Ludovic Adrien Raveloson dit Leva, ancien député élu à Mahabo, est en passe de devenir la vedette d’un feuilleton judiciaire à Madagascar. En cavale depuis deux semaines, il reste introuvable. Il éviterait tout contact, même avec les siens.
Raison pour laquelle sa femme, Yvonne Razafindrazalia, l’a supplié devant les caméras, mercredi, de se manifester et de faire confiance au système judiciaire du pays. Comme si son intervention médiatique avait pour but de rassurer l’opinion que son mari, un multimilliardaire, est toujours présent au pays. La porosité de nos frontières fait naître pourtant beaucoup d’ histoires incroyables.
L’intéressée, devenue membre de substitution de la Chambre basse, a publiquement loué les décisions de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) et la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa. Les deux entités ont prêté une oreille attentive au cas précis du politicien Leva, et d’un autre, conformément à la loi.
La dame a également fait part de sa disponibilité à collaborer avec le Président de la République Andry Rajoelina, à soutenir son programme de développement et à coopérer également avec la Première Dame Mialy Rajoelina. C’est évidemment viser plus haut.
Traitement de faveur
Depuis avril 2019, Ludovic Raveloson est en détention préventive à la maison centrale d’Andabatoara Morondava pour abus de fonction, exploitation et mise en circulation illicites des produits principaux de forêts et complicité d’assassinat. En même temps, il s’est présenté aux législatives du 27 mai.
Il a gagné les élections même s’il n’a jamais eu l’occasion de faire campagne pour lui. Des députés à Tsimbazaza se sont mobilisés afin de mettre fin à l’incarcération de leurs collègues, Leva et Hasimpirenenana, élu à Fandriana mais incarcéré avant son élection à Antanimora. L’initiative a échoué. Le précédent ministre de la Justice, Jacques Randrianasolo, s’est toujours opposé aux tractations.
L’ancien ministre a clairement rappelé qu’une décision de l’Exécutif de libérer les deux députés relèverait d’une illégalité flagrante et du non-respect des lois en vigueur. Sa position lui a valu le satisfecit des Organisations de la société civile en date du 22 janvier.
Cela posé, le candidat a cherché à écourter son séjour en milieu carcéral. Il a été astreint à la main-d’œuvre pénale. Un traitement de faveur bien appuyé. Pourtant, l’inculpé a préféré passer d’agréables moments chez lui au lieu de retourner dans sa cellule. La mesure à son encontre s’est naturellement renouvelée, retour à la case prison.
Insubordination
Mais, contre toute attente, Ludovic Adrien Raveloson a bénéficié d’une double liberté provisoire le 7 février dernier. Le changement de donne fait suite à l’exécution d’un ordre émanant de la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Toliara et de la Chambre d’accusation de la même juridiction. Les signatures de ces ordres ont subi une mesure suspensive. Se croyant être en bon droit, l’un des concernés a saisi le Conseil d’Etat aux fins de sursis à exécution de la décision. La requête a été rejetée.
Pis, les dispositifs de lutte contre la corruption ont entre les mains le dossier pour démystifier ce qui est vu comme « insubordination » de certains magistrats. Et le nouveau ministre de la Justice, Johnny Richard Andriamahefarivo, et le nouveau secrétaire général, Herilaza Imbiki qui a pris sa nouvelle fonction jeudi, ont promis de mener un combat sans merci contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire malagasy.
Discrétion
« Par le présent communiqué, les Organisations de la société civile signataires expriment leur indignation vis-à-vis des conditions opaques dans lesquelles une liberté provisoire a été récemment octroyée à M. Ludovic Raveloson, dit Leva, dans le cadre de deux affaires, l’une pour complicité de meurtre et l’autre pour abus de fonction dans l’exploitation et la mise en circulation illicites de produits forestiers », a regretté une plateforme d’Organisations de la société civile.
