L'atmosphère conflictuelle règne à l'Hôtel de Ville. D'une part, l'ambiance à l'intérieur du Conseil municipal d'Antananarivo s'échauffe. D'autre part, le torchon brûle entre le Conseil, du moins une bonne partie, et l'Exécutif. Le vote du budget primitif 2021, adopté en dernier ressort, a failli capoter. La « nouvelle majorité » composée des élus TIM, de Komba et de … l'IRK brandit la menace de non-recevoir. Avec un effectif total de 28 élus, TIM et consorts disposent entre leurs mains la faculté de tout saborder au Conseil municipal et par extension à la Mairie et enfin aux dépens de peuple. A la dernière minute, la « majorité » a opté pour un mode opératoire créditant la chaise vide au moment même du vote. Ce qui a permis aux vingt-sept restants, la majorité amoindrie, d'adopter in extremis le budget. Etant donné qu'il s'agit ici d'un organe délibératif, la menace reste toujours réelle. Elle garde, en soi, sa capacité de nuisance.
Une alliance contractée avec Ravalomanana à travers les élus de son parti, bien qu'elle soit ponctuelle, représente toujours une menace. D'après les comptes rendus des premières réunions du Conseil municipal, la coalition avec le TIM permit à la mouvance présidentielle de ravir le poste du président du Conseil et les sièges au sein du Bureau permanent. Mais il faut en permanence avoir en considération que la durée de vie d'une alliance avec la formation politique de l'ancien régime dépend étroitement de l'humeur de son président fondateur, le grand manitou Ravalomanana Marc. En général, cela ne dure qu'un seul … été ! Tout dépend de la direction du vent allant dans le sens ou non des intérêts personnels de Ravalo ou de son patrimoine direct.
La détermination du maire, Naina Andriantsitohaina, et son équipe à récupérer contre vents et marées le patrimoine de la Mairie ainsi que la démolition des constructions sauvages y était pour quelque chose. Ravalo n'a point du tout toléré le fait que le premier magistrat de la ville a osé « toucher » à son bien personnel, la station MBS, à Anosipatrana et aussi détruire tous les box érigés un peu partout à Analakely. Les élus sous la bannière du TIM ne sont en réalité que des « marionnettes » agissant aveuglément au service des intérêts de Ramose, le président-patron. A noter que certains élus même au niveau du Parlement ont préféré quitter le navire au lieu d'être éternellement sous les ordres d'un commandant de bord en perte de vitesse sinon en voie de perdre le contrôle du bâtiment.
La trahison d'une élue de l'IRK au sein de cette « nouvelle majorité » doit interpeller sérieusement les têtes pensantes du régime. C'est un scénario qui risque de se reproduire ailleurs. La plate-forme Orange n'est pas à l'abri du danger surtout en ce moment où l'on aborde, d'ici peu, la seconde moitié du mi-mandat.
Ndrianaivo