Ce fut au tour du Premier ministre, chef du Gouvernement Ntsay Christian, de monter au créneau pour apporter les précisions nécessaires relatives aux nouvelles dispositions de l'état d'urgence sanitaire pour les quinze jours à venir, à compter du lundi 27 juillet 2020. Une intervention qui indiscutablement a fait l'audimat. Il savait pertinemment qu'on l'attendait au tournant sur certains sujets brûlants. Ntsay Christian survolait avec une certaine subtilité les questions pièges.
La transparence, une thématique avec laquelle quelques organisations de la Société civile en tandem avec des têtes brulées de l'opposition se font une « idée fixe ». On réclame à cor et à cri, avec acharnement, les détails de l'utilisation des mesures d'accompagnement financières accordées par les partenaires techniques et financiers dans la lutte contre la pandémie de coronavirus. Le PM a balayé d'un seul revers la suspicion de détournements par l'exposé d'une gestion saine des dépenses. Les donateurs sont constamment informés, point par point, par des rapports de comptes réguliers émanant du Gouvernement.
L'opinion fut attentive à propos des mesures prises par le Gouvernement concernant les retombées négatives des consignes contre le coronavirus sur l'économie nationale. Ntsay Christian a été clair que jusqu'alors on parvient encore à maîtriser les effets délétères de la pandémie. Le Gouvernement, pour anticiper les problèmes, a déjà mis en place le « Plan multisectoriel d'urgence » dont la finalité consiste à épargner les secteurs d'activités économiques. L'exemple du Tourisme a été évoqué. Ce secteur-clé comme tant d'autres bénéficie des allègements concrets sur le plan fiscal. Entre autres, l'arrêt du contrôle fiscal. Mais, le PM ne manquait d'inciter la fibre patriotique de chacun en ce sens que tout le monde veuille bien contribuer de sa part de brique pour reconstruire le pays.
La controverse « Lettre d'Ahmad Ahmad » n'a pas été omise du plateau. Le chef du Gouvernement, en tant chef d'orchestre, a mis les points sur les « i ». Un code de conduite régit tous les membres de l'Exécutif. Une discipline de groupe que chaque ministre se doit de respecter à la lettre et cela sans aucune considération d'ethnie ni de région d'origine. Tout le monde sur le même pied d'égalité.
A la question sur les mesures prises par le Gouvernement français sur l'inclusion de Madagasikara dans la « liste rouge » des pays à risque nécessitant des dispositions particulières à l'entrée de son territoire, le Premier ministre répondit avec une certaine aisance suffisamment dosée de diplomatie. Madagasikara est un pays souverain qui respecte la souveraineté des autres.
Une note spéciale mérite une attention particulière. Durant toute son intervention, le PM s'est gardé de recourir à l'usage des termes « vazaha ». Tout se déroulait, en intégralité, en malagasy pur. On avait pu entendre même de nouvelle terminologie comme « lalan-tsaina » pour exprimer l'idée de « principe » ou « concept ».
Au final, ce fut une prestation réussie !
Ndrianaivo