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Un étudiant malagasy bientôt sur la scène scientifique internationale. Fetratiana Rakotomanga, étudiant en Master de la mention « Ecologie et Gestion de l’environnement » à l’université d’Antananarivo, a été sélectionné pour présenter ses travaux de recherche lors de la prestigieuse « Student Conference on Conservation Science » (SCCS 2026). Sa présentation se tiendra à l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, du 31 mars au 2 avril 2026.

 

Fetratiana présentera à cette occasion les résultats de ses recherches concernant la restauration des écosystèmes. « L’effet du couvert végétal au sol sur le recrutement des arbres, ainsi que la régénération naturelle dans les paysages post-agricoles et les forêts naturelles », tels seront les thèmes abordés. Les résultats mettront en lumière le double rôle joué par ce couvert. Il peut faciliter l’émergence des jeunes plants, mais aussi la limiter, selon les conditions locales. Fetratiana donnera ainsi des recommandations en matière de restauration écologique qui en découlent, utiles aussi bien pour des initiatives passives qu’actives.

 

Pour cet étudiant, participer à cet événement constitue une étape déterminante dans son parcours. « Ce sera ma première conférence scientifique internationale. Je suis fier de pouvoir partager les efforts et les défis de Madagascar en matière de restauration devant un public venu du monde entier », a-t-il confié.

 

Au-delà de la présentation de ses travaux, cette conférence est une grande opportunité pour les jeunes chercheurs en quête de collaboration. C’est aussi une occasion de rencontrer des experts de renommée internationale et de renforcer les perspectives de carrière dans le domaine de la conservation.

 

La participation à cette conférence nécessite cependant un budget de 3.000 euros, incluant le transport international, le visa, l’hébergement et le frais de conférence. Par conséquent, Fetraniaina Rakotomanga s’active actuellement pour réunir les fonds nécessaires et représenter  Madagascar dans cette vitrine mondiale de la conservation.

 

Anatra R.

Animatrice radio et journaliste depuis une dizaine d’années, Ihony Rasolomalala a récemment fondé et préside l’Alliance des femmes handicapées de Madagascar (ALFHAM). En cette Journée mondiale des personnes en situation de handicap, célébrée chaque 3 décembre, cette mère de deux enfants nous raconte son choix d’être ligaturée. Il s’agit d’une décision mûrie, personnelle et étroitement liée à son handicap.

 

Des grossesses éprouvantes

Ihony a dû faire face à des difficultés physiques lourdes durant ses 2 grossesses. « La première fois, j’ai dû demander des semaines de disponibilité à six mois de grossesse. Je travaillais à l’époque dans un quotidien national en tant que journaliste. Ce métier inclut de nombreux déplacements et descentes sur terrain. A un moment, je ne pouvais plus suivre », explique-t-elle. Elle a vécu les mêmes difficultés durant sa deuxième grossesse, raison pour laquelle son gynécologue lui a conseillé une ligature.

« Je suis plus ou moins autonome au quotidien. Mais quand j’étais enceinte, je devais marcher avec des béquilles puisque mon corps devenait trop lourd pour moi. Une des raisons pour laquelle j’ai accepté sans hésiter la proposition de mon gynéco de me faire ligaturer », se souvient-elle. « Cependant, on a dû convaincre mon mari, qui était réticent puisqu’il avait peur que j’en subisse des effets indésirables. Après avoir été rassuré, il a finalement accepté et m’a soutenue », ajoute notre interlocutrice. 

Pour Ihony, le choix de la ligature n’est ni un renoncement ni une contrainte. C’est une décision réfléchie, liée à son état de santé et à sa volonté de vivre pleinement sa vie de femme, de mère et de militante. Aujourd’hui, elle dit vivre avec plus de sérénité et d’épanouissement, sans inquiétude de tomber enceinte. 

