Préservation de la population malagasy. Depuis le mois de janvier dernier, la nouvelle grille tarifaire de la JIRAMA n’a pas cessé de faire des siennes, tant au niveau des abonnés de la compagnie d’eau et d’électricité qu’au niveau des autorités publiques et des partenaires techniques et financiers. Face aux différents rebondissements, le ministre de l’Economie et des Finances (MEF), Richard Randriamandrato, s’est voulu rassurant, surtout en ce qui concerne les relations actuelles avec la Banque mondiale, hier, lors d’une rencontre avec la presse. « Ce n’est pas la première fois que des situations de ce genre se présentent. Nous pouvons avoir des sujets de discorde. Mais cela ne nous empêche en aucun cas de collaborer. Le manque d’échange d’informations et de notes entre la JIRAMA et la Banque mondiale a été la principale source de dilemme, notamment concernant les décisions prises au niveau du Gouvernement. Nous y avons remédié. Des séances de discussion ont été organisées pour ce faire. Ainsi, il a été expliqué que l’application de la nouvelle grille tarifaire est juste reportée et non suspendue de manière définitive. Cette période post-Covid n’est pas un moment opportun pour cela, vu que la grande majorité des ménages malagasy rencontrent aujourd’hui de grandes difficultés financières », a-t-il expliqué. Cette bonne relation avec l’institution financière, d’après les informations diffusées par le MEF, se reflète par la préparation d’ores et déjà d’un nouveau programme de financement : le Programme contre-résultats (« P for R »).
La semaine dernière, une lettre de l’Institution de Breton Woods adressée au ministère de l’Economie et des Finances a remis en cause la correction des factures exorbitantes réalisée par la JIRAMA, suite aux directives du Conseil des ministres du 20 janvier dernier. En se basant sur les analyses sommaires de ses experts, la Banque mondiale estime notamment que la mise en œuvre de ces ajustements temporaires par la Direction générale de cette société d’Etat « mènera à des pertes de revenus très conséquentes, tout à fait incompatibles avec les objectifs de son aide budgétaire ». Elle a ainsi demandé à la JIRAMA de lui fournir une analyse détaillée de la situation afin de lui permettre d’évaluer si ces actions correctives empièteraient sur l’accord de financement établi en juillet 2020. La Banque mondiale est allée jusqu’à remettre en cause le financement en question. En tout cas, d’après les propos du ministre, tout est réglé en bonne et due forme. L’évolution de la situation est quand même à suivre de près.
Rova Randria