Publié dans Dossier

Portrait - Sax, le « Baby love » de la soul rap malagasy

Publié le dimanche, 10 septembre 2023


Retenez bien son nom : Santatra Ary Ny Aina alias Sax pour les puristes. Elle est une chanteuse de soul rap et vient de sortir son premier album cette année. Mais son parcours n'a pas été un long fleuve tranquille. Au contraire, elle se bat encore tous les jours pour faire sa place dans un milieu masculin.
Quand on croise Sax, on ne peut pas la rater. En effet, on la reconnait avec son tee shirt rouge hip-hop Bagui et son basket, ainsi que le grain de beauté au-dessus de la lèvre et une mèche de cheveux en « dreadlocks ». Elle est venue nous accueillir avec le sourire du côté d’Ampefiloha pour nous accorder une interview. A 32 ans, elle a son propre style en dehors de la scène ! Elle aime casser les codes. Mais sur une scène de hip hop, Sax se métamorphose, ce n’est pas la « Santatra » qu’on croise tous les jours, elle n’a pas froid aux yeux quand il s’agit de s’habiller sexy comme une femme digne de son rang.
La jeune femme a débuté dans le gospel depuis son jeune âge. A 12 ans, elle a déjà intégré « God's Messengers Mass Choir » ou GMMC Analamahitsy, avant de se convertir dans une  équipe évangélique  avec CIJ (Certified in Jesus) où elle faisait du rap évangélique.

Puis, elle rejoint le groupe « Viavy Soul » avec Neosoundz Production avec Thuryn Mitchell, Rado Manantsoa. Depuis, elle a dû se battre pour se faire un nom dans ce milieu historiquement masculin en intégrant le clan Real Ghetto Man avec Redmack, Kani Barbo, Goalaman,… avant de prendre une pause en 2013. Elle a décidé de consacrer un peu de temps au profit de sa famille en tant que mère de famille avant de faire son  come-back, en 2021 durant l’évènement Karafi Ankadimbahoaka.
Dans ses textes, Sax ne chante que l’amour, d’où vient son surnom de « Baby love », par ses amis intimes. En général, dans ses chansons, elle s’inspire de fait réel et des vécus de ses amis ou de ses proches où elle s’en est incarnée pour les raconter en chanson.
Et lorsqu'on lui demande ce que la musique soul représente pour elle, voici sa réponse : « Comme son nom l’indique, le soul est une musique de l’esprit. Pour moi, faire du soul c’est de trouver un moyen d’exprimer ce que je ressens. Et je le chante comme cela m’inspire sans me casser la tête ».
Et d’ajouter, « C’est une manière de m’exprimer, de raconter, de partager des émotions et des états d’esprit. C’est ce qui me fait sentir en vie et c'est un besoin vital.  Par ailleurs, l'énergie du public me nourrit et me donne des ailes. Je chante l’amour, des histoires mélancoliques et tristes comme « Memories »,  du soul et surtout du rap chanté, mais j’essaie aussi d’évoluer dans différents rythmes de musique », raconte-t-elle.
Ses mélodies ont séduit le Bro Label. Puis elle s’est lancée dans des featurings avec des rappeurs malagasy dans « iny omaly iny » avec X-tah ou encore « Omeo mic » avec Doublenn, « Tsy tafandry » avec Nosta's'cushy ou encore « Antso farany » avec ApoTose Tangala.
Si un mot pouvait résumer cette femme, ce se serait "débrouille" :"tout ce que je produisais jusque-là, je le finançais moi-même avec l’aide de mes frères dans le rap en termes d’instrument, mixages et tout ça. J'enchaînais les boulots pour mettre de l'argent de côté et pour enregistrer dans un studio. Dans ces futurs projets, Sax envisage de faire un « featuring », avec Olo Blacky - Uneff - Kwincy Kwinga - Psykopasy - Mason'Aloka - Imiangaly - Jacquis Randria - Monica Njavas selon ses dires.

Elias Fanomezantsoa

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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