 

Un long chemin vers l’acceptation

Ce choix intime d’Ihony s’inscrit dans un parcours plus large qu’est l’acceptation de son handicap. Elle a pendant longtemps avancé sans faire de bruit. « On m’a déjà proposé de faire mon portrait en tant que femme handicapée, mère de famille et journaliste, mais j’ai toujours refusé », raconte-t-elle. Ce refus d’être mise en avant a commencé à son adolescence, pendant laquelle elle a décliné l’invitation d’intégrer une association de personnes en situation de handicap (PSH). Les doutes se sont intensifiés après sa contamination au Covid-19 en 2021. Paralysée, clouée au lit pendant plusieurs semaines et confrontée à la douleur des nerfs sciatiques, elle a traversé une crise existentielle. « Je me suis posé beaucoup de questions sur ma raison d’être. Je me suis dite qu’il y a sûrement des missions que je dois accomplir », confie la jeune femme leader. C’est cette introspection qui l’amène à s’engager davantage dans l’humanitaire, en tant que bénévole, et dans la vie associative. Au fil de ses émissions radio, elle a rencontré des femmes engagées, des actrices du changement, qui l’encouragent. L’idée d’une association dédiée aux femmes handicapées naît, puis se concrétise et l’ALFHAM a récemment été créée.

« Je peux enfin dire que je suis bien dans ma peau », affirme-t-elle. Son parcours, marqué par les épreuves et le travail sur soi, fait d’elle l’une de ces voix rares qui parlent sans détour de la maternité, du handicap et du droit de choisir.

P.R.

 

La campagne nationale de l’eau et de l’électricité de Madagascar (JIRAMA) fait face à de nombreuses fraudes, à la fois internes et externes. Certains salariés profitent de leur position pour détourner les paiements des clients. Une mère de famille, souhaitant rester anonyme, explique : « Chez nous, un employé de la JIRAMA fournit l’électricité à plusieurs foyers. Les habitants ne paient pas leurs factures à l’entreprise, mais à lui ». Une autre personne raconte : « Une de notre voisine utilise plusieurs machines à coudre et consomme beaucoup d’électricité. Elle ne paie pas ses factures à la JIRAMA mais chez un employé. Il y a des manipulations sur le compteur. Lorsque l’entreprise a fait une inspection à domicile, ils ont affirmé que nous, la communauté, avions porté plainte, alors que nous n’avions rien fait. Selon les experts, ce type d’abus est l’une des causes des délestages dans le pays. Pour y remédier, la société a renforcé la lutte contre le vol et les fraudes. En effet, un de ses collaborateurs à Fianarantsoa a été pris en flagrant délit de détournement de fonds. « Lors d’un audit, il a été constaté qu’une partie des sommes versées par les clients n’était pas arrivée ou avait été versée en retard sur le compte de l’entreprise. Les preuves recueillies ont permis de porter l’affaire devant la Justice », selon le communiqué officiel.

 

Mesures

Le Pôle anti-corruption (PAC) de Fianarantsoa a rendu son verdict. Le collaborateur a été condamné à cinq ans de travaux forcés et à une amende de 40 millions d’ariary. Une somme d’environ 28,8 millions d’ariary a été confisquée sur ses biens et son compte bancaire. Le jugement ordonne également l’affichage de la décision à la Commune de Manandriana et le paiement de 30 millions d’ariary à la JIRAMA au titre de dommages et intérêts. La compagnie rappelle qu’elle ne tolérera aucune fraude. « Ces infractions causent d’énormes pertes et affectent la qualité du service pour tous les clients », a ajouté la source. L’entreprise encourage l’usage des modes de paiement numériques. Les virements bancaires et le mobile money, comme MVola, Orange Money ou Airtel Money, permettent d’éviter les longues files d’attente et réduisent les risques de fraudes. Selon un responsable au sein de l’entreprise, « en adoptant ces méthodes, les clients assurent un paiement sécurisé et direct ». La société appelle chacun à respecter les procédures officielles et à signaler toute irrégularité. 

Carinah Mamilalaina

Sahy Ratianarinaivo, un ténor malagasy en pleine ascension, se voit attribuer le rôle-titre dans la production de « Robinson Crusoé » au Théâtre des Champs-Elysées, situé à Paris (France), programmée du 3 au 14 décembre dans le cadre de la séquence « Fééries Montaigne ». Ce rôle-titre   a été initialement prévu pour être interprété par Lawrence Brownlee, mais le célèbre ténor américain a dû renoncer pour des « raisons personnelles » afin de rejoindre une nouvelle production des « Puritains » au Metropolitan Opera de New York (Etats-Unis).

