Le Chef de l’Etat Andry Rajoelina a-t-il su dénicher l’oiseau rare ? Observateurs comme simples citoyens préconisaient qu’il soit un peu difficile pour le locataire du Palais d’Iavoloha de trouver l’homme ou la femme pour occuper ce poste aussi délicat que compliqué de Premier ministre, chef de Gouvernement en cette période de trouble. Dans la continuité des mouvements initiés par les jeunes de la Gen Z, dès son retour de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York (USA), le 25 septembre, le Président de la République Andry Rajoelina a procédé au limogeage du ministre de l’Energie. Peu de temps après, c’est au tour du Premier ministre et de l’ensemble de son gouvernement d’être remerciés. Il fallait donc que le Chef de l’Etat nomme un nouveau locataire de Mahazoarivo et les nouveaux membres du Gouvernement. Une aventure risquée mais il faut coûte que coûte trouver la voie de la sortie sinon c’est la catastrophe.
Il fallait donc pondre un « gisa mainty », un oiseau rare. Selon la Constitution, art. 65 alinéa 9 : « le PM assure la sécurité, la paix et la stabilité sur toute l’étendue du territoire national … ; à cette fin il dispose de toutes les forces de la police, du maintien de l’ordre … ». Ainsi, il est le premier responsable du maintien de l’ordre sur toute l’étendue du territoire de la République Malagasy. Bref, c’est l’homme clef de la situation dans le pays !
Ce lundi 6 octobre, le Chef de l’Etat a procédé à la nomination d’un nouveau Premier ministre en la personne de Ruffin Dimbisoa Fortunat Zafisambo, Général de division de l’armée de son état. Au vu du contexte national où la tension se raidit, du moins jusqu’à hier mercredi, ce nouvel élu aura la lourde tâche de tout ramener à l’ordre. D’emblée, analystes et observateurs s’interrogent serait-il l’homme de la situation ? Moi-même, j’hésite entre point interrogation ou point d’exclamation. Cela explique tout, tellement, la situation reste confuse ! La corde risque d’un moment à l’autre de rompre. A ce moment- là, il n’y aura pas de gagnant ou de perdant. Tout le monde sera logé dans la même enseigne à savoir la ruine.
Les deux chefs de l’Exécutif viennent de procéder aux nominations des premiers membres du Gouvernement. Ils sont du sérail de l’appareil sécuritaire de l’Etat. Normal, du fait que les premiers nommés se chargeront de la Défense et de la Sécurité du pays : ministre des Forces armées, le Général de division Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo ; ministre délégué chargé de la Gendarmerie le Général de Corps d’armée Andry Rakotondrazaka. Vu l’urgence de la situation, Iavoloha et Mahazoarivo s’accordent de désigner sans tarder les premiers responsables, au niveau de l’Exécutif, de la sérénité et de la stabilité du pays. Le reste de l’équipe gouvernementale sera connu incessamment. Le nouveau PM se dit prêt à former un Gouvernement ouvert aux forces vives et politiques du pays. Attendons et voir !
Sur terrain, l’atmosphère demeure tendue. Les jeunes de la Gen Z et leurs sympathisants maintiennent la pression. Ils déclinent l’offre présidentielle de dialogue et réclament toujours le départ du Président Andry Nirina Rajoelina. Des voix commencent à s’élever. Leur souci repose sur le manque de visibilité. « Quelle alternative » propose-t-on ? Ils craignent le saut dans le vide !