Peu de temps après sa sortie de prison, l’ex député Leva a été aperçu à Miandrivazo en direction d’Antananarivo pour rencontrer qui ? Personne n’est en mesure de donner la vraie réponse bien que les bruits du couloir aient annoncé une rencontre avec une haute personnalité. N’ayant pas eu certainement de réponse favorable à sa demande, il a disparu de la circulation pour de bon. D’aucuns ont pensé qu’il irait chercher refuge dans le Sud-Est dont il est originaire. Mais personne ne peut en confirmer ou infirmer la véracité.
A noter qu’il aurait fallu la grande vigilance de la Gendarmerie de Menabe pour signaler illico presto la libération en catimini de Leva dont un nouveau mandat d’arrêt est sorti le jour même de sa remise en liberté provisoire. Tout a été ainsi bien préparé pour laisser la voie libre à l’homme ayant la surface financière large et qui, depuis des années, se croyait intouchable. Le scénario est digne d’être joué par des stars hollywoodiennes et peut même être proposé à un prix Oscar.
M.R.
Le 10 février, la HCC a noté la succession automatique d’Yvonne Razafindrazalia à son époux au siège de l’Assemblée nationale. Celle-ci est sa suppléante sur la liste de candidature. Du coup, la dame serait protégée par l’immunité parlementaire. Mais, deux jours avant la sortie de la décision des juges constitutionnels, elle a été arrêtée et placée en garde à vue à la section de recherche criminelle de Fiadanana, Antananarivo. La parlementaire est poursuivie pour des affaires de corruption qu’elle aurait commises en faveur de la libération de son époux et entrave à l’exécution d’une décision de justice. Puisqu’il s’agit d’infractions commises avant la décision de la HCC et en plus en dehors de l’exercice de son mandat électif, si tel était réellement le cas, l’impunité est devenue sans force. Le cas de l’épouse de Leva reste encore en suspens…
Les observateurs doutent que Leva reste introuvable pour longtemps. Beaucoup d’autres fugitifs le sont jusqu’ici en dépit des restrictions. Entre autres opportunités, la faiblesse de la surveillance des frontières constitue une circonstance favorable à la fuite à l’étranger pour les recherchés. D’aucuns se souviennent bien du cas d’un certain Gariste, fonctionnaire au ministère des finances et à l’époque vice-président de la fédération malagasy de football qui, cueilli aux Comores, avait été rapatrié par avion, c’était en 2008. Les yeux sont aussi braqués en ce moment sur le boss de sourc’in voyage, Jo Willy Rabe. Accusé d’escroquerie, celui-ci est en cavale depuis la fin d’année 2019. D’autres occurrences, comme la fuite de deux Indo-pakistanais criminels de Toliara, dont le transfert de Tsiafahy à Ejeda a donné lieu à leur fuite, peuvent être citées encore. Somme toute, la liste est longue et menace de se rallonger davantage.
Des « wanted » que les forces de l’ordre ont l’obligation de retrouver pour qu’ils paient de leurs « crimes » devant la justice.
Une campagne électorale sans promesses mirobolantes n’aboutit pas. Un discours politique dénué d’engagements sérieux n’a aucune chance de réussite, voué systématiquement à l’échec. Tout compte fait, un candidat pour n’importe quel poste politique, s’il veut rafler la mise doit avoir un minimum de programme de société ou un esquisse de plan d’action visant à améliorer l’économie et le social du pays et qu’il s’engage formellement à le réaliser. En quête d’une vie décente, la population attend des acteurs politiques des solutions efficaces pour en découdre, une bonne fois pour toutes, avec ses soucis qui l’étouffent. Cependant, une promesse électorale est à la fois une arme à double tranchant et une épée de Damoclès. Elle peut ouvrir la porte à la réussite tout en étant, pour quelqu’un d’irresponsable et d’inconscient, une menace permanente et parfois fatale.
