Environ 40 acteurs du secteur et parties prenantes sont venus consulter les responsables du ministère le premier jour de l'échange. Après discussions, il a été décidé et convenu par tous qu'un « comité restreint », composé de 8 représentants des entrepreneurs, va discuter des prochaines étapes avec les responsables du ministère. A l’occasion, les opérateurs et le ministère ont convenu que le prix minimum utilisé en 2001 n'est plus pertinent en raison de l'absence de réforme, même au cours de ces 20 années. Afin de faciliter l'utilisation de ce projet de plafond de prix minimum pour l'exportation des ressources minérales, les interlocuteurs se sont mis d’accord que le dollar sera utilisé à cet effet.
Attractivité en berne
Par ailleurs, ce projet de revalorisation de la valeur marchande des pierres à l’exportation rentre dans le cadre de la politique d’assainissement du secteur dans lequel les opérateurs peinent toujours à exercer leur commerce au niveau international à cause de la difficulté d’obtention de permis d’exportation. En effet, seulement 26 permis miniers sont à jour et réguliers sur plus de 5.000 permis sur tout le territoire de Madagascar, a indiqué un opérateur minier local dernièrement. Cet opérateur a soulevé les problématiques rencontrées par les opérateurs miniers de Madagascar ainsi que les dangers socio-économiques engendrés par le retard de décision au niveau de l'administration minière au sein du pays. En effet, l’industrie minière ne doit pas être un secteur négligé par le Gouvernement alors que le pays doit redoubler d’efforts pour relancer son économie. Selon un rapport de la Banque mondiale, l’industrie minière représentait, en 2013, 9% de l’emploi industriel, sans compter les nombreux emplois de l’exploitation à petite échelle et artisanale. Elle a attiré des Investissements directs étrangers (IDE) record pour le développement des mines à une époque. Mais cette attractivité est présentement en berne. Aucun grand projet n’est entré en opération ces dernières années. Et les IDE, dont le secteur minier est la première source, ont chuté : 227 millions de dollars en 2019 contre 808 millions en 2010. Les principales raisons de cette situation sont connues. Et ce, avec le manque d’accès au financement des producteurs qui exploitent majoritairement les pierres précieuses et semi-précieuses. Quant aux futurs grands projets miniers, ils pâtissent à cause de l’instabilité du climat des affaires et de la non-application du cadre légal.