« Ces réformes étaient nécessaires, mais elles ont été imposées sans tenir compte des réalités du terrain », confie une source proche du ministère de l’Economie. Plusieurs observateurs estiment qu’un rééquilibrage est indispensable pour éviter des tensions sociales, dans un contexte où la cohésion nationale reste fragile. Des progrès ont néanmoins été enregistrés dans le cadre des programmes de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), notamment la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant, la réforme au sein de la JIRAMA, ou encore la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption pour 2025 à 2030.
Ajustement
Cependant, la question d’un ajustement du partenariat avec le FMI se pose désormais avec insistance. Un économiste local souligne que « la politique budgétaire reste sous pression et les ménages n’en perçoivent pas les bénéfices directs ». Le FMI, de son côté, reconnaît les efforts du pays et a récemment validé un décaissement de plus de 100 millions de dollars, saluant la bonne tenue des critères de performance pour l’année 2024. Mais au-delà des chiffres, les priorités sociales demeurent au cœur du débat. Des voix au sein de la société civile appellent à une nouvelle approche qui conjugue les exigences des bailleurs et les besoins de la population, afin de rendre les réformes plus inclusives. « Il ne s’agit pas de rejeter les partenaires, mais de redéfinir les règles du jeu pour qu’elles servent d’abord les citoyens », confie une autre source issue d’un organisme indépendant. Entre rigueur financière et impératifs sociaux, Madagascar cherche désormais un nouvel équilibre.