En 2013, à l’élection présidentielle, le candidat n° 3, un certain Rajaonarimampianina Rakotoarimanana Hery Martial, ministre des Finances, avait eu toutes les chances de réussir. Son patron de l’époque, Rajoelina Andry, Président de la transition, le porte étendard de la Révolution Orange, frappé par un ni…ni imposé par la communauté internationale, ne pouvait pas se présenter. Le Grand Argentier, bénéficiant de la pleine confiance de son Président, fut désigné par substitution en tant que candidat. Soutenu à la base par le MAPAR et grâce à des promesses consistantes, Rajao gagna sans surprise le scrutin. Son discours d’investiture à Mahamasina en janvier 2014 promit une vie meilleure à la population et ce dans l’immédiat. Malheureusement, Monsieur le Président n’a pas jugé utile de tenir parole. Son mandat se termine par un échec déroutant.
En 2018, au scrutin présidentiel, libéré de l’empêchement de la communauté internationale, Rajoelina Andry se porte candidat. Fort d’un solide programme d’action contenu dans l’Initiative pour l’émergence de Madagasikara (IEM), le jeune visionnaire Andry remporte avec succès le vote. Le « Velirano », des promesses sérieuses et fondées capables de conduire le pays vers la voie de la prospérité, séduit le peuple.
En janvier 2019, au stade de Mahamasina, dans ce lieu historique et légendaire, le Président de la République Rajoelina Andry fraîchement investi de ses fonctions promet qu’il ne trahira jamais son peuple. Il s’engage fermement à traduire en actes ses promesses inscrites dans les 13 points du « Velirano ».
Un an après, février 2020 ! Où en sommes-nous ? Un bilan officiel global s’impose. Les promesses électorales présidentielles ont-elles été honorées ? Le peuple pourra-t-il avoir au moins une idée exacte de ce qui a été fait du
« Velirano » et de ce qui attend et qu’on espère voir venir incessamment ?
Quid des promesses présidentielles ! Selon certains observateurs, un simple débat sous initiative privée du genre d’Antanimena ne suffit pas.
A tout seigneur tout honneur ! Les concitoyens, sans trop demander, aimeraient entendre de la part de celui qui est le Maître des céans, l’Auteur principal de la Révolution, un état des lieux exact, un bilan concis de la première année du régime.
Evidemment, toutes les gens de bonne volonté admettent en toute honnêteté que la nouvelle équipe sous la direction du numéro Un du pays fait des mains et des pieds pour concrétiser le « Velirano ». Mais n’empêche qu’il existe des écueils gênant les actions. Que le peuple sache tout !
La brigade de gendarmerie d’Ambohimanga Rova venait de faire un coup de filet en matière de cybercriminalité ou plutôt un cas d’arnaque sur Facebook. Cela s’est produit le 17 février dernier dans le quartier de Tsaramasay. A l’index : trois inconnus qui prétendent diriger une entreprise baptisée Echossolare, et qui serait le distributeur de matériels fonctionnant aux énergies renouvelables.
Plusieurs personnes venant de plusieurs localités comme Mangamila, Itaosy, Ivato, Ambondromamy, Antanifotsy et Ambohimanga Rova, auraient été déjà les cibles de ce funeste trio.
Son mode opératoire est connu. Car après que les trois ont négocié avec la future victime ou l’acheteur dupe sur les réseaux sociaux, ils s’arrangent par la suite pour le rencontrer. Là, ils n’hésitent pas à lui demander la moitié du prix avant qu’ils ne s’attellent au travail. Pourtant, c’est avec du matériel non évoqué dans le contrat, et de surcroît de basse qualité. Le but des arnaqueurs est clair : chercher toujours un nouveau moyen pour pousser la victime à payer en sus du tarif initial convenu lors de l’achat. Ce n’est pas étonnant si beaucoup de victimes ont dû payer le matériel qu’elles n’ont jamais eu l’occasion de posséder. Machiavéliques comme ils le sont, les trois suspects continuent ainsi de mener la victime en bateau, histoire pour eux de chercher à gagner du temps et atteindre le délai de garantie sur la nouvelle acquisition.