Ndrianaivo
Autoroute Antananarivo – Toamasina : le chantier avance à grands pas. Depuis le lancement officiel du projet, la construction de l’autoroute qui reliera la Capitale à la ville portuaire de Toamasina se déroule selon le planning établi par le ministère des Travaux publics. A ce jour, les travaux de terrassement sont couverts jusqu’au point kilométrique (PK) 11, à Ambohimanga. Cette portion, qui marquait le premier jalon du chantier, a déjà vu la mise en place d’une bande de roulement utilisable, permettant aux camions et aux véhicules de service de franchir le premier tronçon de la future autoroute. Plus loin, les équipes ont terminé les travaux de terrassement jusqu’au PK 70, dans le Fokontany d’Antsahabe -Atsinanana, District d’Anjozorobe. Cette avancée représente plus de la moitié du segment initial prévu, et montre que le rythme de progression est soutenu. Le Gouvernement a annoncé que, d’ici la fin de l’année 2025, 80 km de l’autoroute devront être achevés. Cette échéance correspond à la partie la plus critiquée du tracé, celle qui traverse les collines et les zones agricoles sensibles. Le respect de ce délai dépendra de la bonne coordination entre les entreprises de construction, les fournisseurs de matériaux et les autorités locales, qui veillent à minimiser les impacts environnementaux et sociaux. Le ministère souligne toutefois l’importance d’une surveillance rigoureuse du respect des normes de sécurité et de la qualité des ouvrages. Les communautés locales, déjà engagées dans les consultations publiques, sont invitées à rester vigilantes et à signaler tout problème éventuel.
La FHORM pour un assouplissement du couvre-feu. Un geste vital pour l'hôtellerie-restauration malgache. La Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM) lance un appel urgent pour un allègement progressif du couvre-feu, actuellement en place de 20h à 4h du matin. La proposition est claire : décaler l'heure de début à 23h, afin de mener, à terme, à une levée complète de cette mesure restrictive. Cette démarche n'est pas le fruit d'une simple demande, mais une nécessité vitale pour la survie de milliers d'emplois, la relance des établissements et le dynamisme de l'économie locale. Dans le contexte actuel, les entreprises du secteur hôtelier et de la restauration subissent de plein fouet les contraintes imposées par le couvre-feu. Cette restriction limite drastiquement les activités possibles, grignote les revenus et menace la stabilité financière des structures. La FHORM souligne que cette situation engendre un risque réel de chômage technique, avec ses corollaires sociaux dévastateurs. Si la sécurité des citoyens demeure une priorité incontestable, la Fédération rappelle avec force que la sécurité économique et sociale de la population est une composante tout aussi essentielle de la stabilité nationale. Une économie vacillante fragilise l'ensemble du pays, et l'hôtellerie-restauration, pilier de nombreux secteurs, ne peut se permettre de sombrer.
Lancement du projet SAFEE-EAH à Morondava pour le bien-être des jeunes. Morondava a officiellement accueilli le lancement du projet SAFEE-EAH le 7 octobre 2025. Cette initiative novatrice se consacre au soutien des jeunes filles, en particulier dans les domaines cruciaux de la santé, de l'hygiène menstruelle et de l'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement (EAH). Au cours d'un atelier de présentation, il a été précisé que le projet bénéficiera à l'ensemble des jeunes, filles et garçons, âgés de 10 à 21 ans, ainsi qu'à leurs éducateurs dans la Région de Menabe. L'objectif est de renforcer la prise en charge environnementale et sociale, ainsi qu'une gestion durable des ressources. Cet événement a enregistré la participation active de représentants ministériels, d'autorités régionales et communales, ainsi que de partenaires techniques et financiers. Tous ont exprimé leur solidarité et leur engagement pour la réussite de ce projet, mené en collaboration avec les ministères de l'Eau, de l'Assainissement et de l'Hygiène, de la Santé publique et de l'Education nationale.
Report de l'ouverture des candidatures aux sénatoriales. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) se voit contrainte de reporter la date d'ouverture des dossiers de candidature pour les élections sénatoriales initialement prévues le 11 décembre prochain. La décision, prise lors d'une réunion du bureau permanent de la CENI, met fin à l'espoir de voir le processus débuter comme prévu le 9 octobre. Selon le président Dama Arsène, la "situation actuelle" rendrait la constitution des dossiers de candidature particulièrement difficile. Sans plus de précisions sur la nature exacte de ces entraves, cette déclaration laisse planer un doute sur la fluidité du processus électoral à venir. Une nouvelle réunion devrait se tenir prochainement afin de déterminer la nouvelle feuille de route pour ces élections cruciales, dont l'issue pourrait avoir un impact significatif sur l'échiquier politique malgache. Ce report soulève des interrogations quant à la capacité des potentiels candidats à réunir les pièces nécessaires et, plus largement, à la bonne tenue des scrutins dans ce contexte incertain.
