Le délestage restera une réalité à Madagascar en 2025. L’annonce a été faite hier soir sur la télévision nationale (TVM) par Manda Ny Aina Nomena, coordinateur chargé de la production de courant électrique au sein de la compagnie de distribution d’eau et d’électricité JIRAMA. Selon lui, la situation actuelle résulte à la fois de facteurs climatiques défavorables et de contraintes techniques. Durant la saison des pluies, les coupures prolongées ont été causées par l’obstruction des conduites reliées aux centrales hydroélectriques. L’excès de précipitations a charrié des déchets qui ont bouché certaines installations. « Pendant le nettoyage, une partie du courant doit être coupée », a-t-il expliqué. Mais le problème principal reste la sécheresse. Cette année, la saison des pluies a été courte : les premières pluies sont tombées à la mi-janvier, mais elles se sont arrêtées dès la mi-avril. Résultat : les grands barrages manquent aujourd’hui d’eau. Leur production est réduite de moitié, ce qui affecte fortement l’approvisionnement en électricité.
Sous pression
Pour remédier à cette situation, plusieurs solutions à court terme sont envisagées. La centrale solaire d’Ambatomirahavavy devrait entrer en service d’ici la fin du mois de juin. Elle viendra compléter l’offre électrique nationale. De plus, deux groupes électrogènes de 4 mégawatts situés à Antsirabe seront intégrés au Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), apportant un soutien pendant la saison sèche. Cependant, les difficultés techniques persistent. A Antananarivo-Sud, deux transformateurs sont tombés en panne. Un seul est encore en fonctionnement, supportant une charge normalement répartie sur deux appareils. La réparation, prévue en quinze jours, a été retardée. De nouveaux dégâts ont été découverts, nécessitant l’importation de pièces spécifiques. Les travaux sont en cours et devraient s’achever dans les meilleurs délais. En parallèle, la demande en électricité ne cesse d’augmenter. La croissance démographique à Antananarivo et dans ses environs entraîne une hausse annuelle estimée à 5 % de la consommation. Face à l’inquiétude des usagers, la JIRAMA appelle à la patience. Elle affirme mobiliser ses ressources pour améliorer la situation et limiter les désagréments. « Nous faisons de notre mieux pour rétablir un service stable », a assuré Manda Ny Aina Nomena.
Carinah Mamilalaina