Au total, la note est salée, pour les victimes, car le montant engrangé malhonnêtement par ces arnaqueurs s’élève à 10 millions d’ariary. Tout cela est inscrit sur des factures, toutes s’avérant finalement fausses. A l’issue de leur audition, nos trois indélicats « vendeurs » ont fait l’aveu. Après la phase d’une enquête au niveau de la Gendarmerie, ils seront bientôt déférés au Parquet.
Face à ce genre d’escroquerie, qui tend à gagner de plus en plus de terrain dans le pays, la Gendarmerie exhorte le public à être vigilant dans l’utilisation des réseaux sociaux. Avec l’accès de plus en plus large du commun des mortels à Internet, le phénomène ne cesse ainsi de se multiplier jour et nuit.
Franck R.
Epanouie. Le centre d’accueil des jeunes en danger « Akany Avoko », situé à Ambohidratrimo, à 12 kilomètres du centre-ville, sur la RN 4, accueille actuellement 180 enfants allant des nouveau-nés à ceux âgés de 18 ans. A cela s’ajoutent 15 jeunes de plus de 18 ans qui ne sont plus autorisés à y demeurer mais dont les besoins sont toujours assurés à 100 % par l’« Akany » lui-même. Pour assurer le bon fonctionnement du centre, une somme de plus de 30 millions d’ariary doit être à sa disposition mensuellement. Ce montant sert habituellement au transport des enfants lors de leurs déplacements, ainsi que leurs frais de scolarité, étant donné que 105 d’entre eux étudient dans des établissements scolaires payants. Une bonne partie de cet argent est aussi allouée à la santé des pensionnaires. En outre, les 42 employés, répartis dans différentes tâches, sont aussi rémunérés à la fin de chaque mois pour leur engagement en faveur des enfants. « Les enfants majeurs qui sont inscrits à l’université sont aussi pris en charge. Nous payons leur loyer, nourriture, articles vestimentaires et tant d’autres besoins indispensables », souligne Lalasoa Maminirina Andriandanja, directrice du centre.
Plusieurs donateurs se mobilisent et contribuent d’une manière régulière pour que les internes préparent leur avenir dans de meilleures conditions. D’après les explications de Lalasoa Maminirina Andriandanja, 50 % de ce budget de fonctionnement proviennent des bienfaiteurs étrangers et nationaux. « Il existe ceux qui versent par exemple dans les 40 000 à 200 000 ariary par mois », précise-t-elle.
Un budget propre
L’« Akany Avoko » Ambohidratrimo est connu pour ses activités génératrices de revenus, ce qui assure son indépendance en termes de nourriture. « Nous disposons d’un terrain de 6 hectares. Si vous observez bien les alentours, vous n’allez remarquer que des parties verdoyantes. Et ce sont notamment des légumes et des arbres fruitiers. Au-delà de cet endroit habitable se trouvent également les zones d’élevage de bovin, de volailles et de cailles, sans parler de la maison d’hôtes, du salon de coiffure et du restaurant et qui nous font gagner de l’argent pour subvenir aux besoins des enfants. L’exploitation des énergies renouvelables, à savoir le biogaz et le recyclage des déchets, nous allège aussi les frais. Et dans la production des serviettes hygiéniques, nous sommes soutenus par de grandes organisations internationales dont l’Unicef et l’Usaid qui constituent nos principaux clients. Au total, je peux vous affirmer que 21 % de nos dépenses sont liées à toutes ces activités », avance le premier responsable du centre. En ce qui concerne les 29 % restants, ce sont les dons en nature qui les couvrent.
K.R.