Hier, au Ceremony Building du Palais d’Etat d’Iavoloha, devant un parterre de personnes représentant les forces vives du pays, réunies dans le cadre d’une concertation et d’un dialogue, le Président Andry Rajoelina a abordé avec franchise la question du délestage, raison première des manifestations menées par les jeunes malgaches depuis quelques jours. L’occasion pour le numéro Un du pays de prendre un engagement public fort pour la fin de ces délestages.
D’emblée, il a reconnu que la mise en œuvre de plusieurs projets énergétiques avait pris du retard, mais a assuré que les solutions étaient désormais en cours d’exécution. Le Chef de l’Etat a affirmé que le temps était venu de changer de méthode et d’accélérer l’application des programmes déjà engagés. Selon lui, les chiffres sont encourageants.
Le déficit du réseau interconnecté d’Antananarivo est estimé à 50 mégawatts, mais le projet de parc solaire actuellement en construction permettra à lui seul de produire 100 mégawatts. A cela s’ajoutera un groupe électrogène de 105 mégawatts. Le Président a détaillé les chantiers en cours, citant notamment Ampangabe, Ambohidrano- Ilafy et Ambatomirahavavy où plusieurs unités de production sont en voie d’achèvement.
Andry Rajoelina s’est ainsi voulu catégorique. Il a promis que les délestages seront supprimés d’ici un an. Mieux encore, il a pris un engagement personnel en déclarant qu’il démissionnerait s’il ne parvenait pas à tenir cette promesse. « Dans un an, s’il y a encore des délestages à Antananarivo, je présenterai ma démission », a-t-il affirmé devant ses interlocuteurs, insistant sur sa détermination à en finir avec les coupures d’électricité dans tout le pays.
Pas de troisième mandat
Dans la même intervention, le Président Rajoelina a tenu à clarifier sa position quant à son avenir politique. Il a réaffirmé son attachement à la Constitution et assuré qu’il ne briguera pas un troisième mandat à la tête du pays. « Je respecte la Constitution et je ne la violerai pas », a-t-il déclaré. Pour lui, la stabilité du pays passe avant toute ambition personnelle. Le Chef de l’Etat a rejeté toute idée de désordre ou de tentative de prolonger son pouvoir au-delà des limites fixées par la loi fondamentale.
Il a annoncé qu’à l’issue de son second mandat, il ne se représentera pas à la prochaine élection présidentielle. « Cherchez quelqu’un pour me remplacer, car je ne me présenterai plus », a-t-il déclaré. Andry Rajoelina a toutefois assuré qu’il ira jusqu’au bout de ses projets avant la fin de son mandat, notamment la réalisation de son objectif d’éliminer définitivement les délestages à Madagascar.
Le Président a conclu sur un ton solennel, rappelant que sa mission est guidée par un devoir envers le peuple et par sa foi. « Dieu ne laissera pas Madagascar être vaincu », a-t-il lancé, confiant dans sa capacité à tenir ses engagements avant la fin de son mandat.
La Rédaction
Une demi-journée de travail effective depuis maintenant 2 semaines. Diverses entreprises et institutions l’ont adoptée ces derniers jours. « Bon nombre de nos employés résident dans les localités où sont érigés les barrages des Forces de défense et de sécurité. Nous sommes contraints d’en tenir compte et d’ajuster nos horaires de travail, non seulement pour leur sécurité mais aussi pour maintenir la productivité en cette situation de crise. Ainsi, les heures de travail se font désormais entre 7h et 13h, soit 2 heures de moins que d’habitude. Ils pourront rentrer plus tôt et déjeuner chez eux », nous confie L.R., responsable d’une agence de communication sise en centre-ville. Pour d’autres, le télétravail constitue une issue, évitant la coupure des routes et les diverses déviations de trajet. Ceci d’autant plus que le délestage semble être réduit ces derniers jours.
Pour la plupart des institutions et départements ministériels, les agents accomplissent leurs tâches dans la matinée. Les bureaux restent ouverts dans l’après-midi mais seulement pour les services essentiels, à l’exemple de la récupération de certains actes d’état civil auprès des Arrondissements. Pour la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS), des annonces ont été publiées sur sa page Facebook depuis le 26 septembre dernier, avisant les usagers de l’ouverture entre 8h et 12h. Cette mesure s’applique dans tous les bureaux et agences de la caisse répartis dans les 4 coins de l’île. Le retour à la normale dépendra de l’évolution de la situation actuelle.
