Publié dans Editorial

Jeu périlleux !

Publié le mercredi, 23 septembre 2020

De l'incendie un peu partout. Au figuré comme au propre, l'édifice prend feu. Certes, on n'est pas encore au stade d'un incendie déclaré à 100%, calciné ou carbonisé, mais le feu avance. Et nous semblons nous préoccuper ailleurs, des foyers de feu détruisent nombre de bâtiments  administratifs ou appartenant à des particuliers. Evidemment, nos princes au pouvoir ont d'autres chats à fouetter surtout en cette période difficile plombée par l'état d'urgence sanitaire. Néanmoins, il faut se rendre à l'évidence. L'ancien président français Jacques Chirac commençait son discours à Johannesburg le 2 septembre 2002 lors du Quatrième Sommet de la Terre, par cette historique phrase devenue célèbre depuis « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».

 

C'en est trop ! Ces derniers temps, il n'y a pratiquement pas un jour sans que les médias évoquent des cas d'incendie parfois graves et dévastateurs. Lesquels feux trop fréquents se doivent d'interpeller les différents responsables. Etant vu le nombre élevé dépassant l'entendement de ces incendies, il nous échappe la possibilité d'afficher la liste exhaustive. Les contraintes du temps et de l'espace nous obligent à nous contenter sur quelques cas révélateurs.

Pas plus tard qu'avant hier, le feu ravagea quinze maisons d'habitation à Mangarano (Toamasina-ville). Il a fallu de peu pour que la station-service à proximité ne s'explose. Le week-end dernier, le bloc de l'Amicale des étudiants d'Ankatso II partait en fumée. Presque au même moment, le feu dévorait les 112 logements des étudiants de Toliary. A Bebandro Ambalananirana (Tsiroanomandidy), des feux de brousse intentionnels dévastèrent entièrement l'école communautaire. A Manjakandriana, l'école catholique « Notre Dame de Lourdes » totalement ravagée par le feu. En avançant à reculons, le grand et historique immeuble de l'Office national de l'environnement (ONE), à Antaninarenina, a été calciné par un terrible incendie. A Ampasika (67 Ha), le feu réduit en cendres une centaine de cases d'habitations de petites gens. Et si on remonte encore dans le temps, l'incendie du Palais de la Reine en 1995 reste encore bloqué en travers de la gorge. Tous ces incendies criminels demeurent non-élucidés. Les zones protégées n'en sont pas épargnées. Des écosystèmes,  richesses naturelles endémiques du pays, sont menacés de disparition. Et continue à jouer avec le feu. On trame, sous la trappe, des incendies criminels. Certains y trouvent leur compte.

Au figuré, des acteurs politiques, pleinement conscients de la gravité du contexte qui prévaut, jouent périlleusement avec le feu. Certains voyant leur avenir politique bouché, d'autres craignant la traversée du désert durer, jettent de l'huile sur des points chauds couvant le feu. D'autres encore, n'ayant aucune chance de sortir gagnants au prochain scrutin, télescopent le processus électoral. En somme, de minables hommes et femmes politiques revendiquant le statut d'opposants bombardent les préparatifs des sénatoriales du 11 décembre 2020. Les arguments fallacieux, des balles « à blanc » qui n'émeuvent point les tenants du pouvoir, la cible privilégiée, tournent autour du pot et amusent aigrement le public. Tel un chanteur de variété qui bégaie, les politicards se rendent ridicules de leur propre prestation. Tout le monde se doit de prendre au sérieux les enjeux pour la relance du pays.

Quand on s'aventure à jouer avec le feu, on se livre à un jeu périlleux précipitant le pays dans le ravin de l'incertitude.

Ndrianaivo

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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