L’affaire se portant sur la mort suspecte de Tahisy et de son bébé, a été déférée au Parquet d’Anosy, hier. Au terme de ce déferrement marathon, seul Fanantenana, alias Fana, principal suspect depuis le début de l’affaire et un médecin furent placés sous mandat de dépôt pour violence conduisant au décès de la jeune femme et de son bébé. Pour revenir dans le cas du médecin, il est soupçonné d’avoir utilisé des médicaments non conformes pour le traitement de la pathologie dont souffrait la victime. L’on évoque un cas de pratique illégale de médecine.
Il était midi ou presque lorsque les suspects, quatorze au total, arrivaient finalement à Anosy après que la division centrale de la police des mœurs et des mineurs (PMM) de Tsaralalàna, a fini de les auditionner tout au long de l’enquête préliminaire. Les quatorze personnes incriminées dont Fana, le compagnon de la défunte, ont dû comparaître devant le juge d’instruction dans le cadre de l’enquête judiciaire au Parquet d’Anosy, hier. Ils sont composés à la fois des membres des familles des deux camps en différend, mais aussi la sage-femme ainsi que des médecins mis en cause. Tard jusque vers le début de la soirée, leurs auditions s’étaient encore poursuivies. La presse a été mise à l’écart et rien n’a filtré des interrogatoires
Pour la Police, la balle est donc désormais entre les mains du Parquet pour la continuation de l’investigation et de trancher sur le sort des concernés. « Durant l’enquête, il a fallu respecter le secret de l’instruction. Ce qui fait que nous n’avons plus rien à dire là-dessus, et que sommes tous dans l’attente car la décision appartient au Parquet », conclut le commissaire Fidy, chef de la PMM.
En marge de ce déferrement, les proches de victime, nombreux, une trentaine de personnes à venir au Tribunal d’Anosy, campent sur leur position : pas de plainte contre les suspects. « C’est en notre qualité de croyant que nous ne l’avons pas fait », dit un proche parent de Tahisy. Et de poursuivre : « Le fait que nous avons accepté que la famille de Fanà garde la dépouille, est la preuve de notre tolérance », continue notre interlocuteur.
Néanmoins, ils ne cachent pas leur douleur. « Deux êtres et non un ont été sacrifiés d’un coup. C’est dur ». A part l’immense chagrin, la famille maintient qu’il s’agit d’une mort suspecte. « Pour nous, ça reste toujours un mystère. D’où notre souhait de nous remettre entièrement aux autorités. Interrogée sur le démenti de l’association des sages-femmes à la télévision, la famille de Tahisy, l’intervention télévisée sur une chaîne privée locale de cette association médicale à propos de l’avortement supposé de la victime, reste à vérifier. Seul donc le jugement des accusés permettra d’apporter de plus amples informations sur ce sujet.
Franck R.
S.O.S. ! Le Grand Sud dans la tourmente. La population totalement désemparée fait face à une sécheresse extrême. Les plantations vivrières n’ont aucune chance d’offrir la moindre production et les animaux d’élevage, du moins les plus fragiles, meurent. Et les hommes, les plus âgés, les femmes et les enfants souffrent.
Le Sud de la Grande Ile est depuis toujours le théâtre d’une grande sécheresse. Se trouvant au sud, proche immédiat, du Tropique de Capricorne, la Région subit les effets naturels incontournables liés au phénomène du climat désertique au même titre que les pays africains du Sud tels la Namibie (désert du Namib) et le Botswana (le désert de Kalahari) traversés par le même Tropique. D’ailleurs au nord, toujours en Afrique, tous les pays traversés par l’autre tropique, le Tropique de Cancer, subissent les mêmes catastrophes (le Sahara, le Ténéré).
Le problème d’insuffisance chronique d’eau potable liée aux faibles sinon à l’inexistence des précipitations dans le grand Sud existe toujours. Depuis l’époque coloniale, il se trouvait au centre des études pour des solutions durables mais les résultats probants n’étaient pas souvent au rendez-vous. Ainsi, le problème demeure entier. Tous les régimes qui se sont succédé depuis le retour à l’indépendance en 1960 ont dû se confronter à l’éternel problème de manque d’eau dans le Sud.