Du côté des salariés, rejoindre quotidiennement les bureaux est un vrai parcours du combattant. « Je dois marcher à pied depuis Tsaralalàna ou prendre un taxi-moto chaque matin pour aller au bureau à Antanimena, ce qui inclut davantage de dépenses. Les bus n’y passent plus et ce dès la matinée. Je dois quitter plus tôt la maison pour arriver à l’heure, avec tous les obstacles en chemin. Heureusement que le boss a accepté que le travail se fasse en une demi-journée. Pour le reste, l’on peut le finir à la maison», témoigne Arinoro R., résidant à Itaosy Cité. Comme elle, bon nombre d’employés qui doivent être présents à leurs bureaux sont angoissés, mais n’osent se plaindre publiquement. Ils souhaitent que les manifestations prennent fin, afin qu’ils puissent assurer comme il se doit leurs occupations quotidiennes, sans contraintes ni angoisses permanentes...
P.R.
Le centre-ville retrouve progressivement ses couleurs, après plusieurs jours de chaos. Les centres commerciaux et boutiques rouvrent leurs portes et enlèvent les scellages. Ils tentent de relancer leurs activités, avec le peu de marchandises à leurs dispositions. “ Nous avons décidé de rouvrir nos magasins, même si la majorité de nos marchandises ont été dérobées. Nous ne pourrions pas cesser nos activités, puisque beaucoup de personnes, à part nos employés, dépendent de nous pour survivre”, dixit le gérant d'un magasin de distribution à Soarano. La situation dans le centre- ville n’est pas encore tout à fait rétablie, sur ce, ils ont décidé de doubler la sécurité. Ainsi, ils ne travaillent que quelques heures par jour. Certains magasins gardent leurs portes mi- ouvertes, craignant de nouvelles tensions ou d’éventuelles perturbations. Pour les commerçants, la priorité reste désormais de rattraper le temps perdu et de regagner la confiance des consommateurs, encore marqués par les perturbations des derniers jours.
Pour les marchés du Pochard à Soarano, certains d'entre les commerçants attendent l’arrivée des marchandises pour pouvoir relancer les activités. “ Nous n'avons plus de marchandises, même les commandes que nous devrions livrer cette semaine ont été dérobées. Nous sommes contraints de repartir à zéro, et rembourser les clients”, confie un vendeur au marché du Pochard.
Bien que les manifestations se poursuivent encore, la population reprend peu à peu ses habitudes. Les marchés se remplissent, la foule réapparaît dans les rues.
Seuls les transporteurs exerçant dans le centre-ville sont obligés de cesser leurs activités ou de changer leurs itinéraires. La reprise du transport urbain, notamment des taxis-be, contribue au retour progressif des activités. Cependant, la situation reste confuse sur certaines lignes, encore marquées par des changements d’itinéraires ou des embouteillages liés à la reprise.
Anatra R.
Tragédie à Ampivelezandrano, Vontovorona. Le corps sans vie d’Aimée Ravoniarisoa, septuagénaire et ancienne cheftaine du scoutisme malagasy, a été découvert mardi après-midi dernier dans sa maison. La victime, qui vivait seule, aurait été étouffée à l’aide d’un oreiller avant d’être poignardée au cou, selon une source auprès de la Gendarmerie locale.
D’après les premiers constats, aucun signe d’effraction ni de vol majeur n’a été relevé, si ce n’est la disparition du téléphone portable de la victime. « Vers 13 heures, elle s’était encore entretenue avec ses enfants. Deux heures plus tard, elle ne répondait plus à leurs appels. Le drame ne nous a été signalé qu’en début de soirée », confie une source au poste de Gendarmerie de Vontovorona.
Les enquêteurs explorent encore plusieurs pistes, entre un meurtre prémédité et une agression ayant mal tourné. Un suspect a d’ores et déjà été placé en garde à vue. « Cela ne signifie pas qu’il est le coupable, mais la mesure a été prise pour le protéger d’une éventuelle vindicte populaire », précise la Gendarmerie, qui poursuit activement les recherches d’autres personnes potentiellement impliquées.