Face à ce désistement, la direction du théâtre a placé sa confiance en Sahy Ratia, un jeune artiste dont le nom commence à résonner dans l'univers de l'opéra français. Agé de 34 ans, Ratia s’impose comme l’une des plus belles promesses de la scène lyrique française. Né à Madagascar, il a découvert par hasard sa vocation à l’âge de 18 ans lors de master classes dirigées par Pierre Catala. Passionné à l’origine par le rock et membre d’une chorale dirigée par son père, Sahy Ratia a été surpris par ses capacités vocales dévoilées lors de ces ateliers. Cet éveil l’a conduit à envisager une carrière dans l’opéra. A 20 ans, il quitte la Grande île pour Paris, où il étudie d’abord au conservatoire du 16ème Arrondissement de Paris avant d’intégrer le Conservatoire national supérieur de musique. Son talent, combiné à son engagement, lui ont permis de t se démarquer rapidement. 

Son ascension se poursuit avec des prestations remarquées, notamment dans « Giuditta » à l’Opéra national du Rhin (Allemagne) en mai dernier, où il a brillamment démontré un équilibre entre énergie et sensibilité. Ratia se distingue particulièrement dans le répertoire français et l’opéra-comique- un genre d'opéra où les scènes chantées alternent avec des dialogues parlés -dont il explore toute la richesse dramatique et musicale pour y exprimer son talent d’acteur lyrique. Sa voix, puissante et pleine de nuances, promet d’insuffler une nouvelle vitalité à cette œuvre rare d’Offenbach, rarement jouée sur scène. 

Ce remplacement inattendu représente pour Sahy Ratia une occasion précieuse de se produire sur une grande scène et de confirmer son statut croissant d’étoile montante. Son parcours, marqué par une découverte tardive mais passionnée du chant lyrique et par une détermination sans relâche, met en lumière le potentiel des talents malagasy, souvent méconnus dans ce milieu. Avec « Robinson Crusoé », il s’apprête à offrir une prestation emplie de sincérité et d’émotion, dans un registre qui lui est cher. Une opportunité exceptionnelle pour ce jeune ténor de marquer durablement le cœur du public parisien et même au-delà.

Si.R

La une du 2 décembre 2025

Publié le lundi, 01 décembre 2025

Clair et direct. Le Cardinal Désiré Tsarahazana n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer le comportement des chrétiens à Madagascar. « 95 voire 98% des branches de l’administration sont occupés par des responsables qui se disent chrétiennes. Pourtant, voyez encore où en sommes – nous », déplore l’Archevêque de Toamasina dans son homélie au cours d’une messe marquant le début de l’Avent, avant – hier dans la ville portuaire. Le Cardinal dénonce ainsi une sorte de « christianisme de façade ». Il appelle les chrétiens à ouvrir les yeux face à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays et appelle à une prise de responsabilité commune. Selon lui, « les chrétiens sont responsables de la situation de pauvreté qui gangrène le pays ».

Et de poursuivre que « cela ressemble davantage à du cinéma lorsque nous prions ». Il estime qu’une véritable vie de prière doit, avant tout, se traduire par de réels changements. Il ne manque pas de rappeler les principes de base du christianisme qui sont fondés sur l’entraide, l’amour et le soutien mutuel. Des principes qui, en cas d’application effective, pourront réellement conduire à un développement du pays.

Contradiction 

Le christianisme prend une place prépondérante à Madagascar. D’après les dernières statistiques publiées par le Pew research center, plus de 80% de la population malgache sont chrétiens. A cela s’ajoute la recrudescence des églises dans les quatre coins du pays. D’autre part, Madagascar se classe pourtant encore parmi les pays les plus corrompus au monde. L’indice de perception de la corruption publié par Transparency International en 2024 place le pays à la 140e place sur 180 pays. Une forte contradiction qui amène à réfléchir.