Tous les experts échouent à chaque fois qu’on tentait de trancher sur une contradiction sur terrain. D’une part, le sol du Sud est inhospitalier. Un phénomène que l’on sait depuis. Aucune vie humaine et animale ne pourra survivre avec épanouissement et prospérité à l’intérieur de cette Région. Tellement, la pluie se fait rare tous les ans qu’on ne peut pas y envisager des activités permanentes agricoles et d’élevage. Cependant, de l’autre côté, un groupe de population s’y installait depuis des générations et refusent catégoriquement malgré les difficultés rencontrées à quitter le lieu. L’activité économique traditionnelle de la population réside essentiellement dans la culture de maïs et de manioc et également dans l’élevage de cheptel. Malgré les rudes conditions climatiques, toutes les tentatives en vue des déplacements ont échoué. La population locale fait de la résistance. C’est toujours un dilemme des dirigeants successifs. Les solutions apportées jusqu’ici n’aboutissent pas.
Six Districts du grand Sud à savoir Amboasary Atsimo, Ambovombe, Bekily, Betioky, Ampanihy et Tsihombe sont les principales victimes. Des appels de détresse ont été déjà lancés par la population touchée, les élus et les autorités locales. Dans cette Région déshéritée du pays, tout est urgent en ce moment précis. Une course contre la montre s’impose.
Le Président Rajoelina Andry qui ne sous-estime guère ce genre de situation a donné, durant le Conseil des ministres du mercredi 19 février, des consignes strictes et précises aux ministres concernés pour trouver dans les meilleurs délais les solutions d’urgence mais également des mesures à une portée durable. Il a même fixé un délai de trois mois aux responsables gouvernementaux pour accoucher les voies et les moyens à suivre.
Certainement, le régime IEM est confronté au même moment à des défis, tous urgents, tels la menace du COVID-19, les effets dévastateurs des intempéries climatiques, l’épidémie de la peste, l’insécurité toujours inquiétante et les soubresauts imprévisibles des acteurs politiques malintentionnés. Mais ce cri de détresse du Sud mérite l’attention première de tous.
Ndrianaivo
La Haute Cour de Justice a tenu sa première audience hier à son siège à Andrefan’Ambohijanahary. Cette première audience donne un avant-goût des procès devant se tenir devant cette Cour. Jusqu’à maintenant, 13 dossiers ont été transmis auprès de l’Assemblée nationale. Les premières mises en accusations seront attendues au mois de mai, lors de la première session ordinaire du Parlement.
La Haute Cour de Justice est prévue dans la Constitution de 2010, dans les articles 131C jusqu’à l’article 136. Mais elle n’est devenue opérationnelle qu’au mois d’octobre 2018, soit huit ans plus tard. L’ancien régime a tout mis en œuvre pour retarder la mise en place et l’opérationnalisation de cette Haute Cour. Et ce n’est qu’hier, à son siège à Andrefan’Ambohijanahary que la première audience de cette Cour a eu lieu. Il s’agit d’une audience inaugurale, un avant-goût qui ouvre le bal aux procès devant se tenir auprès de cette haute juridiction.
En marge de l’audience inaugurale, le président de cette Cour Rajaona Andriamanakiandrianana et le Procureur général de la Cour Suprême représentant le ministère public de la Cour Andriantianarivelo René José ont organisé un point de presse. Ils ont affirmé que depuis 2018, les membres de la Haute Cour n’ont jamais cessé de travailler. Ils tiennent des séances mensuellement et ont déjà traité des dossiers. Depuis que la Haute Cour est opérationnelle, ils ont traité 25 dossiers. Mais 13 dossiers ont été transmis à l’Assemblée nationale. Un dossier pouvant aller jusqu’à autre carton a souligné le ministère public.
