Publié dans Société

Patrimoine mondial - Les forêts sèches de l’Andrefana inscrites sur la liste 

Publié le mardi, 27 mai 2025

L’un des refuges de biodiversité les plus riches de Madagascar. Les forêts sèches de l’Andrefana viennent d’être inscrites officiellement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Les valeurs universelles exceptionnelles de ces sites témoignent de la biodiversité remarquable et des processus écologiques d’importance planétaire. En fait, ces forêts accueillent une faune et une flore hautement endémiques, dont de nombreuses espèces sont classées en danger critique d’extinction. Parmi ces espèces emblématiques figurent notamment les baobabs, arbres symboliques de l’île et les mésites qui sont des oiseaux forestiers endémiques.

Cette forte endémicité fait partie des critères d’éligibilité, en dehors des efforts déployés dans la préservation de la nature. « Cette reconnaissance internationale témoigne de l’importance des efforts déployés dans la protection du site (...) La communauté des Mikea en est pour quelque chose, notamment dans la protection de l’environnement », reconnait le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Andonirina Max Fontaine. C’était lors de la cérémonie pour marquer la distinction prestigieuse, lundi dernier au Parc national de Mikea, dans la Commune de Befandefa, District de Morombe, Région d’Atsimo-Andrefana. 

Le bien inscrit illustre de manière remarquable les processus biologiques et  écologiques exceptionnels qui ont façonné l’évolution des espèces à Madagascar. L’isolement prolongé de l’île, combiné aux variations climatiques historiques et à la fragmentation géographique des habitats, a favorisé l’émergence de centres d’endémisme dans lesquels de nombreuses espèces ont échoué en vase clos. 

Un bien sériel de 6 composantes

Ce bien sériel constitue une extension significative du Parc national du Tsingy de Bemaraha, classé patrimoine mondial depuis 1990, consolidant ainsi un réseau écologique cohérent à l’échelle nationale. Le bien sériel englobe six composantes dont quatre Parcs nationaux d’Ankarafantsika, de Bemaraha, de Tsimanampesotse, de Mikea et deux Réserves spéciales : celles d’Ankarana et Analamerana. Ce complexe s’étend sur une superficie de 734.298 hectares, répartis sur trois Provinces et Six régions administratives de Madagascar. L’ensemble forme un continuum écologique unique, s’étendant des Forêts sèches de l’Andrefana jusqu’aux fourrés épineux de l’Atsimo-Andrefana, illustrant de manière exemplaire la diversité des paysages naturels dans ces aires protégées, tout comme leur rôle fondamental dans la conservation de la biodiversité continentale. L’inscription de ces sites étant l’aboutissement d’un long processus de concertation, impliquant les institutions gouvernementales, les partenaires techniques et financiers, la communauté scientifique, ainsi que les communautés locales. Désormais, cela engage toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts pour garantir la protection, la gestion durable et la transmission de ce patrimoine naturel aux générations futures. 

Cette reconnaissance internationale est, d’un côté, une réelle opportunité de développement pour Madagascar, mais surtout pour les communautés locales. Elle favorise l’essor de l’écotourisme, la mise en valeur des cultures traditionnelles, la création d’emplois et aussi l’amélioration des infrastructures. Elle permet aussi d’augmenter l’attrait du pays pour les partenaires mondiaux, stimulant les investissements et l’amélioration des compétences sur place. D’un autre côté, cette inscription renforce la visibilité de la Grande île à l’échelle mondiale et souligne la nécessité d’un soutien technique, financier et diplomatique accru pour conserver la richesse exceptionnelle de son capital naturel.

 

Recueillis par Patricia R.

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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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