L’appel du Cardinal Désiré Tsarahazana s’adresse donc à tous les citoyens, y compris ceux qui occupent des postes à haute responsabilité à mettre en pratique les enseignements du Christianisme qui reposent sur des principes majeurs comme l’amour du prochain, le pardon, ou encore le respect de la morale et de l’éthique dans la vie. Dans la pratique, cela implique une ligne de vie guidée par différents vertus comme la foi, l’espérance et la charité. Pour le moment, le fossé entre les théories et la pratique demeure béant.

La Rédaction 

 

Actu-brèves

Publié le lundi, 01 décembre 2025

BIANCO Mahajanga renforce ses capacités opérationnelles grâce à la formation et digitalisation. Le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) réaffirme son engagement envers la professionnalisation de ses équipes et sa volonté de s'intégrer pleinement dans la dynamique nationale de digitalisation. Dans cette optique, le BIANCO de Mahajanga a lancé mercredi dernier une formation intensive de cinq jours destinée à ses investigateurs opérationnels. Soutenue par le Projet de renforcement de la gouvernance par la digitalisation (PREGODI), cette initiative vise à améliorer significativement les compétences techniques et opérationnelles des équipes. L'ouverture officielle de la formation a été présidée par le directeur général du BIANCO, Gaby Nestor Razakamanantsoa, aux côtés de Lalaotiana Francia Ravaonoro, représentante du PREGODI. Cet événement souligne l'importance stratégique accordée par l'institution au renforcement des capacités de ses antennes régionales. L'objectif principal est d'équiper les investigateurs avec des techniques d'enquête modernes pour accroître l'efficience et la qualité des investigations menées dans la lutte contre la corruption. Cette formation s'inscrit dans une démarche plus large visant à optimiser les résultats des enquêtes et répondre aux défis croissants en matière de transparence. Elle précède également l'événement "Rodorodon'ny Fanambaram-pananana" qui s’est tenu le 28 novembre 2025. Cette journée spéciale a été consacrée à la collecte des déclarations de patrimoine, à la sensibilisation des citoyens et des agents publics, ainsi qu'au recensement des personnes assujetties à Mahajanga.

 

Le projet de Loi des finances 2026 entre les mains des sénateurs. Après son adoption assortie de plusieurs amendements à l’Assemblée nationale, le projet de Loi de finances pour 2026 arrive cette semaine sur les bancs du Sénat. Les discussions s’annoncent vives, tant le texte comporte des mesures susceptibles d’impacter directement la production nationale et le pouvoir d’achat. Parmi les points les plus débattus figurent la demande d’immunité pour les agents des douanes, l’instauration d’une nouvelle taxe sur les opérateurs téléphoniques, ainsi que l’augmentation de l’imposition pour les salariés percevant plus de 4 millions d’ariary. Le projet prévoit également une taxe sur le blé et la suppression des droits de douane sur le riz importé. Ces dispositions, aux effets potentiellement significatifs sur différents secteurs économiques, seront passées au crible par les sénateurs. Le vote de ce texte déterminera les grandes orientations budgétaires et fiscales du pays pour l’année à venir.

 

Le réseau malagasy de journalistes d’investigation, Malina, a officiellement lancé « The Investigator’s Lab », une initiative ambitieuse visant à renforcer les capacités d’investigation à travers le pays. La première édition de cet événement, tenue à l’IKM Antsahavola, a débuté par la projection du documentaire percutant « CSB Valamaty », suivi d'ateliers pratiques destinés à perfectionner les compétences des journalistes malagasy. Le film a mis en lumière les défis critiques auxquels sont confrontées les populations rurales en matière d'accès aux soins de santé. Il a notamment dénoncé la situation alarmante des centres de santé communautaires (CSB) promis depuis 2018 mais dont la construction reste inachevée, laissant les habitants, et particulièrement les femmes enceintes, exposés à des risques sanitaires majeurs. Au cours d'une masterclass, Fah Andriamanarivo, rédacteur en chef de Malina, a partagé les leçons apprises lors de conférences internationales tenues à Johannesburg et Kuala Lumpur. Il a insisté sur l'importance cruciale d'intégrer les outils numériques modernes, tels que l'Open Source Intelligence (OSINT) et le journalisme de données (datajournalisme), dans les enquêtes. Ces techniques sont jugées essentielles pour aborder avec rigueur des sujets complexes comme les questions environnementales et la gouvernance publique. L'objectif de Malina est de tisser un réseau d'investigation dynamique sur l'ensemble du territoire malagasy, contribuant ainsi à une meilleure redevabilité et une information de qualité pour tous les citoyens.