13 dossiers à l’Assemblée nationale
Concernant les 13 dossiers transmis à l’Assemblée nationale, la Haute Cour a préservé la confidentialité des dossiers et celle des noms. Le président a rappelé la nécessité de respecter « la présomption d’innocence » de ceux qui font l’objet de plaintes. Par contre, ils ont affirmé que « toutes les fonctions énumérées dans la Constitution sont parmi les dossiers transmis à l’Assemblée nationale ». Il est à rappeler que la Constitution de 2010 dispose que le Président de la République, les présidents des assemblées parlementaires, le Premier ministre, les membres du Gouvernement et le président de la Haute Cour Constitutionnelle sont justiciables devant la Haute Cour.
Sans vouloir le dire donc, les juges de la Haute Cour n’ont pas dévoilé les fonctions des personnalités ayant des dossiers auprès de la Haute Cour. La seule certitude c’est qu’ils sont tous des anciens princes qui feront l’objet de mises en accusation auprès de l’hémicycle de Tsimbazaza.
En attente de la première session ordinaire
La Haute Cour de Justice est la juridiction qui juge les dossiers qui y sont déposés. Mais la mise en accusation appartient à l’Assemblée nationale, et à elle seule. D’après Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, « nous allons mettre en place une commission spéciale pour se pencher sur la recevabilité ou non des dossiers. Si les dossiers sont irrecevables, ils sont classés sans suite. Dans le cas contraire, nous entamerons la procédure de mise en accusation. C’est un prescrit constitutionnel ». Or, la prochaine session ordinaire aura lieu au mois de mai, le premier mardi du mois, selon l’article 75, alinéa 2 de la Constitution.
Elle ajoute que « l’Assemblée nationale mettra en place cette commission spéciale durant une session ordinaire. Et c’est durant une session ordinaire également que les députés voteront les résolutions de mise en accusation pendant un vote à main levée ». L’article 131 alinéa 2 de la Constitution dispose que le Président de la République « ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée nationale au scrutin public et à la majorité des deux tiers de ses membres ». Et l’article 133 dispose que « les présidents des assemblées parlementaires, le Premier ministre, les autres membres du Gouvernement et le président de la Haute Cour Constitutionnelle sont pénalement responsables, devant la Haute Cour de Justice, des actes accomplis liés à l’exercice de leurs fonctions et des actes qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils peuvent être mis en accusation par l’Assemblée nationale statuant au scrutin public à la majorité absolue de ses membres ».
Les observateurs de la vie publique et politique estiment que les dossiers transmis à Tsimbazaza pourront aboutir jusqu’à la fin. En effet, la majorité à l’Assemblée nationale soutient le régime actuel. Il sera d’autant plus normal que les dossiers obtiendront des résolutions de mise en accusation, pour pouvoir aboutir jusqu’au procès à Andrefan’Ambohijanahary.
Boaza
Jean Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères est dans nos murs depuis hier pour une visite officielle de deux jours. A son arrivée à l’aéroport d’Ivato, ce membre du Gouvernement d’Emmanuel Macron a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères malagasy, Liva Tehindrazanarivelo. Le renforcement de la coopération bilatérale entre Madagascar et la France figure à la tête des objectifs de cette visite. Toutefois, la présence de ce représentant du Gouvernement français remet la question qui touche la restitution des îles malagasy (île éparses) au cœur des préoccupations au sein de l’opinion publique en ce moment.
Interrogé par les journalistes à l’issue d’une audience avec le Président de la République, Andry Rajoelina au Palais d’Etat d’Iavoloha dans l’après – midi d’hier, le ministre Jean Yves Le Drian d’affirmer que « c’est un sujet qui mérite une discussion approfondie », tout en rappelant la déclaration conjointe des deux Présidents français et malagasy sur la mise en place d’une commission mixte. Il a aussi souligné qu’une première réunion de ladite commission rassemblant des experts malagasy et français a déjà eu lieu. Et le ministre français d’ajouter que « le travail va se poursuivre en confiance, en amitié et en clarté ». Il assure qu’une seconde réunion de la commission mixte aura lieu pour la suite des pourparlers.
