Les résultats publiés dans le magazine « New England Journal of Medicine » montrent que deux traitements contre la peste bubonique sont efficaces et sûrs. Le taux de réussite est d’environ 90 %, et la mortalité est descendue à 4 %. Cette réussite est très importante pour Madagascar, qui compte plus de 90 % des cas de peste dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Avant cette étude, aucun traitement n’avait été testé de façon rigoureuse. L’essai « IMASOY », mené entre 2020 et 2024, a comparé deux traitements, selon le communiqué publié par l’Institut Pasteur. Le premier est un antibiotique oral appelé Ciprofloxacine. Le second est un traitement injectable, suivi d’une cure orale. Au total, 450 patients suspectés de peste bubonique ont été inclus dans l’étude. Ils venaient de 47 sites dans 11 Districts de Madagascar. Parmi eux, 222 cas ont été confirmés en laboratoire. Les patients ont été divisés au hasard entre les deux traitements. L’étude a été réalisée par plusieurs institutions internationales. On retrouve l’Institut Pasteur de Madagascar, le Centre hospitalier universitaire (CHU) Joseph Raseta Befelatanana, le Centre d’infectiologie Charles Mérieux, l’Université d’Oxford et la « London School of Hygiene & Tropical Medicine ». Le projet a reçu un financement du Royaume-Uni à travers la Fondation caritative en médecine « Wellcome Trust ».
Mobilisation
Les deux traitements ont montré qu’ils fonctionnent bien et qu’ils sont sûrs. Mais le traitement oral présente des avantages importants. Il évite l’hospitalisation, ce qui est très utile dans les zones rurales. Il réduit aussi le travail des personnels de santé. Enfin, il coûte environ dix fois moins cher que le traitement injectable. Le Dr Mihaja Raberahona, chercheur au CHU Joseph Raseta Befelatanana, explique que « ce traitement oral est adapté aux réalités à Madagascar, surtout dans les villages isolés ». Pour réussir cet essai, plus de 230 médecins et infirmières ainsi que 1.300 agents de santé communautaire ont été formés. Le recrutement des patients a été difficile à cause des épidémies imprévisibles et des zones difficiles d’accès. La peste reste une maladie grave malgré la baisse des cas. Elle existe toujours chez les animaux et peut aussi être utilisée comme arme biologique. Le Professeur Piero Olliaro, principal auteur de l’étude, dit que cette recherche comble un manque important. « Elle aidera à améliorer les traitements et à sauver plus de vies », a-t-il ajouté. La ministre britannique du Développement, Jenny Chapman, a salué cette collaboration. Elle a rappelé que la protection des populations vulnérables est essentielle. « Le Royaume-Uni soutiendra la recherche mondiale en matière de santé », a-t-elle confirmé.
Carinah Mamilalaina