Publié dans Economie

JIRAMA-Banque mondiale - Le report de l'application d'Optima toujours remis en cause

Publié le mercredi, 03 mars 2021

La Banque Mondiale n'est toujours pas convaincue, malgré les explications apportées par les autorités malagasy. Et la preuve, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, Madagascar, Maurice et le Mozambique, Idah Z. Pswarayi- Riddihough, a écrit sur l'accès à l'électricité dans la Grande île et les réformes soutenues par cette institution dans ce secteur. Une énième lettre insistant sur l'importance de l'application de la nouvelle grille tarifaire de la JIRAMA : Optima.

Dans sa lettre, elle aborde en effet les pertes de la JIRAMA au cours des dix dernières années, tout en introduisant subtilement Optima comme la solution incontournable pour espérer un redressement de la compagnie d'eau et d'électricité et une vulgarisation de l'accès à l'électricité. « Depuis 2009, la JIRAMA a accumulé un déficit opérationnel d'environ 3 700 milliards d'ariary, soit un milliard de dollars ! C'est la somme du déficit créé par le maintien d'une politique tarifaire inefficace et non ciblée du secteur électrique malagasy pendant plus de dix ans. Imaginez combien de nouveaux clients auraient pu être connectés au réseau pour cette somme ! », a-t-elle soutenu dans sa correspondance, avant d'ajouter : « Ceci permettra à la JIRAMA non seulement de payer ses fournisseurs sans le soutien du Gouvernement, mais aussi de pouvoir investir à terme dans l'amélioration de la qualité et de la fiabilité de ses services et de connecter des centaines de milliers de ménages vulnérables qui restent encore exclus de l'accès au réseau ». Et si l'Etat ne cède pas à cette lettre, l'institution financière reviendra encore à la charge comme l'a annoncé sa directrice des opérations : « Dans mon prochain blog, je partagerai avec vous quelques chiffres qui vous montreront comment les nouveaux tarifs, s'ils sont appliqués et mis en œuvre, rétabliront une équité sociale ».

Pourtant, il faut noter que les autorités malagasy ne refusent aucunement l'application d'Optima. « L'application de la nouvelle grille tarifaire est juste reportée et non suspendue de manière définitive. Cette période post-Covid n'est pas un moment opportun pour cela, sachant que la grande majorité des ménages malagasy rencontrent aujourd'hui de grandes difficultés financières », a défendu Richard Randriamandrato, ministre de l'Economie et des Finances, le 23 février dernier devant la presse. Dans ce sens, les ménages vulnérables ne seront pas les seuls à être préservés. Plusieurs entreprises, notamment les établissements hôteliers, reprennent tout juste leurs activités, et ce ne serait donc pas juste de les taxer tout de suite avec des factures exorbitantes d'eau et d'électricité.

« Il est vrai que nous avons signé des contrats, et nous devons respecter les conditions imposées par le contrat. Mais avec cette crise, nous ne sommes pas les seuls à ne pas être en mesure de respecter nos engagements. L'Europe et les Etats-Unis font face au même dilemme. A situation exceptionnelle donc, mesures exceptionnelles. Madagascar ne fait pas exception. C'est pourquoi, l'Etat doit insister sur le report de l'application de cette nouvelle tarification dans les négociations car la hausse des factures de la JIRAMA pourrait mener à un trouble social, voire une crise politique », renchérit Faly Ramakavelo, un économiste.

Toutefois, en contrepartie de ce report, « L'Etat devrait proposer des garanties à la Banque mondiale », conseille cet économiste. Pour réduire au maximum ses pertes, la compagnie d'eau et d'électricité pourrait alors renforcer les actions de recouvrement, mais aussi sa lutte contre les branchements illicites. Mais il reste à savoir si ces engagements suffiront pour convaincre l'Institution de Breton Woods.

La Rédaction

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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