (ndlr, champs de rizière) depuis quelques jours pour surveiller les récoltes de riz », explique sa mère.
Le Gouvernement malagasy, à travers le ministère de la Santé publique et ses partenaires, s’attaque au paludisme dans le Menabe comme partout à Madagascar. Une grande campagne de distribution de moustiquaires imprégnées est menée à grande pompe dans la région avec sensibilisation sur la gratuité de la prise en charge du palu simple et le traitement préventif intermittent destiné aux femmes enceintes ou au vaccin contre la maladie.
Dans la Région Menabe, un gendarme s’occupe de 322 habitants, ce qui est loin de la norme en termes de sécurité. Effectivement, pour pallier cela, le colonel Faneva Onimihary Ralaiavy propose « le suivi et le contrôle d’identité de chaque citoyen et la mobilisation de toutes forces vives dans cette localité de manière continue pour rétablir l’ordre ».
E.F.