Publié dans Editorial

Spectre de la division

Publié le dimanche, 14 juin 2020

L'ombre du tribalisme ou du régionalisme plane de nouveau. Le démon se tapit quelque part, tel un vieux renard rusé qui donne l'impression de sommeiller, en réalité, il garde l'œil gauche à demi-ouvert prêt à bondir au moment opportun. La période de crise est l'occasion idéale pour sévir. Quand les dirigeants politiques, plongés dans la fournaise, ont la tête ailleurs, quand tout le monde se démène pour contourner la crise sanitaire et quand une frange de la population d'une région quelconque se sent lésée ou oubliée, le spectre de la division réapparait. Il profite d'un moment de relâchement, une brèche, pour s'y engouffrer.

 

En effet, la gestion sévère de l'état d'urgence sanitaire dû à la pandémie de Covid-19 crée des vagues de protestation et de frustration. Des remous inévitables en pareille circonstance mais les « démolisseurs » du régime en profitent pour jeter de l'huile. A un certain moment où le Gouvernement semble donner l'impression d'être débordé, des politiciens mal barrés mettent à profit l'embrouillamini passager pour semer le trouble.

Dès le début de l'époque coloniale, les Vazaha ont toujours cherché de quoi fragiliser l'unité déjà précaire du pays. Le gouverneur général Joseph Gallieni, selon le funeste et triste principe « diviser pour régner », exploitait à fond le vieux clivage tribal sur la base desrégions géographiques, les hautes terres centrales et les côtes. Les Merina ou Ambaniandro vivent originalement sur les Hauts plateaux du centre tandis que les côtiers ou Tanindrana se répartissent sur le reste du pays. La royauté Merina tentait à même par force à partir d'Antananarivo d'unifier l'île, et ce en vertu de la vision d'Andrianampoinimerina « Ny ranomasina no valam-parihiko », la royauté Merina à partir d'Antananarivo tentait d'unir le pays. Une tentative qui n'allait pas sans créer des hostilités. Les expéditions de Radama déclenchèrent ainsi des vagues d'indignation chez les autres royaumes « envahis » dont les séquelles restent encore vives jusqu'à nos jours. Les invasions des Français en 1896 ayant fait table rase sur la royauté Hova semblaient apaiser la tension mais les hostilités demeurent que les colons en profitaient savamment. Quand la France préparait la « relève » au moment de « lâcher » la Grande île, elle misait à fond sur ce clivage.

De la Première République jusqu'à nos jours, le tribalisme/régionalisme s'érige toujours en cheval de bataille des politiciens peu crédibles de certaines régions de la Grande île et s'amusent à jouer avec le diable au nom, parait-il, de la « cause côtière ».

Apparemment, certaines défaillances dans la gestion de l'état d'urgence sanitaire notamment en ce qui concerne les mesures d'accompagnement (« Tsinjo Aina » ou autres) à travers le pays qui porte préjudice sur certains intérêts particuliers fut à l'origine du problème. A cela s'ajoutent les faux débats sur le Kianja Masoandro où des prétendus « Andriana » ou « Andriandehiben'Imerina » montent en délire au créneau et qui rappellent pour certains la domination de la royauté Merina.

Le spectre de la division nous guette en permanence. Que chaque citoyen assume ses responsabilités, prenne garde et fasse attention de ses actes de telle sorte que l'unité nationale, ce bien sacré légué par nos anciens, puisse être conservée intacte à jamais, en particulier en cette période difficile.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Souci national
    L’équipe nationale de football, les Barea, touche le fond. Soit ! Un fait, une réalité que personne ne contredit point. Pas besoin d’une longue démonstration par A + B pour le constater. Il suffit de voir, d’écouter et de lire pour s’en rendre compte. Situation catastrophique qui défraie la chronique. En fait, notre Onze national devient un problème national, une honte nationale. Bref, un souci national que même les moins fervents au ballon rond en parlent.Le dernier match des Barea contre nos voisins les Cœlacanthes au cours duquel l’équipe nationale concéda la plus lourde des défaites avec un à zéro balaie définitivement nos espoirs. Un échec qui confirme le classement de la CAF comme quoi Madagasikara se trouve derrière les Comores. La « Grande terre », le dernier de la classe, est l’ombre d’elle-même !Le sport, la grande fenêtre qui ouvre un pays vers le monde extérieur, un tremplin qui…

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