Des accords de coopération signés
Sur un tout autre sujet relatif à la coopération entre les deux pays, Jean Yves Le Drian a rappelé les deux récentes visites du Président Andry Rajoelina à Paris, l’année dernière et durant lesquelles le numéro un du pays a sollicité l’appui des partenaires internationaux dans la mise en œuvre du plan Emergence de Madagascar. Sa présence marque donc la réponse de la France à cette sollicitation.
Lors du tête- à -tête avec le Chef de l’Etat, le ministre français a réitéré la volonté du Gouvernement français à être aux côtés de celui malagasy dans la concrétisation de l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar. Notons que plusieurs membres du Gouvernement malagasy ont été présents à Iavoloha hier. A la suite de la rencontre, deux accords bilatéraux dans le domaine de l’éducation ont été signés.
Pour la suite de son agenda ce jour, Jean Yves Le Drian sera accompagné du maire d’Antananarivo, Naina Andriantsitohaina pour effectuer une visite dans la Haute – Ville et au Rovan’Antananarivo où se tient des grands travaux de rénovation. Une visite de sites qui abritent les projets financés par l’Agence française de développement (AFD) est également inscrite dans son programme ainsi qu’un détour à l’Institut Pasteur sis à Avaradoha. A cela s’ajoute une rencontre avec les membres de la communauté française qui résident à Madagascar.
La Rédaction
Des performances reconnues. Chaque année, l’« Africa CEO Forum » récompense les entreprises mais aussi les investisseurs ayant contribué de manière significative au développement du continent africain, connu une croissance remarquable ou mis en œuvre des projets et des initiatives à fort impact économique et social. Ainsi, Hassanein Hiridjee, CEO du groupe Axian, un des grands groupes économiques présents à Madagascar, figure parmi les cinq nominés du trophée « PDG de l’année 2020 » aux côtés de Herbert Wigwe de l’Access Bank Group et de James Mwangi d’Equity Group Holdings. « Ce prix récompense notamment un dirigeant d’entreprise africaine pour ses réalisations exceptionnelles. Au cours de la dernière année, cette personne s'est démarquée de ses pairs grâce à son leadership extraordinaire dans la croissance de ses activités collectives et grâce à un accomplissement majeur », ont expliqué les organisateurs de cet événement. Le meilleur CEO sera ainsi jugé en fonction de ses performances qui lui ont permis de se distinguer des autres et de hisser son entreprise à de meilleurs résultats pour avoir de meilleurs impacts. Il ne faut pas oublier qu’au cours de l’année dernière, le groupe Axian s’est démarqué dans plusieurs domaines allant de l’énergie aux domaines des télécommunications, pas seulement à Madagascar mais aussi dans certains pays de l’Afrique.
Plusieurs trophées seront aussi distribués par l’« Africa CEO Forum », à savoir l’ « Africa Champion » récompensant l'entreprise dont l'implication sur le continent a le plus augmenté, notamment en renforçant sa présence dans plusieurs régions, grâce à la mise en œuvre d’une stratégie d'expansion régionale cohérente ; le « Gender Leader » pour célébrer l'entreprise, active en Afrique, qui s'est distinguée par ses efforts pour augmenter le nombre de femmes au sein de ses organes exécutifs avec une stratégie de promotion du leadership féminin où nous retrouvons la Société Générale et Orange dans les nominés et enfin l’ « International Company » et le « Disrupter of the year » primant respectivement la société internationale avec l'impact économique et social le plus remarquable sur le continent africain et l'entreprise aux activités sont particulièrement perturbatrices et innovantes.
En tout cas, les lauréats seront annoncés lors du dîner de gala de l’« Africa CEO Forum » le 9 mars prochain, à Abidjan.
Rova Randria