 

Une opératrice en cash point a été la cible des braqueurs, juste au moment où elle se trouvait à mi-chemin menant vers son lieu de travail à Ivato, vers 7h du matin hier. Les agresseurs, au nombre de deux, selon l'employeur de la jeune femme, ont alors attaqué celle-ci par surprise tout en lui appliquant du piment sur les yeux. Affolée et aveuglée par la douleur, la victime a lâché prise, abandonnant, malgré elle, le sac qu'elle transportait sur elle et qui contenait de l'argent liquide et des téléphones appartenant à l'employeur ! Mais les cris de la jeune femme ont alors alerté les témoins à la scène.

Du coup, ces derniers se sont mobilisés, à la fois pour voler au secours de la victime mais également se lancer aux trousses des deux malfaiteurs. Quelques moments à peine après une course poursuite avec les curieux, l'un des fugitifs a été capturé vivant. Le suspect avait une solution liquide contenant du piment, mais également des ordalies. « Les gens ont failli le lyncher à mort et il n'a eu la vie sauve qu'avec l'intervention de la Police », commente le propriétaire du cash point. En réalité, ce dernier se félicite de cette mobilisation spontanée des témoins et des Forces de défense et de sécurité pour appréhender le suspect. Au moment où les policiers l'ont fouillé, le quidam, qui parle le dialecte d’une ville du Nord-ouest, avait encore une partie du butin, soit la somme d'un million ariary mais aussi du piment, enfin des ordalies sur lui. Depuis, il a été placé en garde à vue au poste de Police du Lac Iarivo à Ivato, avant qu'il soit déféré dans les prochaines heures. A noter que ce n'est pas la première fois que le propriétaire du cash point a été  victime de vol. Il y a quelques mois de cela, son domestique s'est enfui avec une importante somme, et le fugitif court toujours, depuis.

Franck R. 

 

Antananarivo - Les embouteillages s’intensifient

Publié le lundi, 01 décembre 2025

Hier, plusieurs quartiers d’Antananarivo ont connu de gros embouteillages. Ankorondrano, Marais Masay, Ankorahotra, Andraharo, Andravoahangy ainsi que d’autres zones ont été particulièrement touchées. La pluie qui sévit depuis plusieurs jours a rendu les routes difficiles à circuler. « Il nous a fallu deux heures pour aller d’Amboditsiry à Marais Masay », raconte Faniry, une mère de famille qui habite à Amboditsiry. Cette dernière explique que les routes goudronnées sont abîmées, les nids-de-poule s’agrandissent et les canaux sont bouchés par les déchets. « L’eau stagne partout et ça bloque la circulation », ajoute-t-elle. Les piétons cherchent aussi à s’abriter de la pluie, ce qui rend la circulation encore plus compliquée. « Il est très difficile de trouver un bus. Nous finissons le travail vers 16h 30 à Behoririka et devons rentrer à Analamahitsy. Les bus sont bondés, que ce soit la ligne 183 ou la 186. A Andravoahangy, si l’on choisit de marcher à pied, l’eau monte jusqu’aux genoux », raconte Mampionona, commerçante à Behoririka. Elle précise que de nombreux véhicules tombent en panne sur la route, ce qui aggrave les bouchons. 

