Dix magistrats sanctionnés et un juge révoqué. Cinq militaires radiés. Quatre-vingt gendarmes jetés en prison, etc. Des coups de balai !
En effet, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en session ordinaire, avait pris des décisions courageuses pour assainir le Corps. Sur les dix-huit dossiers concernant des hauts responsables du ministère de la Justice soumis au Conseil, dix dont des magistrats ont été sanctionnés et un juge révoqué. Les débordements de certains magistrats sèment le doute auprès des justiciables. Le nouveau Garde des sceaux, Randriamahefarivo Johnny, tente de redorer le blason de ce département stratégique pour la mise en œuvre de l’Etat de droit.
Dans les rangs des Forces de la défense et de la sécurité (FDS), le nettoyage général balaie sans état d’âme et écarte les brebis galeuses. Le ministre de la Défense nationale, le Général Rakotonirina Richard annonce que les cinq militaires pris en flagrant délit de vol à la tire seront radiés. Dans la même foulée, le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, le Général Ravalomanana Richard fait état de quatre-vingt gendarmes jetés en prison. On ne badine plus ! Au ministère de la Sécurité publique, les nouveaux dirigeants foncent aussi dans le sens de l’assainissement. De toute évidence, les Hauts commandements des hommes en treillis engagent sérieusement la vitesse supérieure et traquent les éléments qui font fausse route. N’empêche que certains dossiers trainent quelque part et continuent à noircir l’image de marque des Forces de la défense et de la sécurité. L’ « affaire d’Antsakabary » demeure non élucidée. Les dérives inadmissibles, impardonnables, intolérables et quoi encore, les mots manquent, des éléments de la Police nationale déployés sur place restent toujours vivaces dans les mémoires des gens. Le droit des êtres humains piétiné dans la boue. Des innocents ont perdu leurs vies. Des centaines d’habitations réduites en cendres, littéralement calcinées, et on attend encore et toujours les mesures correctionnelles prises. Tout comme si les auteurs ne semblent nullement inquiétés. La tuerie à la prison de Farafangana ayant défrayé la chronique, tout récemment, continue aussi d’alimenter les débats sur place. Mais, on ose espérer que le temps de l’impunité dans les rangs des FDS est révolu.
Le vent de changement souffle. Le régime se lave le visage, fait la toilette à la maison. Dans les moments forts de la campagne de 2018, le candidat numéro 13 portant le dossard du MAPAR, promit l’assainissement du Fanjakana. Rajoelina Andry a pris l’engagement d’entreprendre le toilettage général du régime (ny Fitondrana). Souillé jusqu’à son cou, le pouvoir en place nécessite un grand lavage en long et en large, en profondeur et en hauteur. Il faut reconnaitre que le numéro Un du pays tienne réellement à honorer ses engagements.
Les unités d’action à savoir le BIANCO et le PAC chargées de traquer les délinquants, quel que soit leur Corps de métier, travaillent d’arrache-pied. Rome ne se fait pas en un jour, l’œuvre d’assainissement ne s’effectue pas d’un seul trait. C’est un travail de longue haleine ! L’essentiel consiste à commencer et ne plus jamais s’arrêter en cours de route. La Haute Cour de Justice, la juridiction habilitée à juger les hauts dirigeants du pays, se met à l’œuvre.
Des coups de balai salutaires pour le pays, il en faut bien !
Ndrianaivo