Publié dans Société

Travailleurs migrants - Les conditions se dégradent !

Publié le lundi, 09 septembre 2019

Des milliers de salariés malagasy recensés dans les îles de l'océan Indien. Ces travailleurs migrants s'exercent dans les secteurs du textile, pêche, « call center » ou encore dans les bâtiments et travaux publics à Maurice, Seychelles ou encore La Réunion et Mayotte. Bon nombre d'entre eux se plaignent toutefois du non respect du contrat de travail et de la dégradation des conditions. « J'ai été hospitalisée pendant une semaine à cause d'un accident vasculo-cardiaque, mais les employeurs n'ont rien voulu savoir.

Ils ont coupé 5 jours de paie sur mon salaire et m'a aussitôt rapatriée à Madagascar après mon hospitalisation. J'ai touché aucune indemnité, juste 1 mois de salaire, alors que j'ai travaillé pendant presque 3 ans dans l'entreprise », nous confie Arlette R., employée sous contrat d'une entreprise franche à Maurice, jusqu'à son rapatriement au mois de février dernier. Comme elle, bon nombre de travailleurs migrants œuvrent dans des conditions déplorables, sans parler des insultes et menaces, mais ils n'osent pas en parler. « On ne sait pas où se plaindre ni quoi faire, faute de protection. Beaucoup d'entre nous attendent la fin du contrat pour rentrer à Madagascar. D'autres, ne supportant pas la situation, démissionnent quitte à rentrer au pays sans aucun sou », se désole Lucie R., ex ressortissante malagasy à Maurice.

Des stratégies syndicales à adopter

Les plaintes augmentent quant au non respect des droits des travailleurs migrants, dont ceux dans les îles de l'océan Indien. Cette situation pourrait s'expliquer par la méconnaissance des travailleurs, de leurs droits et des lois régissant le travail, mais aussi par l'insuffisance d'expériences dans les secteurs. « La plupart des travailleurs migrants de nos îles sœurs, sollicités à Madagascar, disposent des qualifications requises. Ainsi, ils obtiennent des bons postes et travaillent dans de meilleures conditions, dont un salaire satisfaisant. Ce n'est pourtant pas le cas des travailleurs malagasy dépêchés ailleurs. Malgré leur motivation, ils sont souvent arnaqués et exploités abusivement », constate José Randrianasolo, coordonnateur de la Commission syndicale des travailleurs de l'océan Indien (CSTOI). A cela s'ajoutent les migrants clandestins, qui partent de Madagascar avec un visa de tourisme pour ensuite rester dans leurs pays de destination et y chercher du travail, sans tenir compte des conditions. Face à ces cas, des stratégies syndicales devraient être adoptées pour le respect des droits des travailleurs migrants ainsi que pour leur protection. « Le dialogue social pourrait éviter les mésententes entre les employeurs et les salariés. Aussi, une collaboration intersyndicale sera mise en place, au profit des travailleurs », avance le coordonnateur de la CSTOI.  Dans tous les cas, l'Etat devrait renforcer sa capacité à assurer la protection des travailleurs, dont ceux migrants.

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Et l’agriculture !
    Le ministère de l’Agriculture existe-t-il encore ? Ou bien fonctionne-t-il encore ? Autrement, le ministre titulaire du portefeuille est-il encore là ? De deux ou trois choses. Un, il évite le bling-bling, les caméras et travaille discrètement et … efficacement. Deux, ou on l’ignore et il s’efface. Trois, il somnole quelque part. C’est tout juste si on connait son nom ! S’il est un département ministériel ayant une place et un rôle de tout premier plan pour ne pas le dire crucial et stratégique dans cette lutte contre la misère à laquelle le pays tout entier se trouve engagé, c’est bien le ministère de l’Agriculture et de l’élevage. Tous les efforts pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, le combat numéro un de Madagasikara, ont pour fondement initial l’agriculture. Il est loin, très loin le temps où l’agriculture fut le fleuron de l’économie nationale tout comme la compagnie Air-Mad, l’image forte et la…

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