Piste financière privilégiée
Les enquêteurs n’écartent pas l’hypothèse d’un mobile lié à l’argent. Selon les informations recueillies, la victime devait percevoir sa pension au début de la semaine du drame. Or, aucun montant correspondant n’a été retrouvé à son domicile. « Ceux qui savaient qu’elle allait toucher cette pension font partie des premiers soupçonnés », indique une source proche du dossier.
Souffrant d’arthrose, Aimée Ravoniarisoa se déplaçait à l’aide d’une béquille et recevait peu de visites, hormis celles de ses proches et de ses employés de maison. Ces derniers attirent d’ailleurs l’attention des enquêteurs : en l’espace de deux mois, la septuagénaire aurait successivement recruté trois domestiques, tous partis pour des désaccords financiers. Le dernier employé aurait quitté son poste peu avant le drame, après un différend lié à une demande d’augmentation de salaire.
L’enquête se poursuit afin de déterminer les véritables circonstances de ce meurtre qui endeuille la communauté du scoutisme malagasy.
Franck R.
Le directeur général de la JIRAMA, Ron Weiss, a récemment adressé une lettre à l’ensemble des employés de l’entreprise publique, dans un contexte de vive tension sociale autour des coupures d’électricité et des pénuries d’eau. Ron Weiss y déplore les appels à la grève en cours parmi le personnel et invite ses collègues à réfléchir à l’opportunité d’un tel mouvement à ce moment précis selon lui, une grève risquerait d’aggraver une situation déjà jugée « catastrophique » pour la population. Il rappelle que la priorité devrait être l’effort collectif pour renforcer la qualité du service public, plutôt que le conflit social. Dans sa lettre, il affirme que la JIRAMA, détenue à 100 % par l’Etat, ne fera pas l’objet d’une privatisation, et que le nouveau statut adopté ne prévoit aucune cession de capital ni licenciement lié à ces réformes. Il mentionne par ailleurs que des négociations sont en cours avec le Gouvernement et les syndicats pour instaurer une participation renforcée des travailleurs à la reconstruction de l’entreprise, dans une logique de transparence et de responsabilité.
Contexte national
Si le discours de la direction insiste sur la poursuite des investissements dont le remplacement des réseaux, construction de centrales, renforcement de la distribution, c’est que le contexte national pèse lourdement sur la perception publique de la JIRAMA. Depuis des années, la société d’électricité et d’eau peine à équilibrer ses comptes, souffrant de pertes techniques élevées, d’infrastructures vieillissantes et de tarifs souvent inférieurs aux coûts réels de production. Par ailleurs, le pays traverse une crise politique et sociale aiguë : en réponse aux coupures récurrentes d’eau et d’électricité, des mobilisations citoyennes, notamment portées par la jeunesse sur les réseaux sociaux, ont éclaté à Antananarivo et dans d’autres villes, exigeant des réformes profondes et la démission du pouvoir en place. Dans ce cadre, l’appel à l’unité lancé par le directeur général de la JIRAMA doit être interprété dans un climat de défiance : les employés, les usagers et les acteurs politiques scrutent avec prudence la sincérité des engagements, tandis que toute interruption de service prolongée pourrait exacerber le mécontentement populaire déjà très vif.