 

Périphéries

En outre, une autre cause des embouteillages est liée à cette période, proche des fêtes de fin d’année. « Le nombre de commerçants augmente car la fête de Noël et le Nouvel an approchent. Ils vendent toutes sortes de marchandises sur les trottoirs, que ce soient des vêtements, chaussures, jouets, sapins et articles de décoration, surtout à Analakely, Behoririka et Andravoahangy. Par conséquent, les piétons sont obligés de marcher sur une bonne partie de la chaussée, ce qui ralentit la circulation des véhicules », ajoute Mampionona. Par ailleurs, un autre problème touche les périphéries. Dans certains quartiers d’Avaradrano, certaines routes deviennent impraticables. « La route d’Anjaivola commence à devenir glissante. Si la pluie continue, la boue va recouvrir complètement cette voie », explique Laza, conducteur de taxi. Certaines zones commencent à être inondées. A Laniera, l’eau commence à s’accumuler progressivement.  « Lors de la dernière grosse pluie, une partie du goudron s’était déjà détachée. Si la pluie continue, la route va se détériorer très vite », avertit Jule, habitant du quartier. 

Carinah Mamilalaina

Le VIH se propage en silence ! Les chiffres en disent long, non seulement au niveau national mais aussi dans les différentes Régions. Pour Antananarivo, le réseau Mad’Aids enregistre 25 à 30 nouveaux cas positifs par mois dans ses zones d’intervention, à savoir le premier, le 3ème et le 6ème Arrondissement. Autrement dit, ils détectent une nouvelle personne séropositive par jour, rien que dans la Capitale. Ces nouvelles personnes porteuses du VIH (PVVIH) sont moyennement âgées entre 18 et 25 ans, à en croire Etienne Razafindratiana, responsable psycho-sociale dudit réseau. D’ailleurs, la ministre de la Santé publique, Dr Monira Managna, rappelle que plus de 90.000 personnes sont porteuses du VIH à Madagascar, dont 32.000 dépistées. En d’autres termes, 58.000 personnes vivent avec le virus sans connaître leur statut sérologique, faute de dépistage, ce qui favorise les transmissions dans toute l’île. Les nouveaux cas concernent surtout les adolescents et jeunes âgés de 20 à 49 ans, selon toujours les informations recueillies.

Loin d’être une priorité

« La lutte contre le VIH/Sida demeure négligée par l’Etat, en étant loin d’être une priorité. Pourtant, les statistiques concernant les nouvelles infections sont alarmantes, notamment auprès des jeunes », avance un acteur engagé dans cette cause. Effectivement, la majorité des financements alloués dans cette lutte provient des bailleurs. Pourtant, ce financement international a connu une baisse soudaine et brutale cette année, y compris à Madagascar. Les services de prévention, de traitement et de dépistage du VIH ont ainsi été perturbés. « L’Etat devrait réviser sa priorité, y compris le financement alloué dans la lutte et la prise en charge de ce fléau qui ne cesse de gagner de l’ampleur », suggère notre source. 

En outre, davantage de personnes sont conscientes de l’importance des dépistages du VIH/SIDA pour mieux se protéger. Toutefois, les tests de dépistage se font rares ces derniers temps, d’autant plus qu’ils sont destinés seulement aux groupes vulnérables, à l’exemple des travailleuses de sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les utilisateurs de drogues injectables ou encore les femmes enceintes. Une rupture de stock risquerait d’aggraver les perturbations si des mesures ne sont pas prises dans l’immédiat...

Recueillis par P.R. 

 

 

« Surmonter les obstacles pour rendre la stratégie de lutte contre le VIH/Sida plus efficace ». Tel a été le thème choisi pour la Journée mondiale de lutte contre cette maladie au titre de cette année 2025. La célébration officielle s’est tenue hier dans l’enceinte de la Commune de Bemasoandro- Itaosy. Une occasion pour le ministère de tutelle, les partenaires techniques et financiers ainsi que plusieurs acteurs de renforcer les connaissances de la population sur le VIH/Sida. La lutte contre la honte, la peur et la stigmatisation a aussi été mise en avant. Cependant, la célébration a permis de démontrer que la propagation du virus peut être contrôlée et prévenue grâce au dépistage précoce et aux mesures de protection. « La VIH peut être bien traité, avec des soins gratuits. Une PVVIH peut mener une vie normale dès qu’elle suit correctement son traitement antirétroviral », ont sensibilisé les acteurs à cette occasion. Outre le dépistage de ce virus, d’autres services de santé gratuits ont également été offerts à la population, venue en masse sur place.

 

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Editorial

  • Logique des faits
    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

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