Toute l’économie battue en brèche. Mais l’impact est beaucoup plus ressenti chez les petites et moyennes entreprises (PME). Celles-ci n’arrivent plus à respirer en ce moment à cause du coronavirus. « Depuis le confinement, la majorité des sociétés ont cessé leurs activités. Les grandes entreprises comme les banques ont choisi d’octroyer un congé forcé à leurs employés afin de pouvoir garantir l’emploi et payer leur salaire à la fin du mois. Cependant, le Gouvernement a prolongé le confinement alors que le droit de congé est limité à 20 jours. Il est impossible de contracter un congé payé de 30 jours. Certaines entreprises envisagent même d’établir des " crédits de congé " ou des " heures à récupérer ". Malheureusement, les PME ne peuvent pas appliquer les mêmes dispositions. Elles sont actuellement en manque de trésorerie alors que les charges fixes comme les loyers et les factures de la JIRAMA les attendent encore. D’autres essaient de s’adapter avec les services de livraison mais les difficultés se ressentent encore », explique Hery Lanto Rakotoarisoa, président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP).
Pour rappel, le ministère de l’Economie et des Finances a tenté d’apaiser la douleur des entreprises en rallongeant les échéances fiscales pour cette année. Néanmoins, il n’a jamais été question de suspension du paiement des impôts comme l’avaient espéré plusieurs sociétés. Un plan de relance économique est déjà en cours mais vu la situation actuelle, les PME ne peuvent plus attendre son lancement à la fin du mois. « Nous sommes ravis de l’initiative prise par le Gouvernement, mais le problème de trésorerie sera de plus en plus renforcé d’ici la fin du mois. Je ne suis pas sûr que les entreprises puissent s’engager sur le maintien de l’emploi, même en réaménageant les échéances fiscales », martèle Rivo Rakotondrasanjy, président de l’Alliance pour l’industrialisation durable à Madagascar.
La reprise à la fin du confinement sera également un grand problème. « Même si les entreprises continuent de fonctionner », le pouvoir d’achat des ménages va s’effriter encore plus », déclare le président de l’Alliance pour l’industrialisation durable à Madagascar. Un souci souvent évoqué dans le baromètre de l’industrialisation.
Solange Heriniaina