Le Festival international du film de l’océan Indien (FIFOI) s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre avec sa troisième édition, qui se tiendra sur l’île de La Réunion. Cet événement cinématographique, conçu pour mettre en valeur la richesse culturelle et la diversité des récits provenant des territoires de l’océan Indien, se veut un véritable lien entre les cultures, traditions et enjeux spécifiques à cette région particulière. Prévue du 25 au 30 avril 2026, la compétition offre une tribune incontournable aux cinéastes, qu’ils soient émergents ou confirmés, afin qu’ils puissent partager leur vision, leurs histoires et leurs défis. L’appel à candidatures est déjà lancé et se clôturera le 30 novembre. Il s’adresse à une région géographique vaste et variée, regroupant des pays et territoires tels que l’Afrique du Sud, les Comores, l’Inde, le Kenya, Maurice, Mayotte, le Mozambique, La Réunion, Rodrigues, les Seychelles, la Somalie, le Sri Lanka, la Tanzanie, Zanzibar, les Terres australes et antarctiques françaises ainsi que Madagascar. Le concours est ouvert aux courts et longs métrages qui mettent en avant la diversité des identités culturelles, des traditions et des enjeux propres à ces espaces insulaires et continentaux. Le FIFOI se positionne comme une plateforme de rencontres, d’échanges et d’apprentissage, où la créativité et l’innovation dans le domaine du cinéma trouvent une place centrale. La sélection favorise des œuvres illustrant non seulement la richesse des cultures locales, mais abordant également des thématiques d’envergure universelle. L’édition précédente avait couronné le documentaire « Faritra, La zone » de Tovoniaina Rasoanaivo et Luck Razanajaona avec le Prix du Jury, témoignant de la qualité remarquable et de la pertinence des productions originaires de cette région. Ce festival représente une vitrine précieuse pour les talents nouveaux et établis, leur offrant une opportunité rare de se faire entendre et de participer à un dialogue interculturel. En plus de la compétition officielle, le FIFOI aspire à être un lieu d’échange et de découverte où chaque récit contribue à une meilleure compréhension des identités et problématiques propres à cette partie du monde. Avec la date limite des inscriptions qui approche rapidement, l’attente grandit quant aux œuvres qui porteront à nouveau haut les récits de l’océan Indien via le grand écran. Ce rendez-vous s’impose comme un moment clé pour ceux qui croient au pouvoir du cinéma pour rapprocher les cultures et mettre en lumière les trésors de nos différences.
Si.R
Une victoire capitale pour Madagascar. Au stade Félix Houphouët-Boigny, Abidjan sous une pluie battante, les Barea de Madagascar ont signé une victoire précieuse (2-1) face aux Comores, mercredi soir. Ce succès, arraché avec courage, assure aux Malgaches leur place pour les play-offs qualificatifs au Mondial, confirmant ainsi leur excellent parcours dans ces éliminatoires africaines.
Dès l’entame, les Barea ont montré leurs intentions offensives. Portés par un collectif solide et discipliné, ils ont ouvert le score dès la 11e minute grâce à Clément Couturier, auteur d’une frappe imparable qui a surpris la défense comorienne. Malgré une pelouse glissante et une pluie diluvienne, les hommes de Corentin Martins ont continué à dominer le jeu, se créant plusieurs occasions dangereuses avant la pause (1-0 à la mi-temps).
Au retour des vestiaires, Madagascar a doublé la mise à la 73e minute. Le jeune El Hadary, déjà élu joueur du mois en championnat, a concrétisé un centre millimétré de Rado, défenseur de l’AS Fanalamanga. Les Comores, réduits à dix après l’expulsion de leur gardien Ben Boina dans le temps additionnel pour une main en dehors de la surface, n’ont pu que sauver l’honneur à la 80e minute grâce à Said Rafiki, bien servi par Belanjoud Youssouf.
Avec ce succès, Madagascar conforte sa deuxième place du groupe avec 19 points, derrière le Ghana, leader incontesté après sa large victoire (5-0) contre la Centrafrique. Les Comores, qui tiennent la troisième place avec 15 points, et le Mali, quatrième avec 13 points, sont désormais hors course. Quelle que soit l’issue de la dernière journée, les Barea sont mathématiquement qualifiés pour les play-offs, un premier historique à ce stade de la compétition.
Un parcours qui force le respect. Les hommes de Corentin Martins réalisent un parcours exemplaire, meilleur que certains leaders de groupes prestigieux comme l’Egypte à la tête du groupe A (17 points), le Sénégal meneur dans le groupe B (18 points) ou encore le Bénin à la tête du groupe C avec 14 points. A égalité avec l’Algérie (19 points), Madagascar confirme son statut de révélation de ces éliminatoires.
Prochain défi : le Mali à Bamako
Les Barea clôtureront cette phase de groupes dimanche 12 octobre prochain au stade du 26 Mars à Bamako face au Mali. Une rencontre qui permettra de préparer sereinement les play-offs.
Madagascar continue de rêver les yeux ouverts. Entre solidarité, discipline et réalisme, les Barea prouvent qu’ils ont désormais leur place parmi les grandes nations du football africain.
Elias Fanomezantsoa