« Au cours de la période comprise entre 1993 et 2018, la population de Madagascar a connu une croissance annuelle moyenne de 3,01 %, soit une augmentation annuelle d'environ 368 123 personnes. Le taux de croissance de la population est particulièrement élevé dans deux ex-Provinces, notamment à Toliary (3,5%) et Mahajanga (3,4%). A ce rythme, Madagascar verrait sa population doubler d'ici les 23 prochaines années », a expliqué Isaora Zefania Romolahy, directeur général de l'Institut national de la Statistique (INSTAT), hier, dans les locaux du ministère des Affaires Etrangères à Anosy, lors de l'atelier de dissémination officielle des résultats définitifs du RGPH-3.
Vu cette évolution, certaines ex-Provinces ont vu doubler le nombre de leur population plus rapidement que les autres, en particulier à Toliara où la population a augmenté de 100 % en 20 ans seulement. Toutefois, cette évolution prend plus de temps à Toamasina, où le temps de doublement de la population est de 26 ans.
Avec ce nombre d'habitants, Madagascar est le second pays le plus peuplé en Afrique australe, devant le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe mais après l'Afrique du Sud qui compte près de 58 millions d'habitants.
Dans les détails, la population de Madagascar se compose d'un peu plus de femmes que d'hommes, et ce, quel que soit leur lieu de résidence. Le nombre total de femmes est ainsi de 13 015 251 contre 12 658 945 d'hommes. De plus, ces habitants sont inégalement répartis sur le territoire national. « Il faut savoir que la population malagasy est essentiellement rurale, soit 20 731 294 habitants ou près de 80,7 %. Un peu plus de la moitié des habitants, soit 52 %, se concentrent sur les Hautes terres centrales, à savoir 14,1 % à Analamanga, 8,1 % à Vakinankaratra et 5,6 % à Haute-Matsiatra, ainsi que dans quelques zones littorales, notamment Atsimo-Andrefana (7 %), Sofia (5,9 %), Atsinanana (5,8 %) et Vatovavy-Fitovinany (5,6 %) », détaille l'INSTAT.
En tout cas, ces résultats vont particulièrement servir de base. « Au cours des dernières années, nous avons toujours utilisé des valeurs relatives. Mais aujourd'hui, une base de données fiable est désormais à la disposition des forces économiques, sociales et politiques pour une meilleure prise de décision », soutient Ntsay Christian, Premier ministre. Avec des domaines d'enquête élargis, les résultats du RGPH-3 vont en effet servir autant pour le secteur privé que le secteur public.
Rova Randria