Publié dans Editorial

Cette inflation !!!

Publié le mercredi, 09 septembre 2020

Les prix sur les étals sont hors de portée. Au marché, la mère de famille peine à remplir le quart de son panier.  La fébrile bourse de la grande majorité des malagasy supporte mal le poids de l'inflation qui tend à s'alourdir au fil du temps. Les prix des produits de nécessité quotidienne, genre PPN, ne cessent de grimper. Les tomates, les fruits et légumes (oignons, carottes, salades, etc.), les brèdes et autres menues recettes du bas peuple échappent totalement des possibilités du pouvoir d'achat des gens. Sans omettre de signaler le coût exorbitant des loyers auquel sont confrontés les nouveaux pauvres de la classe moyenne. Evidemment, les dirigeants de l'Etat font le meilleur d'eux-mêmes de ce qu'ils peuvent faire selon la disponibilité de l'Etat. Les « Tosika Fameno » ou autres initiatives louables arrivent toujours à point nommé. Cependant, il faut reconnaître que ce sont des actes ponctuels, les tenants du pouvoir public vont devoir trouver les voies et les moyens pour maîtriser de façon permanente cette inflation qui tue à petit feu le bas peuple.

 

Les regards se tournaient, plus d'une fois, à Anosikely, vers le ministère de l'Industrie et de la Consommation (MIC), mais en vain. Il semble que les responsables étatiques en charge des besoins directs de la population n'entendent rien ou ne voudraient rien entendre. Le peuple souffre et se demande jusqu'à quand et jusqu'où va-t-on endurer ce calvaire sinon cet enfer ?

Les descentes sporadiques des agents du MIC, se limitant presque uniquement au grand marché d'Anosibe ou dans les Bazar-Be de Mahajanga, d'Antsiranana, de Toliary, de Toamasina ou ailleurs, ne suffisent pas évidemment à cerner le problème. Antananarivo la Capitale, la ville-phare du pays qui fait et défait tous les régimes, semble être le dernier souci du MIC. Mouvements associatifs défendant les intérêts des consommateurs, organes de presse, simples citoyens ont tiré depuis et à plusieurs reprises  la sonnette d'alarme mais, au final, ce ne sont que des appels dans le désert.

Les titulaires du pouvoir, de la base au sommet de l'Etat, ont grand intérêt à se méfier de cette inflation non maîtrisée, la bête noire de tous les régimes. Elle a été à l'origine de la chute de la plupart des hommes ou des femmes au pouvoir d'ici ou d'ailleurs. Des têtes couronnées, des Chefs d'Etat élus, des dictateurs les plus impitoyables en payèrent tous le prix de leur négligence sinon de leur imprudence vis-à-vis de cette inflation. L'Histoire nous enseigne que le tout puissant pouvoir tsariste tomba, en octobre 1917, à cause des prix du pain et du charbon se trouvant trop au-dessus des modestes bourses des moscovites. Un tel ou tel Gouvernement chuta à cause du prix du carburant hors d'atteinte du pouvoir d'achat des consommateurs. Et à Madagasikara, plus d'un régime ont sauté à cause du prix du riz ou du manioc non maîtrisé. Le Président Rajoelina n'a de cesse de répéter qu'il faut veiller au besoin de la population. Mais, il semble que, lui aussi, il crie dans le désert.

Mesdames et Messieurs les grands maîtres du pouvoir, prenez garde de cette inflation qui rampe en douceur sur la pente raide de la muraille mais dont la force de frappe n'a rien à envier à celle de la pandémie de la Covid-19.

Ndrianaivo

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  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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